Les sciences participatives
« Mieux protéger » s’accompagne indissociablement de « mieux connaître ». Ainsi, l’étude et le suivi à long terme de la biodiversité permet d’évaluer l’impact des changements globaux sur les écosystèmes.
Suivre à long terme la biodiversité nécessite plusieurs choses :
- un protocole d’étude de terrain, standardisé et applicable à grande échelle,
- de la main d’œuvre ; du temps,
- des moyens matériels et financiers.
La nécessité de ses éléments, et la difficulté de se les procurer, freinent souvent les recherches. Les sciences participatives, qui font intervenir des amateurs non-spécialistes, sont une solution.
Aujourd’hui le développement des sciences participatives est un fait de société. Il ressort des diverses études menées sur le sujet que près de 200 initiatives de sciences participatives existeraient en France aujourd’hui. Ces programmes sont très variés, la majeure partie d’entre eux concerne la faune ou la flore terrestre, et tous se basent sur le principe d’une participation d’amateurs à la collecte d’informations dans la nature. Pour ce qui est de la mer méditerranée, il existe 22 programmes sciences participatives, dont Cybelle Méditerranée.
Définition des sciences participatives
Les sciences participatives sont des programmes impliquant une participation citoyenne dans le cadre d’une démarche scientifique. L’application de ces sciences participatives au domaine de la biodiversité se décline en trois objectifs :
- Avoir des données sur la nature et la biodiversité pour étudier son état de santé (monitoring de long terme)
- Produire des outils de sensibilisation et d’éducation à la nature et à la biodiversité
- Former une communauté.
Quel est l'intérêt des sciences participatives?
Les sciences participatives vont tout d’abord présenter un intérêt pédagogique et éducatif pour les contributeurs. Elles sont aussi un moyen d’agir pour la planète, concret et facile! Mais les sciences participatives sont un atout majeur pour les scientifiques et les gestionnaires. Les données collectées se révèlent de plus en plus pertinentes et utiles. Elles amènent à des recherches déterminantes pour la prise en compte des changements globaux (ex : climatiques) par les politiques et les gestionnaires. Des études menées sur les programmes existant montrent que les études issues des données participatives ont un impact concret bien plus rapide sur les politiques locales et régionales que les études issues des données collectées uniquement par les chercheurs.
Les sciences participatives sont ainsi un outil dont les contributeurs et les scientifiques tirent un bénéfice mutuel.
Cybelle Planète, une association d'écologie pleinement impliquée dans les sciences participatives
Cybelle Planète est fortement impliquée envers le partage des connaissances et la participation des citoyens aux questions scientifiques. Les sciences participatives sont une action nouvelle et en sont encore à leur balbutiements. Beaucoup reste à faire pour améliorer les programmes existant et à venir.
Nous participons à des groupes de recherche multi-thématiques sur les sciences participatives. Le GDR PARCS est un groupe de travail de recherche sur la Recherche-Action-Participative. Cybelle Planète y est impliquée depuis 2012 et contribue notamment aux travaux collectifs portant sur l'analyse citoyenne des données.
Nous faisons également partie de réseau de sciences participatives avec lesquel nous contribuons et animons des ateliers participatifs.
- Lire le compte-rendu de l'atelier participatif animé par Cybelle Planète le 06 octobre 2017 lors du Festival "Tous Sentinelles" organisé par le réseau Sentinelles de la MER, CPIE Bassin de Thau. Guide Pratique : définir les règles de mise à disposition et d'usage des données participatives.
Les sciences participatives en mer
Le domaine marin, encore trop peu connu, couvre à peu près 94 % de l’ensemble de notre territoire national. Pourtant, les programmes de sciences participatives axés sur la mer sont peu nombreux (environ 20 % des programmes recensés en France). Ce chiffre s’explique par un contexte historique où les sciences participatives en milieu terrestre ont vu le jour il y a plus d’un siècle, contre une quinzaine d’années pour le milieu marin. A noter également que les contraintes matérielles en mer sont assez élevées, ne serait-ce que pour la pratique de la plaisance.
Cependant, ces dernières années de nouveaux programmes participatifs en mer méditerranée ont vu le jour et cette tendance tend à s’accélérer. Citons, entre autres :
- Cybelle Méditerranée : programme de suivi de la faune du large en mer Méditerranée
- APECS : programme dédié aux requins, raies et poissons cartilagineux
- Ailerons : programme de suivi des requins et raie de méditerranée
- BioObs : programme pour les plongeurs
- Biolit : programme sur la diversité littorale
- Hippo-Thau : programme d’étude des hippocampes et syngnates de la lagune de Thau
- CESTMed : programme de suivi des tortues marines en mer Méditerranée
- Programme EnQuête d’Hippocampes : programme de suivi participatif des hippocampes.