Carnet de bord des missions cétacés 2014

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Expédition du 28 juin au 4 juillet 2014 au départ de Hyères

Expédition du 5 au 11 juillet 2014 au départ de Hyères

Expédition du 12 au 18 juillet 2014 au départ de Hyères

Expédition du 19 juillet au 1er août 2014 au départ de Hyères

Expédition du 02 au 08 août 2014 au départ de Hyères

Expédition du 02 au 08 août 2014 au départ de Sète   

Expédition du 09 au 15 août 2014 au départ de Hyères

Expédition du 09 au 15 août 2014 au départ de Sète

Expédition du 16 au 22 août 2014 au départ de Hyères

Expédition du 16 au 22 août 2014 au départ de Sète

Expédition du 23 au 29 août 2014 au départ de Hyères

Expédition du 23 au 29 août 2014 au départ de Sète

Expédition du 28 juin au 4 juillet 2014 (Au départ de Hyères)

Samedi 28 juin : Les fabuleuses histoires d’un gang de canards

Carnet de bord Cybelle Planète 2014Aujourd'hui, journée découverte du bateau, mais aussi du groupe. On vient de partout : Bretagne, Ile de France, Franche Comté, Alsace, Languedoc Roussillon...

On est rassuré sur l’ambiance de la semaine car, à Cybelle Planète, tout commence par un bon apéro ! (pour la censure, on peut remplacer par « un bon repas »)

On complète les courses et enfin, on est prêt à partir ! Heureusement car notre skipper Gurval ou Boucle d’Or, a des fourmis dans la voile ! Margaux, notre éco-guide de compèt’ nous explique un peu quel sera notre rôle cette semaine. Elle est vraiment sympa car elle n’a même pas l’air déprimé quand elle voit qu’on comprend rien à ses histoires de relèvements, de bateaux de pêche qui ne s’appellent pas des bateaux de pêches mais des Semeurs ? Senneur ??... Enfin, nous on est quand même fières d’être ses premiers éco-volontaires (ou ses premières proies ? on en reparle dans quelques jours !)

Gurval nous arrête pour la nuit à Porquerolles, plage Lequin . C’est le moment d’aller vérifier la population des cétacés sous le bateau. Bref, on va se baigner.

On teste le shampoing à l’eau de mer, ma foi, ça a l’air de marcher. Nous voilà propres et vivants (oui, car certaines sur le bateau sont persuadées que des monstres marins n’attendent qu’une chose : vous croquez dès qu’on met un pied à l’eau), on est donc prêts pour un petit topo sur l’asso. Margaux nous fait rêver avec la liste des cétacés et autres animaux marins qu’on va (on y croit !) croiser.

C’est le moment de notre premier repas en mer, les discussions vont bon train et déjà, on rigole bien ! Comme dit Margaux : « Cette semaine, je sens qu’on va parler cru ! »

Meilleure phrase de la soirée : Julie : « Globalement, je préfère les animaux morts ».

Maintenant, un petit exercice pour tout le monde (oui, c’est chiant et ça fait un peu entretien d’embauche mais faut que tout le monde participe, y a pas de raison !).

Bref, décrivez-vous en trois phrases.

Catherine :

- J’aime les voyages, mais pas trop voyager.

- Je montre souvent mes dents mais d’une manière gentille.

- Moi le mal de mer ? Connais pas.

Fanny :

- J’ai été championne de France de boxe alors m’emmerde pas.

- J’aime me faire tourner et retourner.

- Quand je dis que je fais du porno, ça n’étonne personne.

Gurval :

- J’ai des « origines » suricate.

- Appelez-moi « Boucle d’Or ».

- En mer , nous ne sommes pas sales, nous sommes salés.

Anna :

- J’aime les requins.

- Je n’arrive pas à décrocher du boulot car même à bord d’un bateau, je regarde les avions décoller.

- Je ne suis pas (encore) en couple avec Catherine.

Margaux :

- « Vous gardez les jumelles au cou sinon je vous défonce. »

- Je suis contente de mes éco-volontaires, j’avais peur d’avoir des boulets.

- Ça me sert à rien, mais je suis maître.

Elena :

- J’ai deux chats que j’aime beaucoup et un copain avec lequel on s’entend des fois (c’est compliqué).

- Je demande toujours les gens quel signe astrologie ils sont (si je ne l’ai pas encore deviné), c’est très important.

- J’aime les animaux, du coup, je ne les mange plus.

Julie :  

- J’aime castrer les chats de bon matin, c’est simple, il suffit de faire des nœuds.

- Je range trop du coup je perds tout.

- Cherche la baleine, tu trouveras l’Homme.

Richard :

- Le doyen, c’est moi. Appelez-moi « Tonton ». (C’est mieux que Pépé).

- Si, Bruno, il ronfle !!!

- Le Mistral, CET’ACé !

Dimanche 29 Juin

Carnet de bord Cybelle Planète 2014Le bateau se réveille vers 7h. La nuit a été plus ou moins bonne. Anna a cru que le bateau prenait feu (alors qu’elle entendait des crevettes), Fanny a passé la moitié de la nuit dehors, notre suricate a à peine fermé l’œil car son terrier s’est avéré trop étroit… On tient quand même à rassurer les futurs éco-volontaires : Julie dort comme un bébé, Catherine aussi grâce à ses boules Quiès.

Notre première mission du jour : aller récupérer Bruno, notre dernier éco-volontaire. Gurval et Richard sont plutôt contents de cet apport de testostérone sur le Diapason qui ressemble jusque-là plus à la croisière s’amuse qu’à un récit de Corto Maltese.  Les présentations faites, on se précipite en mer pour nos premières observations car le vent doit forcir dans la journée. Arrivés sur zone, on est tous à l’avant du bateau pour notre premier quart. On hésite un peu à donner les jumelles à Fanny qui la veille à l’entrainement mesurait 60 graduations là où tout le monde en voyait 8 ou 10. Il paraît que c’est ses origines marseillaises… Et là, alors que le ciel vire au gris, on commence à voir certains éco-volontaires verdir un peu. On assiste peu à peu à la création d’une association de voyageurs : la « Team Vomito » ! Elena lance le mouvement, et elle en revient absolument ravie ! C’est la première fois de sa vie qu’elle vomit, et elle tient à ce que tout le monde le sache. Bon là, je (Catherine, ndlr) ne vais pas trop pouvoir vous raconter la suite, puisqu’avant de rejoindre la Team, j’ai dû aller faire une petite sieste. Mais bon, je n’ai pas été la seule…

Pris d’un élan de pitié, Gurval nous ramène au bercail. Direction La Badine, ou nous serons à l’abri du vent (40 nœuds prévus pour la soirée !!). Le repas est simple, personne n’ayant franchement envie de descendre dans le bateau. L’après-midi, c’est repos ! On essaie de refaire un quart sur le retour, mais décidément,  pas une baleine pour pointer sa bosse ! A noter cependant, Elena, au bout d’une heure, a vu…. Une vague ! Quand même.

La fin de l’après-midi remonte le moral de l’équipage : le vent a chassé les nuages et le bateau est bien à l’abri. Baignades, lecture, et rigolades sont au programme.  En fin de journée, la sentence tombe, et comme à Koh Lanta, elle est irrévocable : pas de sortie en mer demain, la météo annonçant un vent décidément trop fort pour valider des observations. La team repas du soir décide d’un repas de fête : pas moyen que l’on s’apitoie sur notre sort ! Après tout,  on est quand même bien sur le Diapason, ensemble ! Ce sera donc crêpes (sans œufs ET sans lait, oui, c’est possible, et c’est même bon !), et cerise, sur le gâteau, Margaux sort un pot de caramel au beurre salé.

Aller, c’est le moment pour le « petit » nouveau de se présenter :

Bruno :

- retardataire

- Celui qui aime déplacer sa voiture sur la presque île de Giens,

- même pas malade en bateau, mais faut voir à pas être trop à l’intérieur.

- ça tombe bien, mon lit-cercueil me conforte dans mon envie d’être dehors.

Lundi 30 juin

Carnet de bord Cybelle Planète 2014Ce matin, c’est grass’ mat’ !! Vu qu’on reste près des terres, autant y faire un tour ! Margaux reste à bord parce qu’elle a du boulot, c’est qu’elle est sérieuse notre éco-guide ! (oui, p’is bon, aussi, faut qu’elle congèle son sac à main, mais c’est encore une autre histoire…). Richard reste aussi car il n’a le droit qu’à quelques jours de bateau par an, alors il en profite.

Sur terre, c’est bronzage pour certaines et balade pour d’autres. On croise une douche d’eau douce qui nous apparaît comme le Saint Graal. Fanny bronze un peu rouge, Anna croise un poisson énOOrme qui l’oblige à retourner sur la plage, Elena essai de voler un transat, Bruno fait des kilomètres à pieds, parce que bon, bronzer « c’est pour les gonzesses ». On en parle qu’à demi-mots, mais bon, on a un peu peur de les rater nos cétacés cette semaine !! Heureusement, Boucle d’Or et Maman Canard nous vendent un super programme pour le lendemain. Y’aura de la fosse à gogo, du plancton en pagaille, donc, cycle trophique oblige, y’aura du gros poisson !! (et ouais, bim, cycle trophique, c’est que maintenant, on maîtrise le vocabulaire ! Bon, je sais aussi qu’un cachalot n’est pas un poisson…).

Le repas du soir confirme qu’on s’entend tous bien. Je crois que Margaux les aime bien, ses petits cannetons !! On refait le monde, on se réjouit pour la victoire de l’équipe de France en huitième de finale (d’autres encore préfèrent tourmenter les goélands), Gurval et Fanny sont particulièrement en forme et nous font un two-men show.

Mardi 01 juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014Ce matin, Gurval nous réveille avec le doux bruit du moteur… Mais c’est un équipage mo-ti-vé ! qui émerge. Aujourd’hui, c’est la journée idéale pour l’observation des cétacés. Du coup, les quarts d’observation débutent à 7h du mat’. Assez rapidement vient la récompense : Richard s’écriant « là !! Dauphins !!! ». Tout le monde se précipite à l’avant, Catherine en profitera d’ailleurs pour y laisser un genou. Ils sont 4, à venir jouer à l’étrave. Ça crie dans tous les sens : « relèvement ! position ! cap ! », mais surtout, ça rigole, ça sourit jusqu’aux oreilles. On aperçoit même quelques larmes d’émotions qui brillent au coin des yeux : ENFIN, ils sont là… Et bien là !! Ils resteront plus d’une heure avec nous, surfant la vague d’étrave. Du grand spectacle. Les groupes de dauphins se succèdent toute la matinée, jusqu’à 2 dauphins baptisés Pimprenelle et Nicolas qui ne veulent plus nous lâcher. On jette l’éponge avant aux, car la fatigue et la faim pointent le bout du nez. Le bateau stoppé, les 2 dauphins resteront tout de même près d’une heure à nous tourner autour. Ils doivent se dire : « bah alors, il est cassé le jouet ?? Il bouge plus ! ». Au menu, concombre, sauf pour Bruno qui n’aime pas ça et qui arrive malgré tout à en prendre la couleur. Un nouvel adhérent à la Team ?? Non, il résiste.

L’alarme « jeux de mots » résonne plusieurs fois pendant le déjeuner. Richard tient à ce que l’on précise que sa cuisson des macaronis était « é-pâte-ante » ! (Madame Richard, si tu nous lis, tu peux le remettre à la cuisine !!). Sinon, on se dit que niveau nageoire de rorqual, jusque-là, y’a « caudale » !

L’après-midi ne comblera pas franchement nos espoirs de « grosses bébêtes » de la mer.  Certains aperçoivent tout de même des souffles de rorquals à l’horizon (je pense personnellement que c’est une hallucination collective). A noter tout de même : un requin (tout en fait un poisson lune un peu loin), une raie « sur le ventre » (bon, en fait un sac plastique), et une ou deux vagues toujours du côté d’Elena. Et puis aussi, comme dirait Julie, on devient expert en puffins, c’est déjà ça ! Quand on n’est pas en observation, souvent on dort : ça fatigue, la vie au large… Vu que l’après-midi est calme, je pense que c’est le moment de faire un petit topo sur l’intimité à bord d’un bateau. Il serait trop facile de conclure que bon, ben, y’en a pas, même si c’est vrai. Voici donc, chers futurs éco-volontaires, quelques situations auxquelles vous serez peut-être confrontés :

- Tartiner de la crème sur les fesses de quelqu’un que vous ne connaissiez pas la veille,

- Se faire tripoter par le skipper qui te dit « Mais si tu vas voir, je connais des points et quand je vais appuyer dessus, ça te fera du bien.», (Ces points sont autour des yeux, je précise !)

- Glisser subtilement à la fille avec qui vous partagez une cabine « Tu es vraiment sûre de ne pas vouloir te laver aujourd’hui ? »,

- Tirer la chasse d’eau pour quelqu’un d’autre. Oui, car les toilettes de bateau, faut en parler quand même. Tu as l’impression que le mec qui a conçu ça, il l’a fait pendant une épreuve de Top Plombier sur TF1. « Bernard, tu as 1h pour faire des chiottes de bateau. A ta disposition, tu as : un entonnoir, une manette en plastique et une pompe à vélo. » Bref, je vous laisse imaginer le bordel. Il est tout à fait possible de se retrouver à pomper pendant 5 bonnes minutes sous les encouragements des camarades.

-On peut aussi se retrouver à crier « A qui est ce slip ?!?! » Étonnamment, il n’est à personne.

Enfin, le bon côté de tout ça, quand même, c’est qu’en quelques heures à peine on a déjà tous le sentiment de bien se connaître et de créer des liens très fusionnels. (hein Fanny ?)

On s’arrête pour la nuit à Cap Taillat. Gurval nous avait dit que c’était un endroit magnifique, et il ne nous a pas menti ! Ce sera parfait pour fêter les 23 ans de Julie. Au menu, gâteau au chocolat/caramel et Cachaça, c’est la rigolade. Le vœu de Julie pour sa nouvelle année ? « Mettre sa main dans une vache pour lui tripoter les ovaires ». Bon, ben… pourquoi pas. On essaie d’envoyer Fanny sur un autre bateau, sans succès. Richard devient poète : « Ecoute le bruit des vagues, il n’y en a pas deux pareils… ». On préfère ça à quand il essaie de nous expliquer qu’un ours et un phoque, c’est le même animal.

Mercredi 02 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014Ce matin, on ne sait pas trop combien de temps on va pouvoir rester au large car le vent doit monter. Ça va secouer sec ! Mais, comme dit Elena : « Si je vomis, ça me va aussi ! ». Alors c’est parti.

La matinée d’observation est très calme, alors ça me laisse le temps de vous conter une légende qui circule sur le Diapason, mais que tout le monde n’a pas entendu. Je précise d’abord que c’est une légende, donc c’est pas moi, j’étais pas là, j’étais même pas née. Cette légende explique pourquoi depuis quelques temps le niveau de la mer monte. Revenons d’abord sur un petit point scientifique qui explique pourquoi c’était mieux avant. Avant, le niveau de la mer restait stable malgré les fleuves qui se déversent dedans et la pluie. Donc on peut en conclure facilement … qu’il y a un siphon quelque part. C’est mathématique. Notre histoire commence un soir, sur un bateau. Il y a deux filles qui font la vaisselle à l’arrière (je le redis, toute ressemblance avec des personnes réelles est purement fortuite). Il est tard, les filles sont fatiguées, ont les doigts un peu gras. Et là, c’est la cata, l’une d’entre elle laisse tomber un couvercle à l’eau. Il y a une fille qui dit : « Oh ! », l’autre dit : « merde… », elles se regardent, se retournent vers le groupe qui discutent derrière : « Euh, y’a, euh… », mais personne ne fait attention, donc elles se retournent à nouveau vers l’eau. La première fille qui n’a pas bien vu pense que c’est une assiette qui est tombée et elle se dit : « Oui, bon, des assiettes on en a plein, et si je saute je vais me faire bouffer par tous les trucs pas catholiques qui trainent dans la mer ». La deuxième se dit : « Il faudrait sauter à l’eau ». Mais son double maléfique lui susurre : « Bon, d’un il fait nuit, de deux t’es en robe longue et surtout, tu as les cheveux propres et secs ». Du coup ça fait : « Couvercle/cheveux secs/couvercle/cheveux secs/couv… ? Il est où ce con ! Bon bah, je vais dormir les cheveux secs ce soir ». Tout ça pour vous dire que le couvercle est tombé pile poil sur le siphon des océans. C’est ballot. La morale de cette histoire, c’est que deux nanas qui font la vaisselle en mer, bonjour la cata : il vaut mieux que les mecs s’en charge. La conclusion de cette histoire, c’est que j’espère qu’ils vendent des couvercles au 8 à huit du port de Hyères.

Bon, revenons à nos moutons. Euh non, à nos dauphins. Ah ben non, vu que y’en a pas. Donc on en arrive au déjeuner. On ne sait ce qui a piqué Gurval, mais soudainement, il saute à l’eau ! Quand le capitaine d’un navire le quitte aussi précipitamment, ça peut faire flipper. Mais non, notre super captain veut nous faire découvrir la grande bleue par 2360m de fond. Et vous savez quoi ? C’est magique !!! Comment décrire ? Si Dieu existe, il vit certainement là-dessous.

Allez, on est reparti. Et là, il faut avouer que ça devient un peu dur. Quand enfin on aperçoit un dauphin au loin, il nous snobe complètement. Notre amour propre et notre moral en prennent un coup. C’est bien simple, le truc le plus sympa qu’on croisera ce jour-là est une trottinette. Oui oui, une trottinette. Quand au bout de deux heures d’observations tu as noté 3 puffins et un bout de bois, tu as envie de te jeter à l’eau, juste pour qu’il se passe quelque chose.

Comme de coutume, on file se mettre à l’abri pour la nuit. Nous voici au superbe petit port de Port Cros. Il faut le dire, niveau mouillage qui envoie du bois, il sait y faire notre captain. Pour nous remonter le moral, heureusement, on a notre Fanny nationale. Elle est prête à donner de son corps pour que l’on puisse voir une baleine blanche. Richard n’en croit pas ses yeux, Bruno hallucine.

Ce soir à la popote, c’est la team Testo. Du coup, les filles en profitent pour faire une petite partie de Time’s Up. D’après Gurval, toute la crique en profite, tellement on est, disons… enthousiastes. Le repas est un succès, bravo les gars, faudra qu’on pense à remettre ça. On se fait une petite folie : ce soir, on sort !! On approche doucement le port avec l’annexe (vous savez, ce bateau pour playmobil dans lequel il faut rentrer à 5 !). On se croirait dans un autre monde : on approche un repère de pirates ou une île de l’autre bout du monde, on ne sait plus bien mais on ne voudrait pas être ailleurs. On arrive sur le ponton. Tiens, il bouge sur l’eau !! On arrive sur l’île : tiens, elle bouge sur l’eau !! Euh… Attend. Comment ça, elle bouge, l’île ?!? Mes chers amis, nous venons de découvrir le mal de terre. Incroyable mais vrai, la Team Vomito gagnera un membre ce soir-là, et pas à cause des mojitos. C’est quand même la preuve qu’on s’est bien amarinés. 

Jeudi 03 juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014Aujourd’hui, devinez quoi ? La météo à prévu du vent. Comme Gurval nous a dit qu’il n’y avait pas de corde de pendu à bord, on cherche autre chose à faire. Ça sera le sentier sous-marin de Port Cros.La balade jusqu’à la plage de la Palud est superbe, et quand on marche on ne sent plus le mal de terre. Les vague ne nous empêchent pas d’enfiler palmes, masque et tuba et de se jeter à l’eau. Catherine croise un mérou, Anna se passionne pour les castagnolles, une méduse se lie d’amitié avec Julie, lui faisant des petits bisous un peu urticants. A peine sorti de l’eau, Bruno tourne en rond. Il décide donc d’aller se balader. Richard se dit : « Tiens, pourquoi pas ? ». Le pauvre, il ne sait pas ce qui l’attend…. Une balade avec Bruno consiste à courir deux heures dans la montagne. Notre Tonton, qui a pris une jolie couleur tomate, doit se jeter à l’eau pour s’en remettre, mais au fond, il est ravi.

Retour sur le Diapason pout le déjeuner. C’est fou comme on s’y sent bien sur notre petit bateau, on se dit qu’on va avoir du mal à le quitter. Car la réalité se profile à l’horizon : il faut rentrer au port de Hyères, une tempête nous empêchera de la faire le lendemain. La bonne nouvelle, c’est que comme il y a trop de vent pour les observations, on peut naviguer à la voile ! Et là, c’est un pur moment de bonheur partagé. A l’avant, ça rigole, ça chante (oui oui, on chante du Titanic et on assume), ça se fait franchement arroser, ça crie quand la voile change de côté. A l’arrière, on s’essaie à la barre : Bruno nous emmène voir le Président à Fort Brégançon, Anna est un peu impressionnée. On laisse Julie essayer, même si elle nous a dit : « Quand t’es en voiture avec moi et que je conduis, faut faire comme moi, faut fermer les yeux ». Viens le tour d’Elena à la barre.  Soudain, elle dit : « oh !! là ! Il y a quelque chose !! ». Bon,  nous, pour être honnête, on ne s’affole pas parce qu’on sait qu’Elena, c’est la spécialiste pour repérer une vague. Mais non ! Il y a bien quelque chose : un dauphin, et pas n’importe lequel, un grand dauphin m’sieurs dames ! La Méditerranée nous envoie un flipper pour nous dire au revoir ! On le prend comme ça, comme un cadeau. Même Margaux est ravie, c’est la première fois pour elle aussi, elle nous explique qu’un grand dauphin aussi près des côtes, c’est franchement rare.

Finalement, un dauphin, c’est comme l’amour, c’est quand tu ne cherches pas que tu trouves !

Retour au monde réel, retour à la case départ : le port de Hyères. Gurval nous impressionne avec son superbe créneau. Nos nouveaux voisins ? un groupe d’italiens, on aurait pu plus mal tomber.

Voici venu le temps du shopping, la boutique du bateau ouvre ! On se conseille sur les tailles, les couleurs, on est une grande famille maintenant. Mais malheureusement, plus pour très longtemps : Bruno et Fanny nous quittent. Les adieux sont rapides car d’un regard, d’un sourire, on sait ce qu’on a partagé et ce qui restera.

Grâce à Anna et Julie qui ont bien négocié, c‘est tournée générale de douches chaudes à la Capitainerie, le bonheur. On jour à ping pong shampoing.

Il y a un petit marché sur le port mais non, décidemment on préfère profiter encore un peu du Diapason.

Au programme de la soirée : ratatouille de légumes que si tu les manges pas tu les jettes, échange de photos et de coordonnées, courses internet pour la semaine suivante (eh oui, futurs cannetons, si vous n’avez pas assez de chocolat, c’est de notre faute !).

Les garçons vont boire un coup au port (où ils feront la fermeture). Nous on reste pour bosser (bah ouais, il s’écrit pas tout seul me carnet de bord). Bon, on finit quand même par picoler à bord aussi. Pas mauvaises tes caipirinhas citron jaune Anna ! 

Pour qu’on fasse de beaux rêves, Margaux nous montre quelques photos de son voyage aux Kerguelen.

Dernière nuit à bord pour les éco-volontaires, dernière nuit pendant laquelle « ton corps travaille ». Et oui, sur un bateau, on se fait les abdos en dormant !

Notre suricate gardera un œil ouvert pendant la nuit, car le vent va atteindre 50 nœuds. On est quand même mieux derrière la digue.

Vendredi 04 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Premier petit déj’ à l’intérieur car dehors, c’est la tourmente. Après, on s’agite comme des petites fourmis dans le Diapason : il faut faire les sacs, ranger, laver… Il faut aussi rentrer les données d’observations dans l’ordinateur. Puis on quitte le Diapason pour un repas sur Terre comme c’est la coutume à Cybelle. Un joli moyen de trinquer à notre belle aventure humaine. L’histoire n’est pas finie, des rendez-vous sont pris : dans quelques heures pour les ¼ de finale de la coupe du monde, dans quelques jours dans un gîte, dans quelques mois à Paris… Mais tout cela, ce n’est pas de l’histoire de bord à proprement dit donc on vous fait place nette futurs éco-volontaires. Prenez soin de Margaux et de Gurval car ils sont précieux. On vous laisse un bateau bourré d’énergie positive (bon, si vous ne voyez pas de cachalot, ça sera de la faute de la fille qui est née en colère !). Il reste surement quelques fantômes de fou-rires dans les placards. Allez, bon vent.

Catherine Clevy (le vilain petit canard) et ses acolytes

Bruno Bachelet (le concombre)

Anna-Fanélie Pécard

Julie Freytag

Elena Lungu

Richard Steiner (Tonton)

Fanny Peillet (la baleine blanche)

Expédition du 5 au 11 juillet 2014 (Au départ de Hyères)

Samedi 05 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

On est arrivées ce matin entre 10 et 11h sur le Diapason, joyeusement accueillies par Gurval, Margaux (l’écoguide) et Jo (le skipper) (Esther s’est copieusement faite arrosée par Gurval tentant vainement de nettoyer le pont).  On a toutes choisi nos cabines, notre équipage étant 100% féminin (excepté Jo) on pouvait s’installer ou bon nous semblait. Installation tranquille, donc. Assez rapidement, ça donne : Myriam avec Laure, Henriette et Julie 2, Jeanne et Julie 1, et Esther avec Margaux. On s’installe sur le pont pour faire connaissance. Certaines vont se balader. Jo nous annonce que la météo de la semaine n’est pas bonne : beaucoup de vent au programme… Du coup, on sera tous les soirs au mouillage ! On est un peu déçues, mais on fait avec. On devrait normalement partir après manger. Margaux a acheté des poulets pour midi, Julie 1 l’aide à tout préparer. Enfin, on se met à table. Poulet riz ratatouille, pas trop mal pour un premier repas.

Il est environ 13h et on a toujours pas les courses. Jo commence à s’inquiéter, et décide de téléphoner. Apparemment, ça devrait pas tarder à arriver…

A 14h, on est enfin livrés ! C’est la guerre sur le pont : tout le monde s’agite. On commence à peine à ranger qu’on nous annonce : « Pas la bonne commande !! ». On remballe tout, et cette fois-ci, on récupère nos courses. Julie est affectée à l’épicerie, Margaux au frigo, Jo aux fruits et légumes, Esther au bar, et les autres filles font la navette entre le quai et l’intérieur du bateau. Bref ! Après cet épisode déballage-remballage-redéballage, nous voilà fin prêt. On va acheter le peu de choses qu’il nous manque, et on attend le départ. Sauf que Mr Eole n’est pas avec nous et ne consent pas à nous laisser partir. Bien sagement, on attend, en s’occupant comme on peut. A 18h, rassemblement !! La chef est prête pour son topo : tout le monde écoute, assis autour de la table. Puis vient le tour de Jo qui nous fait un topo sur la sécurité à bord du bateau. A 19h, c’est le départ. Il faut juste que la chef envoie un dernier mail avec le journal de bord et les photos de la semaine dernière. Petit changement de dernière minute : Jeanne s’avère claustrophobe dans sa cabine, et préfère changer avec Julie 2. Nous avons donc une cabine de Julie. A 19h30, départ vers la Badine, notre premier mouillage. Margaux nous montre comment fonctionnent les jumelles, notre outil d’observation. Julie 1 prépare l’apéro pendant que d’autres (Esther, Henriette et Jeanne) prennent leur premier bain (et ça caille). Ensuite, repas sur le pont : pâtes au pistou, préparées par Jo pour Margaux qui le tanne depuis plusieurs jours. C’est délicieux. Enfin, avant d’aller au lit, petite explication des fiches d’observations que l’on aura à remplir. A demain !!!

Esther

Dimanche 06 juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014Réveil à 5h pour une journée d’observation : on part tôt, puisque ce sera sans doute la seule sortie que nous permettra la météo. Petit déjeuner matinal sous le lever du soleil, sauf pour Julie et Julie qui trainent jusqu’à 6h45. A 7h, premier quart collectif sur le pont. 7h04 : « DAUPHINS !! » crie Julie 1. On admire toutes mais, pas de bol pour Margaux, premier souci technique et donc pas de graduations pour la fiche d’observation. Merci, Jeanne !!

Les premières heures en mer nous font perdre deux éco-volontaires : Laure et Esther découvrent le mal de mer. Elles regrettent d’avoir quitté terre, et restent aux vestiaires !! Et ça rime !! La matinée se poursuit sans un seul vomi, les quarts s’enchainent mais toujours pas de baleines (ça rime toujours). Quelques dauphins pointent le nez, mais sans vouloir s’amuser. On finit par abandonner, car c’est la pause déjeuner… (Ça rime encore !)


Pause repas

Après la pause déjeuner, y’a plus rien à noter ! Afin de s’occuper, nous décidons de les nommer. Nous cherchons donc :

  • Paulo le cachalot,
  • Pascal le rorqual,
  • Madeleine la baleine,
  • Antonin, Damien, Romain, Benjamin, Sylvain ou encore Sébastien, les dauphins,
  • Lola la raie Manta
  • Lulu la tortue,
  • Bobby le Globi.

Bref, on cherche tout ce petit monde, sauf Rolland  (cet enfoiré de) le goéland, et Fernand le cormoran. Donc on prend nos quarts, mais y’a rien à voir. Après-midi, sans signe de vie. 17h32 : « Dauphins ! » crie Esther. Et alors que tous espèrent, Julie pose d’un ton : « Mais non, c’est juste Léon le thon… ». Bon, les rimes c’est galère, surtout qu’écrire au moteur, ça donne des maux de tête au lecteur !

Donc : fin des quarts et mouillage à Brégançon. Douche et shampoing à l’arrière du Diapason. Malheureusement pour les écovolontaires, la météo va nous faire des galères. C’était peut-être la seule journée où l’on pouvait observer. L’apéro terminé et le dîner consommé, c’est l’heure d’aller se coucher. Chacun se prépare au dodo, bercé par les ronflements de Jo !

Julie R (celle de Cognac, qui s’est ramenée les mains vides !)

Lundi 07 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 20148h : Certaines se lèvent et profitent d’un bain matinal dans une mer d’apparence calme. 9h30 : l’officier de port en zodiac vient nous dire que nous sommes trop près de la bouée de baignade, donc on relève l’ancre et allons mouiller plus près du Fort. On passe la matinée à l’ancre devant le Fort de Brégançon, ex-résidence secondaire du président. Le mystère du Fort de Brégançon : des mini-bus amènent les visiteurs que nous voyons remonter, mais jamais redescendre. Diverses hypothèses sont formulées : ils servent de nourriture aux lions du président, ou alors ils sont emprisonnés, genre remake du « Masque de Fer ». Après le déjeuner, sieste et baignade digestive au programme. On observe le yacht d’à côté : américains ? pas anglais ? combien d’enfants ?

Ensuite, nous partons direction Port-Cros. On met les voiles, initiation voile pour Margaux, Esther se met à la barre… mais plus de vent. On remet le moteur. On écrit le journal de bord de la veille, tout en rimes, s’il vous plaît. Et là, Margaux « œil de Lynx » s’écrie : « Dauphins !! ». Et là, c’est le branle-bas de combat : « Jumelles ! Cap ! Graduations ! GPS ! » etc…  On observe un groupe de 7-8 dauphins, dont 2 bébés. Des dauphins bleus et blancs et des grands dauphins ensemble, il paraît que c’est rare. Deux adultes viennent à l’étravefaire diversion afin que l’on laisse les petits tranquilles. C’est beau, des dauphins à l’étrave ! On change de cap pour les suivre un peu.  Jo décide finalement d’arrêter l’observation pour cause de temps orageux.  On arrive à Port-Cros. Il faut s’amarrer à une bouée. Les Julie partent à l’avant pour la manœuvre. Julie 2 loupe la bouée avec la gaffe par deux fois. Mais Julie 1, à plat ventre sur le pont, réussit à choper l’anneau et à y passer l’amarre. Jo arrive ensuite en annexe pour sécuriser l’ensemble. Arrêt du moteur, manœuvre terminée ! On observe l’aquarium à l’arrière du bateau : daurades, saupes, sparaillons et girelles sont là pour nous accueillir. Ensuite, on termine de remplir les fiches d’observations en répertoriant les carrés.

Apéro : c’est atelier Mojito. Alors dans l’ordre, ça donne : Rhum, sucre de canne, citron, menthe. On écrase tout ça avec un pillon improvisé, puis, pour finir, Perrier ! Merci Margaux, et Santé ! Jo nous prépare un Mousmous, un « couscous de la mer ». Recette améliorée : courgettes, poivrons, aubergines, pois chiches (pour Julie 1 qui est fan !), chipos et semoule épicée. Un régal !

Pour finir, vaisselle à la frontale, et dodo en écoutant le vent forcir et Jo ronfler. A demain !

Julie S.

Mardi 08 juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014On commence la journée tard (9-10h), chacun à son rythme, vacant à ses occupations de mille et une façons. A 13h, nous nous dépêchons de préparer le repas, puisque certaines sont pressées de débarquer pour visiter un peu l’île de Port-Cros. Après le repas, Jo nous débarque à terre, secouées et mouillées par les vagues du port. C’est parti pour une balade le long du sentier côtier, jusqu’à la plage de la Palud ou se trouve le sentier sous-marin. Après une courte baignade, quelques-unes se lancent sur (ou sous ?) le sentier sous-marin, mais la visite des méduses pélagies leur fait rebrousser chemin. Au final, ce sera bronzette sur le ponton. Une fois toutes sèches, retour au village. Sans les chaussures de Jeanne, qui ont préféré rester sur place (mais personne ne sait ou). Avant de rentrer :

-on dévalise l’épicerie locale d’une bouteille d’huile et du seul paquet de biscotte, tout pour Jo.

-on profite d’être un peu à l’abri du vent pour goûter.

Retour au bateau, toujours trempées par la traversée, vers 19h. La journée se termine par  la préparation d’un bon repas (ratatouille et crumble aux pommes). Encore une fois, la vaisselle se fait à la frontale. On tentera vainement d’apercevoir du plancton bioluminescent à l’arrière du bateau (et même dans les toilettes !!) , mais seulement Margaux Œil de Lynx en verra…

Les anecdotes du jour :

- Le défi  du jour : En verlan et en rime !:

« La otémé nous à québlo dans le teauba,

Et nous ssonpas la néejour à Cros-Port.

Nifi pour nous la’tionvaserob de leineba,

Guervina en Néeraterdimé c’est le delbor ! »

-Flashback de la veille : Lors de la manœuvre d’amarre à Port-Cros, on passe une première fois à l’arrière d’un bateau où se trouve un couple. Monsieur nous dit bonjour et Madame bronze topless. Comme les Julie ratent le coffre, nous effectuons un deuxième passage à leur poupe. C’est alors qu’Esther les prend en photo sans discrétion. Madame se couvre maladroitement avec les mains tandis que Monsieur nous demande gentiment d’arrêter.

- Anecdote de port : Un port est un lieu d’observation et de voyeurisme par excellence. A Port-Cros, nous eûmes de quoi nous occuper…

1 : La capitainerie, pour anticiper le coup de vent, décide de faire un Tetris géant avec les bateaux amarrés au ponton. Durant 1h, ils poussent, tirent, tournent, larguent, pivotent et réamarrent… Captivant.

2 : Au même moment, un petit bateau à moteur  style mini-yacht débarque un couple au ponton. Le skipper se retrouve donc seul à manœuvrer. Nous sommes alors témoin de ses multiples tentatives pour accrocher un coffre. Il se positionne, mais, le temps qu’il coure à l’avant, la bouée s’enfuit déjà… Dur. Au cinquième essai, il réussit sa manœuvre par l’arrière. On applaudit, et on obtient enfin un sourire… =) !

P.S. : On achète de l’huile pour la sauce salade… mais y’a plus de moutarde !

Myriam et Julie R.

Mercredi 09 Juillet

Point de vue météo, aucune évolution.

Du coup, tout le monde vaque à ses occupations.

Grosse chute de motivation.

On en avait plein les miches,

Du coup on improvise une recette de « quiche ».

Désigné volontaire pour la vaisselle, Jo veut un essai,

Mais la méthode est à réviser pour la vaisselle au filet.

Vers 18h, ablutions sur la bateau.

Tout le monde réinvente les règles du Uno.

Après un dîner vite avalé,

Nous voilà toutes habillées

Jo nous a dit qu’il fallait se dépêcher.

Il est l’heure de quitter le mouillage,

Et d’enfin aller prendre le large.

Tout le monde enfile son k-way,

Sauf Margaux qui finit trempée.

Le bateau penche sur l’eau,

Au secours mais où est Jo !

Dès que Julie attrape la barre,

Chacun s’accroche et se prépare.

Ca va gîter au près serré,

Mais nous seront bientôt vite arrivés.

Sapristi, elle s’en est  plutôt très bien sortie.

Julie fini ravie malgré le roulis.

Alors que l’orage s’éternise sur les îles d’or,

Nous sommes arrivés à bon port,

Et tout le monde s’endort…

Les phrases clés à ne pas oublier :

- J’dis ça, j’dis rien… (Margaux)

- La planète d’Esther (Tous)

- Ça tue les mamies (Jo)

- Des cétacés, pas des bidulus… (Julie R.)

- Et les Shadocks pompaient, pompaient… (Tous)

- Faites vos devoirs ! (Margaux)

Jeanne

Sortie en mer…

Carnet de bord Cybelle Planète 2014Le repas à peine digéré, il est temps de manœuvrer. On sort les cirés, les K-way et les gilets. Tout le monde sur le pont. On s’affaire à la proue pour larguer le coffre 15, on récupère les amarres et les haussières, on range les pare-battages et on ferme les hublots. A bord, tout est calé dans les équipées et les couchettes sont dégagées. Avant de quitter la baie, on fait face au vent et on hisse la grand-voile. On garde un ris, règle l’écoute. A l’aide du winch, on déroule le génois sur tribord et on prend le large. Nous voilà au près serré dans la houle. Diapason gîte, on tire des bords. On passe de tribord à bâbord amures en virant régulièrement. Julie est de quart et tient la barre. Elle suit son cap. Les vagues déferlent par le travers et parfois, les voiles fasseyent. Le port approche et on affale. Les voiles sont ferlées, prêts à accoster. On recommence à manœuvrer : pare-battages et amarres sont préparés. On passe le chenal. Les Julie sont prêtes à débarquer. Un tour mort, deux clefs et nous voilà amarrés. On a un peu poussé pour rentrer dans le chausse-pied. On attrape la pendille en évitant la quille. On est calé, le moteur est coupé : Manœuvre terminée. L’équipage est fatiguée et cours se reposer. Opération couchette, loin du cri des mouettes !

Julie R.

Jeudi 10 Juillet

A terre, à quai…

Réveil tardif. Après le petit déjeuner, ballade en ville pour les filles. Les Julie et Jeanne vont faire les shipchandlers et Henriette, Laure, Esther et Myriam se promènent avec leur beau tee-shirt rouge Cybelle Planète. Après un repas tardif, l’équipage part à la plage. Julie R. reste à bord pour se reposer tandis que Margaux et Jo s’occupent de la commande des courses pour les suivants. Vers 19h, tout l’équipage est enfin propre et rincé et s’attaque à préparer un repas tapas avec les restes. Jo nous prépare un super guacamole. A 22h, direction le bar « Le Mojito » pour un dernier verre. Retour shopping par le marché nocturne. Les sacs se préparent, les téléphones se rechargent, l’heure du départ approche… C’est la fin d’une semaine sur le Diapason. Les esprits sont reposés, les vêtements sont salés, les appareils photos remplis. On n’aura pas vu ni Pascal le rorqual ni Paulo le cachalot, mais la vie du bord à fait son boulot. Nous voilà prêtes à repartir vers nos vies, pleines de souvenirs et d’envies….

Merci Cybelle !

Julie R.

Vendredi 11 juillet 2014

8h : Les premiers esprits s’éveillent… Le vent est un peu tombé, et la chaleur arrive gentiment. A midi,  notre Diapason doit être propre. Donc branle-bas de combat : petit-déj’, vaisselle, rangement des affaires, et l’asticage du bateau commence : cabines, pont, cales, toilettes, cuisine, …  11h15, tout est propre. Pour le temps qui reste et nous faire patienter jusqu’aux premiers départs, Margaux nous fait un topo sur l’évolution  et l’hydrodynamisme des cétacés. 12h, la première écovolontaire, Myriam, nous quitte. S’en suivent Julie R., Henriette et Esther. Pour les derniers, c’eswt resto afin d’en profiter jusqu’au bout… Le journal  de cette semaine touche donc à sa fin, et dans peu de temps, les dernières écovolontaires, Julie S., Jeanne et Laure reprendront leur route. Nous repartons avec des souvenirs plein la tête, et des sensations découvertes. Merci Margaux, Merci Jo, et Merci Cybelle !!

Nous souhaitons plein de Pascal et plein de Paulo aux prochains écovolontaires. Margaux, on te tient les pouces ! Belle semaine à vous !

Laure

Expédition du 12 au 18 juillet 2014 (Au départ de Hyères)

Samedi 12 Juillet : A la Recherche de Diapason

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Denise et Véronique sont les premières à s’engager dans l’aventure « Cybelle Planète ». Les arrivées se sont faites progressivement : la délégation suisse (Sarah et Côme) en deuxième, les bourguignons de Picardie en troisième (Emmanuelle et Frédéric), et pour finir, Audrey, qui habite le plus près mais qui arrive en dernière. Après une première prise de connaissance,  commence le rangement stratégique des courses (livrées à l’heure), notre premier travail en commun. Les cachettes dans notre futur espace de vie sont multiples, tout un art. Avant le départ, un bon repas histoire de prendre un peu d’énergie pour un périple court mais remuant en direction de la Badine, pour y passer la nuit. Déjà, nous faisons l’inventaire des diverses spécialités pharmaceutiques que les uns et les autres testent en vue de maîtriser le mal de mer. Nous faisons la connaissance d’Hugo le goëland, qui tente de grappiller quelques miettes de notre repas.
Audrey

Dimanche 13 Juillet : Alerte aux filaments…

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

La journée commence bien mal !... Patrick Dubois dit « Jo la Sciure » a coupé du bois toute la nuit (ceci est une expression suisse pour signifier de forts ronflements…). Son réveil n’a pas sonné (ou il ne l’a pas entendu ??), il est déjà 6h. Après les ronflements, nous avons droit au mot de Cambronne… Petit déjeuner cadencé, rapide, mais complet : il faut toujours avoir l’estomac plein ! Le temps est toujours venteux, la houle ne nous laisse aucun répit. L’association de voyageur créée lors de la première semaine de la saison, la «Team Vomito », compte de nouveaux adhérents : Emmanuelle et Denise ouvrent le bal, tandis que le teint des autres laisse deviner de futures fidèles adhésions de la part des écovolontaires. La décision est prise : nous allons à Porquerolles nous mettre aux abris des fureurs de la mer. Et là, stupeur ! Après une première série de filaments projetés depuis la bateau par nos malades, nous en constatons de nombreux dans l’eau : les méduses sont là, en masse ! Pas d’observations, pas de baignades, cette première journée s’annonce rude. Après un temps de récupération, nous déroulons le génois et faisons route vers Cap Benat. Nous y remplissons à nouveau les estomacs, et profitons de ce temps de repos : baignade, sieste, … Jo la Sciure nous refait également la géographie en nous mentionnant que San Remo se trouve… en Espagne. Qui dit Espagne, dit espagnol, dit Cuba, dit Mojito !! Aller, tournée générale, on se régale et félicitons les talents de barman Margaux. Les prévisions météo semblent prometteuses pour une grande balade en mer le lendemain. La soirée se termine sur un feu d’artifices, mais on ne sait pas de quel village.
Audrey

 

 

Lundi 14 Juillet : Le réveil de Jo n’a toujours pas sonné…

Cambronne a toujours autant de succès. Départ à 6h30 à la recherche des cétacés sous un soleil radieux et une mer déjà moins agitée que la veille mais suffisamment houleuse pour ramener deux nouveaux adhérents : Fréderic et Véronique, qui sont accompagnés d’Emmanuelle, qui devient de ce fait une des plus fidèles adhérentes de la Team. La soirée se terminant à Saint Tropez, nous remarquons déjà que les dauphins que nous croisons et le cachalot que l’on repère au loin nous snobent allègrement. Nous sommes tout de même plein d’espoirs : ils sont là, et la météo se confirme bonne pour demain. Le soir, dîner dans la baie de Saint Tropez, sous les rampes des grands yacht. Pour terminer la journée, nous assistons à 3 feux d’artifices simultanés, dont celui de « Saint Trop’ », particulièrement magnifique. Puis tous au lit, demain, de nouvelles aventures nous attendent…
Audrey

Mardi 15 juillet : ENFIN…

Départ à 5h45, le réveil de Jo a fonctionné. Direction le grand large, les tours d’observations commencent. Cette journée sera fabuleuse : un soleil radieux et chauffant et de nombreuses observations. Dauphins en pagaille à plusieurs reprises, une dizaine de poissons lune, une tortue (un grand moment !), des espadons, des thons, le souffle d’un rorqual, et quelques puffins. A midi, un atelier shampoing s’est improvisé, avec 2500m d’eau sous nous... Impressionnant !  A la fin de la journée, sous un soleil flamboyant, nous avons pu enregistrer les « conversations de delphinidés », un autre grand moment de poésie. Première nuit au large après un repas indonésien et un gâteau de Jo, au « gerbito » (gervita). Nous nous préparons pour passer la nuit au large avec les quarts de chacun. Hé oui, passer une nuit en mer a le prix de la sécurité, et nous allons surveiller notre environnement… dans l’espoir d’entendre un souffle de rorqual dans la grande bleue, sous un ciel étoilé. Le gâteau ayant eu un peu de retard dans la cuisson, , il accompagnera fort bien les équipes de nuit.
Véronique

Mercredi 16 juillet : La brume du rorqual

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nous venons de passer notre première nuit en mer. Et quelle nuit… Elle a commencé par un romantique lever de lune, un nuage de méduses, puis, plus tard dans la nuit, un voilier s’est approché de notre embarcation : curiosité, piraterie ?? L’intervention de Jo permet en éclairant les voiles, de rassurer ou de dissuader l’assaut. Mais nous cause du tort… mais quelle est cette lumière, au bout de quel mât se trouve-t-elle? Nous finirons par comprendre que la danse des planètes dans cette nuit étoilée demande un œil aiguisé…
 Le lever du jour va nous offrir le plus beau cadeau de la journée… un festival : des dauphins bleus et blancs dans la lumière pastel du point du jour, et le souffle d’un rorqual proche de nous, que nous allons observer pendant 3 respirations. Il faudra se contenter de ça pour aujourd’hui. Rien, le néant, plus aucun animal à l’horizon… si ce n’est une orque !... en plastique, repêchée en fin d’après-midi. Un bon repas, et hop c’est reparti pour une nuit. Nous gardons espoir. Un sous martin était dans les parages aujourd’hui, nous le rendons responsable de cette journée d’observations si frugale.
Audrey

Jeudi 17 Juillet

Quarts de nuit
Premier quart : Margaux et Denise. Nous avons vu du plancton, des dauphins à côté du bateau avec des magnifiques reflets. Margaux m’a aussi montré quelques étoiles et constellations, et a fait un vœu suite à l’observation d’étoiles filantes… affaire à suivre. Superbe lever de lune. Voici comment les autres l’ont vécu : pendant son quart, Côme a envie de dormir et maudit la baume qui fait un bruit infernal. Frédéric : « c’était chiant ». Emmanuelle : « conversation avec Jo et superbe lever de soleil ». Véronique : « cela passe relativement vite, finalement ». Audrey veut aussi détruire la baume.
Journée

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Petit-déjeuner avec les dauphins à l’étrave. Le premier quart a débuté à 8h, et à 9h, c’est la récompense. Magique ! des souffles. Deux rorquals nous accompagnent pendant près d’une heure. Nous profitons au maximum, réalisons des photos, et tout le monde est émerveillé. Super !! S’ensuit une journée plutôt monotone au niveau des observations. Mais le vent nous permet de déployer les voiles et nous permet de profiter de la douceur de cette navigation. Petite déception pas vu de cachalot ni de grand dauphin et nostalgie pour cette semaine qui se termine.
Mouillage face à la plage de la Badine, baignade pour quelques-uns d’entre nous et préparation d’un repas consistant sous la vigilance et l’œil aiguisé de Véronique qui cherche un peu d’aide. Emmanuelle a participé à cette préparation, ce qui lui arrive (selon ses dires) une fois tous les 4 ans ! Ce fut un repas avec une grande spécialité toulonaise, purée/melon. Dessert suisse fait maison pour couronner le tout : poires/chocolat. Pour finir, méga-vaisselle pour les trois de corvée, dont Jo, notre skipper hors pair. La liste des perles de la semaine est longue… Pour n’en retenir qu’une : « le sens du vent ? Sud-Nord-Sud ». Mention spéciale pour Margaux, notre jeune et charmante écoguide avec qui nous avons appris beaucoup sur les mammifères marins.
Denise

Vendredi 18 Juillet : Notre dernier jour

Après une bonne nuit à la Badine, nous voguons sur une mer d’huile et sous un soleil à se damer en direction du port de Hyères.  Croissants ou pas croissants est notre sujet de réflexion en attendant l’ouverture du bureau pour faire le plein de gazole.  Notre place donnée, nous nous installons pour notre dernier petit déj : Encore un magnifique moment ensemble.
Dernières recommandations pour nettoyer le bateau : A l’abordage avec sopalin, torchon, éponges vertes ou blanches. Tout le monde s’active : il fait chaud et nous rêvons à notre douche d’eau douce.
Bateau propre : à nous pour la douche tant attendu…
Véronique

Expédition du 19 juillet au 1er août 2014 (Au départ de Hyères)

Samedi 19 Juillet : La rencontre

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Rendez-vous est donné sur le port de Hyères, le Diapason, notre voilier est amarré au bout d'une allée parsemée de drapeaux flottant avec fougue au gré du vent.
Le virus du voyageur bouillonne en chacun des futurs membres de l'équipage...
Les 7 moussaillons,  le skipper et notre organisatrice Céline sont présents : Béatrice, Evelyne, Irène, Julien, Matthieu, Michel, Sandrine, Céline (directrice et fondatrice de Cybelle Planète, océanologue de formation) et notre skipper pour cette quinzaine : Gurval.

Après un briefing sur l'objectif scientifique de notre mission et sur les règles essentielles à tenir pour une bonne vie à bord, nous prenons la mer en direction du Fort de Brégançon. Avec quelques initiations aux manœuvres de base sous un vent modéré de force 3 sur l'échelle de Beaufort (sans lien particulier avec le fromage !!!), le Diapason s'élance toutes voiles dehors soutenu par son moteur...
Quelques 30 minutes plus tard, des hauts le cœur se manifestent parmi les moussaillons et moussaillonnes... (les vomitos seront pour plus tard !!!)
Au cours d'une pause, Céline fait le point sur les différents cétacés de méditerranée, et notamment ses Mobydicks personnels les joyeux « globicéphales ».

La vie en communauté se met en place telles des postillons de pâte dans l’œil  de son voisin, une provision de Ricard sur le short, des ronfleurs compulsifs, des végétariens convaincus...  Un cocktail explosif pour un Diapason dont les voiles se gonflent au vent... L'art de vivre ensemble...

Dimanche 20 Juillet : Fort Brégancon et retour Hyères

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

L'orage s'est levé. Si Neptune nous est favorable, nous lèverons l'ancre au plus tôt pour mettre le cap sur la partie Ouest de l'île de beauté. La traversée se fera certainement de nuit avec une répartition des tours de quart.
Première nuit à bord un peu difficile pour certain. Petit déjeûner et réunion au sommet pour un point météo qui se trouve une nouvelle fois peu propice à notre départ en direction de la Corse. Au vue des conditions, les observations ne se feront pas. Le temps se dégrade.
Des vents de force 8 nous empêchent de prendre le large, c'est avec tristesse qu'en début d'après-midi décision est prise de mettre cap sur le Port de Hyères. Retour à la case départ !
Arrivée en fin d'après-midi, nous amarrons le Diapason au quai d'honneur, une douce soirée s'annonce. Repas sur le pont,  les touristes déambulent et nous observent... qui regarde qui ?... Soirée détente sur fond musical d'un jeune artiste montant... Sandrine la gaffeuse soucieuse du bien être de ce jeune musicien se propose de lui apporter un  rafraîchissement. Portée par son élan, elle saute sur le quai ! Atterrissage un peu brusque sur le fil du stand dont la toile chavire dangereusement. Grand moment de solitude pour Sandrine et fous rires à bord. L’attention du public de l'artiste en herbe se détourne. La soirée se termine dans une ambiance bon enfant, une douce nuit s'annonce.

Lundi 21 Juillet : Baie de La Badine

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nous nous éveillons tout sourire après cette nuit calme sans houle. Un léger nettoyage du bateau, rangement, quelques ravitaillements sont au programme. Dame météo n'est toujours pas au beau fixe, le vent se renforce mais malgré cela et à l’unanimité nous décidons de quitter le port et de nous diriger vers la baie de la Badine. Nous apprendrons très vite que les activités de nos journées se feront au jour le jour et cela en fonction du point météo. Ce qui est annoncé une heure plus tôt ne sera pas nécessairement  appliqué une heure plus tard.  Ce n'est pas un bon plan pour ceux qui sont supers « timing ».
La journée se terminera par un excellent repas dans la baie de la Badine. On se couche tôt, demain nous espérons partir à l'aube. Nous attendons tous la clémence du Dieu EOLE.
L'impatience de chacun de rencontrer ces mammifères marins grandit... Nous avons hâte de nous mettre à la tâche. Demain est un autre jour, « dès que les vents souffleront nous nous en allerons... »

Mardi 22 Juillet : Premières observations et  “vomitos”

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Éveil  à 5 heures pour un départ 6 heures direction la Corse, Eole nous a entendu, Dame météo nous est favorable. Le départ se fait dans l'excitation générale. Ouf ! on quitte le continent.
La houle nous pousse et joue avec notre Diapason telle une coquille de noix. Des vagues d'environ 3 mètres remuent les estomacs des plus aguerris. Nous faisons route en direction d'une zone où le garde manger de nos cétacés est censé se trouver.
Dans l'après midi, Neptune nous offre une première surprise avec un spectacle très acrobatique de deux jeunes dauphins Stenella. Quelques miles plus tard, un petit groupe des rares dauphins de Risso, dont un jeune, nous font l'honneur de leur visite. Ils ne jouent pas avec notre embarcation, mais les adultes nous laissent admirer leurs scarifications si spécifiques à cette espèce. La mission cétacés commence enfin avec photos d'identification et relevés des positions GPS et comportement des dauphins. En quelques heures, nous sommes devenus des apprentis observateurs et commençons à reconnaître et nommer nos premiers  mammifères.
Peu de temps après, un grand souffle surgit sur babord !!! Un Rorqual de 20 mètres environ voyage aussi vers notre destination. Après quelques manœuvres d'approche délicates, nous côtoyons  le géant. Celui-ci est soit chafouin, soit timide ; il ne souhaite pas la rencontre. Quelques dauphins bleus lui prêtent main forte pour nous semer. Nous respectons son choix et le laissons à son périple après avoir bien consciencieusement saisi les données sous la gouverne de Céline qui guide nos premiers pas de recenseurs ...
La houle se calme un peu, mais l'équipage n'est pas au mieux physiquement. Le repas ne passe pas pour tous (Vomito ne nous lâche pas !!!).  Décision est prise de naviguer au moteur durant la nuit. La répartition des quarts de deux heures par moussaillon est organisée sous la vigilance de notre skipper Gurval.
L'océan la nuit, les constellations, le bruit des vagues...  un délice!  On pourrait presque se croire des marins en herbe.
Les quarts se font toujours à deux (sécurité oblige !). Il faut observer les mouvements sur la mer, vérifier qu'aucun obstacle (OFNI : Objet Flottant Non Identifié, navire, voilier, cargo...) ne nous croise durant notre sommeil. Consigne est donnée (au moindre doute) de réveiller Gurval le Valeureux qui ne dort que d'un œil.

Mercredi 23 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Au petit matin, on entrevoit les montagnes corses ; elles se découpent au lointain sur fond nuageux. Quelques bateaux sont de passage, mais pas de compagnons des mers malgré notre vigilance pendant les quarts d'observation.
Une pause à midi, nous nous baignons dans l'immensité de la grande bleue.
Vers 16 heures, on cesse les observations dues une nouvelle fois aux caprices de « Dame météo qui nous refait des siennes » ... Cap est pris vers la baie de Girolata pour passer la soirée à l'abri. C'est l'occasion pour notre équipage de plonger et  de constater le triste état du fond marin de la baie ...Paysage magnifique, un bon repas et une extraordinaire tarte aux pommes  nous redonnent du baume au cœur. Le roulis du bateau n'annonce cependant pas une nuit paisible !

Jeudi 24 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

La nuit n'a effectivement pas été très récupératrice, chacune des vagues tordant le bateau sous d'horribles craquements de bois. Au matin, l'équipage n'est pas au mieux, mais l'idée de rencontrer les joyeux habitants des océans nous a permis de retrouver notre enthousiasme.
Une fenêtre météo s'offre à nous pour les premiers quarts d'observation, avec en arrière plan une palette de couleurs incroyables et les premiers rayons de soleil effleurant les crêtes des montagnes. Néanmoins, après 6 heures à scruter la mer, l'équipe ne se retrouve pas totalement bredouille, seul un maladroit mola-mola, étrange poisson lune montre sa nageoire avant de disparaître à notre approche dans les profondeurs. Depuis le début de notre mission les dieux des mers se jouent de nous, les tempêtes sévissent un peu partout... le protocole des  observations ne pouvant être respecté, décision est prise de mettre le cap sur Calvi, génois au vent. 

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Arrivée au mouillage au port de Calvi, quartier libre pour les moussaillons écovolontaires, sous la gouverne du capitaine Céline et son navigateur Gurval le Valeureux.
Nous prenons possession de la majestueuse citadelle pour y découvrir quelques spécialités régionales.
Retour sur notre navire pour y partager les victuailles glanées au détour des ruelles et profiter d'un plat très peu typique, un succulent couscous « fait bateau ».
Déjà tous rêvent des prochains jours au large sous une mer pétole, à admirer globicéphales et cachalots ....

Vendredi 25 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Départ à l'aube, un voile de nuages survole les villages non loin de Calvi. le Diapason sort du port, voile au vent et moteur ronronnant.
La journée d'observation s'annonce bien, le vent est calme et la mer d'huile.
Deux petits dauphins passent d'abord furtivement en début de matinée,  suivi un plus tard un groupe d'une douzaine de dauphins bleus, les petits Stenelas. 

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

L'humeur est bonne et tout le monde apprécie un spectacle de thons dansants et voltigeants, alors même que nous sommes à jeûn ... ! On profite du calme pour manger et se baigner.
En fin d'après midi,  une cohorte d'une soixantaine de joyeux Stenelas ornés de leur plus belle parure virevolte sur les flots et se joue des vagues.
On met en dérive notre voilier avec la grand voile à la cape. Viennent les quarts de nuit sous la houlette de Maurice notre pilote automatique toujours au taquet. Visites nocturnes des petites pélagies urticantes, refroidissant les éventuelles velléités des baigneurs nocturnes dans l'âme...

Samedi 26 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Neptune, Eole se sont alliés... Mer d'huile, quasiment pas de vent... Comme dirait Michel : « Pétole moins le quart ! ».
Premiers quarts d'observation,  un dauphin bleu vient côtoyer notre étrave avant de s'éloigner ;  quelques  méduses surgissent, un petit groupe de bonites sautillent. Puis, tel Batman, une raie Manta surgit hors de l'eau. Très vite de nombreux mola-molas partagent notre cap se régalant des pélagies paresseuses.
Un bon repas pour nous, des œufs brouillés (rien que pour le bonheur de Matthieu), du soleil,  quelques histoires de nos vies antérieures dans la coquille d'une huître...nous voilà prêts à reprendre notre lent périple.
La chaleur endort presque tout l'équipage ; seuls les trois veilleurs parviennent à rester aux aguets.
Après de longues heures à scruter l'horizon et la côte française ... Un souffle !!  Certes de travers et pas très haut, mais c'est ainsi que le font les cachalots. Cap est rapidement mis sur ce mangeur de calamars géants. A notre approche, il sonde vers les profondeurs pour chasser et se nourrir.
Hydrophone à l'eau, nous écoutons ses cliquetis-sonars lui servant à repérer ses proies dans les abysses.   Après 40 minutes d'apnée, l'odontocète refait surface à presque 2 miles de nous. Nous tentons de le rejoindre en poussant le moteur du Diapason et à  notre approche, celui-ci nous salue d'un magnifique revers de sa caudale, nous permettant ainsi  de le photo-identifier.
Cap sur Antibes le sourire aux lèvres et la joie au cœur. Bonne journée pour tous.

Dimanche 27 Juillet

Grasse matinée dominicale, c'est à dire 8 heures. La nostalgie du grand large nous envahit déjà ! Passage rapide à la pompe, approvisionnement au marché d'Antibes, et nous reprenons la grande Bleue.
Lors d'un quart d'observation,  nous assistons à une attaque coordonnée des gloutonnes bonites accompagnées de puffins. Nous croisons également une splendide et mortelle portugaise (méduse).
Au cours de notre navigation,  des évanescences d'essence nous interpellent et cinq détonations ont surpris une partie de l'équipage supposant un essai sous marin militaire.
La non activité des cétacés lors de nos observations découlerait-elle de ces interventions ? Quels en sont les impacts sur ce fragile écosystème ?
Le temps est une nouvelle fois incertain ; malgré cette météo décevante,  nous passons une nouvelle nuit au large à dériver sous la vigilance accrue des matelots de quart.
Un ciel étoilé s'offre à nous, chacun ne peut que rester béat d'admiration sous ces constellations et voie lactée.

Lundi 28 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Un flamboyant levé de soleil caressant l'horizon salue les membres du dernier quart de nuit et accueille les premiers observateurs de quart.
Un petit groupe épars d'une vingtaine de Stenelas s'offrent en spectacle. Lors d'un ultime quart matinal improvisé,  nous apercevons un très jeune rorqual sans sa mère. Nous le guettons durant quelques minutes afin de pouvoir l'identifier, mais celui-ci ne se laisse pas observer facilement. Après quelques questions à Céline, celle-ci nous confirme tristement que les chances de survies de ce bébé rorqual sont minimes ...
Avis de grand frais (Eole se remet de la partie !) les observations du petit rorqual cessent. Direction cap Taillat pour se mettre à l'abri.
Les eaux turquoises nous invitent à la baignade, le calme avant la tempête. Nous y passerons la nuit face au phare de cap Camarat.

Mardi 29 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Il ne nous reste que quelques jours et la mission se termine. Il va falloir penser au retour. La météo n'étant toujours pas très optimiste, Gurval décide de modifier le mouillage et de nous diriger vers le Lavandou. Le bateau gîte et nous prenons grand plaisir à cette navigation. Constatation : maintenant les moussaillons ont le pied marin, vomito est à fond de cale.
Mouillage à Bormes-les-mimosas, où suite à notre demande commune, Céline nous prépare son excellent couscous fait bateau ... soirée festive dans la bonne humeur.

Mercredi 30 Juillet

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Levé aux aurores (4 heures) pour quelques privilégiés insomniaques qui accompagnent Gurval et Céline pour une « nav »  dans le froid et sous un vent favorable. Le soleil se lève. On ne se lasse pas de partager le lever du Dieu Râ, c'est à chaque fois une découverte, une émotion, une palette de couleurs chaudes  tachetée de quelques touches nuageuses.  Tableau unique et éphémère ...
Direction Porquerolles pour un dernier mouillage ;  Eole, Neptune ne nous épargnent toujours pas. La fin de cette semaine s'annonce également délicate pour les observations. Nous restons tout de même aux aguets et chaque opportunité d'observation sera saisie.
Nous passons la journée sur l'ïle, une découverte pour certain et le plaisir de redécouvrir pour d'autres... baignades, ballades, plongées sont au programme. Demain sera le retour vers le Port de Hyères...

Jeudi 31 Août : Retour au port d'attache

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Cette dernière journée sera consacrée au nettoyage du bateau, au réapprovisionnement en eau douce pour l'équipage suivant.
Après relevé de notre consommation d'eau, nous nous sommes applaudis : 2,7 litres d'eau par personne pendant tout notre périple !!! et oui ! on peut le faire. L'eau douce est un élément essentiel pour notre survie. On apprend très vite à faire beaucoup avec très peu tout en restant propre !
Notre périple nous a fait parcourir quelques 482 miles … nous avons affronté avec délice des vents Force 8 et parfois 9 !
La matinée se termine par un petit apéro et les premiers départs : Sandrine nous salue de son cri de guerre « MON BEBE » . La journée s'effilochera au gré des départs de chacun et chacune, une certaine nostalgie nous gagne … l'aventure aura été belle .
De retour sur terre – Carnet de bord
Encore quelques lignes pour terminer le carnet de bord de l'équipe.
Les derniers jours de la mission ont été chaotiques au niveau météo. Nous avions certainement oublié de d'implorer les dieux Eole et Neptune...
Ces nouvelles conditions d'observation nous ont permis de constater une recrudescence des bateaux de plaisance, de voiliers (sans aucun contrôle de compétences à la voile), des jet-skis, hors-bord sur les côtes. Quel est l'impact de cette augmentation d'activité sur les routes migratoires de ces mammifères ?
D'autres zones sont également mises à rudes épreuves par des manœuvres militaires... quels en sont les conséquences sur cet écosystème marin si fragile ?
Cette première mission de 15 jours a été riche en enseignement tant sur la vie aquatique que sur l'apprentissage de la voile. Il est vrai que pour cela nous avions deux excellents enseignants passionnés. Céline mine d'informations sur le monde aquatique, les mammifères marins, les océans, l'écosystème marin... responsable et formatrice des écoguides. Son enthousiasme, sa passion sont communicatifs. Une corde de plus à son arc, grande initiatrice pour tous de ses gâteaux à la banane ou de son couscous fait bateau.
Gurval, le navigateur intarissable, presque infatigable, aux multiples facettes, auteur, chanteur, compositeur, comédien, bricoleur, formateur de skipper… toujours aux écoutes du Diapason et des membres de l'équipage,  initiant volontiers  toutes les bonnes volontés à la voile,  à la barre, au mouillage, à toutes les manœuvres du voilier.

Ce beau Diapason nous a portés sur cette superbe méditerranée et nous a permis de croiser quelques magnifiques dauphins de Risso, Sténélas, Cachalots, Rorquals, Raie Manta, Portugaise (méduse mortelle), Pélagies, Mola-Molas (poisson-lune), Puffins, Bonites, Thons, ... de très belles rencontres ...
Humilité nous oblige face aux éléments de la mer, nous ne manquerons pas d'implorer Eole et Neptune lors de notre prochain voyage.

Bon vent à tous ceux dont la mer gagne le cœur …

Glossaire personnel des écovolontaire de la mission cétacés du 19 juillet au 1er août 2014

« Mon bébé ! »
« Je préfère ça (le caca) à une petite bête »
« Ton absence me salit !»
« Ah, la voisine, t'as la rustine qui dépasse ! »
« Je revendais des films de boules ! »
« le tord tue ! »
« CANcoillotte et  non pas CONcoillotte »
« Béate, tes pâtes m'épatent ! »
« Etoile filante buccale »
« un bobard, à babord ! »

Expédition du 02 au 08 août 2014 (Au départ de Hyères)

Samedi 02 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

On est tous arrivés au Diapason à 11h. On a rencontré Vincent, l’écoguide, et Gurval, le skipper. Une des écovolontaires s’était trompée sur le lieu de son départ et croyait partir de Hyères alors qu’elle partait de Sète. Gurval l’a alors amené à la gare pour qu’elle prenne le train pour rejoindre le bateau  de Sète. Après un petit café, on est partis à quelques-uns au supermarché. On a ensuite rangé les courses qu’on avait reçu par livraison, mangé, et partis du port de Hyères. On a navigué environ une heure avant d’arriver au mouillage au Fort Brégançon. On s’est baignés, et on a passé une soirée tranquille. C’était très beau au coucher du soleil et en plus on voyait Hyères au loin s’illuminer à la tombée de la nuit. On a passé une belle première nuit même s’il a un peu plu.

Dimanche 03 Août 

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

8h - Super beau réveil. On avait pas l’habitude d’avoir l’eau à 360° autour de nous quand on sort du lit. C’était un bonheur de se réveiller là. On a tous pris le petit dej, quelques personnes se sont baignés, à leur retour on a mis le moteur en route et on est partis pour le large. On a commencé les observations. Au large, on a vu un thon sauter assez près du bateau. On a continué à naviguer avant d’aller au mouillage de Port Man sur l’île de Port Cros où on s’est baignés. On a mangé, mis de la musique, regardé les étoiles par le taut ouvert, et on a même assisté à un feu d’artifice à des kilomètres au loin. 0h – On s’est tous couchés.

Lundi 04 Août 

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

On a été surpris par la beauté du grand large en sortant du lit. Gurval était parti à 5h du mouillage, alors on était déjà sur zone d’observation au large alors on a commencé les quarts. Ensuit on a déjeuné et on est allés vers le mouillage de la Badine auquel on est arrivé à 14h30. Gurval nous a amené à la plage pas trop loin du mouillage sur l’annexe. Avec la taille de cet annexe, il a fallu faire deux voyages… et complètement  trempés en plus. On a fait un peu de palmes – masque – tuba, on a vu quelques petits poissons dont des sars et des saupes et aussi des bernards lermittes . Un peu apres, on a appelé gurval qui est gentiment venu nous chercher sur le bord de la plage. Revenu au bateau, on s’est lavé puis nous avons bien mangé.

Mardi 05 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

7h30, deuxieme reveil au large car nous étions parti tres tot dans la matinée. A 8h, nous avons observé quelques dauphins sauter au loin. Peu apres d’autres dauphins ont croisé notre route. Le dejeuner fini, nous avons rejoint le mouillage de cap tahia. Décor maginfique avec sable fin puis nous avons mangé le fameux couscous bateau. Aie, les carottes sont de la marque « lapin gourmand « , mauvaise augure. On a passé la soirée tranquillement au mouillage.

Mercredi 06 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Réveil matinal pour des quarts d’observations avec de nombreux thons qui sautent régulièrement. Nous nous sommes arreté au large pour faire une baignade par 2500 mètres de profondeur. Sophie s’est alors baigné lorsqu’un aileron est apparu 10 m derrière elle, instant de panique avant de s’apercevoir que ce n’était qu’un gros poisson lune. Nous avons repris l’observation pour apercevoir 4 dauphins bleu et blanc qui sont venu tout près et en dessous du bateau. Direction bormes les mimosas sous voile avec beaucoup de gite. Nous sommes arrivé au mouillage pour le coucher de soleil.

Jeudi 07 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Dernier voyage au large de port cros avec une grosse houle qui a beaucoup amusé tout le monde. Nous avons mangé dans les fameux bol du large, un repas qui ne restera pas dans les annales. Nous sommes arrivé au mouillage ou nous sommes tous partis avec l’annexe à la rame, un gros defi sportif pour aller chercher un peu de pain et de quoi faire un dernier apero au coucher de soleil. Un dernier bon repas avec le crumble de anne-claire et petit bain de minuit pour digerer. Les discussions sont animé. Une dernière séance de Yoga sur le pont et nous sommes allé dormir une derniere fois dans notre nouvelle maison dont nous aurons du mal a nous séparer demain.

Expédition du 02 au 08 août (Au départ de Sète)

Samedi 02 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nous, les écovolontaires, avions tous RdV à Sète entre 10 et 11h pour le premier jour de notre périple.
Accueil très sympathique de notre écoguide Maeva et notre skipper Cyril, qui pour nous mettre dans l’ambiance, au lieu de nous proposer un 1er apéritif, nous ont chargé d’une mission très importante pour le reste de la semaine : le rangement des courses. Ce petit moment entre nous nous a également permis de faire connaissance : surprise : nous ne sommes que des femmes cette semaine ! A croire que les hommes se préoccupent plus des sirènes que des dauphins : dommage pour les célibataires ! Mais oops ! Rebondissement de dernière minute, une des écovolontaire s’est trompée de base et pensait embarquer à Hyères. Nous décidons donc de l’attendre, dans tous les cas, le mauvais temps et les orages étant de la partie, il nous était impossible de prendre la mer ce soir. Nous restons donc sur Sète et prenons notre premier déjeuner à bord du bateau. Après une présentation celui-ci et de son fonctionnement, nous décidons de récupérer Caroline, notre retardataire, sur un autre quai.  Les premiers liens se créent durant l’après midi et présagent une bonne entente à bord : la semaine s’annonce sympathique ! Les heures défilent et nous entamons la préparation du repas du soir. Soudain, Caroline fait son apparition : notre équipe est désormais au complet ! Nous décidons de prendre un verre tous ensemble, pendant que Maeva nous explique notre rôle pour les jours à venir et les techniques d’observations que nous allons devoir reproduire. Nous découvrons ensuite l’une des merveilles de la navigation : la gestion des toilettes à bord ! Soucieuses de les utiliser le plus tard possible, nous décidons de nous rendre dans les toilettes publiques qui se trouvent juste en face de nous ! 1ère difficulté : nous n’avons pas la monnaie nécessaire ! Qu’à cela ne tienne, nous nous tiendrons la porte, pensons nous utopiquement ! Mais arrivées sur place stupeur, les toilettes sont ouvertes et impratiquable… Sauf pour Sylviane qui manifestement, ne recule devant rien pour éviter celles du bateau ! Gros fou rire pour toute l’équipe qui donne le ton des jours à venir. Après toutes ces péripéties, nous retrouvons le reste de l’équipe au bateau pour un topo biologique sur les cétacés, très intéressant, avant de nous coucher pour une 1re nuit de sommeil à bord : le départ est prévu à 5h le lendemain.

Dimanche 03 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Après une courte nuit de sommeil, nous nous réveillons toutes au son du moteur du bateau : nous quittons le port ! Arrivé en mer, c’est le drame pour certaines d’entre nous : ballotées par un roulis incessants, les 1ers signes du mal de mer font leur apparition ! Notre première victime s’appelle Fanfan ! Pour les autres, nous rendormons tranquillement en attendant le 1er quart de 8h. Les premières observations commencent avec l’aide de Maeva. Beaucoup d’éclaboussures à l’horizon : serait-ce des dauphins ? Malheureusement, nous ne croisons que des thons ce matin ! A croire que les hommes avaient raison de ne pas vouloir venir ! Nous découvrons également l’avifaune locale en croisant quelques espèces méditerranéennes (puffins, goeland, poisson lune). Toujours pas de dauphins à l’horizon mais nous prenons à observer le grand large et les couleurs marines qui nous entourent. Vient l’heure du 1er repas en mer puis quelques minutes de repos bien méritées : au programme bronzage sur le pont : attention, les morues surveillent les thons ! Puis retour aux choses sérieuses, nous reprenons nos postes. Tout à coup : grosse alerte : nous pensons apercevoir derrière le bateau un gros mammifère marin en surface. Le temps que tout le monde se retourne, plus rien ! Nous décidons de faire demi tour pour aller voir quand soudain une raie a fait un saut à quelques dizaines de mètres du bateau. Magnifique spectacle mais plus aucun signe de baleine. Les avis divergent, aurions-nous pris une raie pour une baleine : la question demeure sans réponse : seule certitude, nous n’avions pas bu !
Puis, vient la rencontre avec un jeune poisson lune, pas farouche pour deux sous, qui nous a permis de prendre de belles photos. Toujours pas de cétacés en vue, mais ce n’est que le premier jour. Nous décidons d’aller nous amarrer à Port Camargue afin de repartir très tôt le lendemain matin.

Lundi 04 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Départ sous la pluie à 5h du matin pendant que tout le monde dort. Mer d’huile, peu de vent, direction le sud est. Objectif : atteindre les canyons et selon la météo rester au large pour passer la nuit. Nous croisons tous les doigts !
Les quarts débutent et s’enchainent sans que rien ne se passe. Toujours autant de thons qui nous offrent un joli spectacle, de très beaux sauts, nous les prenons à tort pour des dauphins, notre œil n’étant pas encore avisé ! Le temps est magnifique, on distingue à peine la mer de l’horizon, on a l’impression d’être en apesanteur, nous profitons de ces couleurs irréelles pour faire quelques photos.   Vient l’heure du déjeuner à midi, puis vers 13h, accablés par la chaleur et le manque d’activité, nous écovolontaires, nous décidons  de nous jeter à l’eau : surprise ! Elle est loin d’être aussi froide que prévue, nous profitons de cet instant accrochés comme des appâts à une ligne à notre boot et notre pare-battage ! Sylviane, désireuse d’immortaliser cet instant, décide alors de prendre masque, tuba, et appareil photo avec elle ! Seulement voilà, peut-être espérait-elle voir le fond de plus près car elle a pris ses jumelles pour son appareil photo et à deux secondes près, elle sautait avec !  A défaut de poissons, quelques minis films de jeunes naïades viendront illustrer ces instants de plaisir.
Nous reprenons la route et croisons juste après notre départ un nouveau poisson lune ! Quelques photos plus tard, nous le laissons tranquille et continuons notre chemin. Bronzage au programme en attendant la reprise des quarts. L’après-midi se poursuit sans que rien ne se passe, toujours aucun cétacé à l’horizon, les crèmes solaires se vident ainsi que les bières ! Une mission imprévue s’offre à nous lorsque nous croisons le chemin d’un OFNI : un objet flottant non identifié, qui s’avérera être une bouée de plage abandonnée. Dans un élan de compassion et de civisme, nous décidons alors de la récupérer avec une gâche : comprendre ici une gaffe, visiblement les subtilités du langage marin nous échappent encore ! Abandon du dernier quart car coup de vent : il nous faut rentrer vers les côtes. Celui-ci se fait moins présent à proximité des côtes nous tentons donc pour la première fois un mouillage aux abords de port Camargue pour passer la nuit.

Mardi 05 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Apres cette nuit très agréable au mouillage, bercées par de douces vagues, départ à 4h30, objectif : les canyons ! Encore une fois, la météo nous joue des tours… Nous longeons les côtes, toujours à la recherche de groupes de dauphins. Bonne visibilité mais encore et toujours uniquement des thons à l’horizon. Sur le pont, les sirènes commencent à désespérer mais tout n’est pas perdu, le soleil étant de mise, le bronzage est assuré ! L’après midi, retour au port de Sète car les observations en mer sont impossible : la faute à trop de vent. Nous en profitons pour nous détendre : certains vont boire un verre en ville, d’autres vont repérer sur place leur nuit du vendredi (puisqu’ils restent 2 semaines), et certains poussent même le vice jusqu’à aller se baigner dans une petite crique toute proche. Malheureusement tout n’est pas tout rose : nous avons notre quota légal de Cotorep à bord puisque Maeva n’a rien de trouvé de mieux à faire que d’attraper une belle angine, pour elle, le quart d’heure détente sera un rapide passage à la pharmacie (nous restons tout de même méfiants en pensons qu’elle voulait en douce se siffler la bouteille de rhum en se faisant des groghs toute la nuit)
Menu du soir : ragout improvisé et bien mijoté au muscat au doux son du Festisète.
Jazz à gogo, et gros dodo.

Mercredi 06 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Réveil très tôt et nouveau départ en mer, nous longeons les côtes, toujours à la recherche du groupe de dauphins sédentaires vivant dans les parages. Malheureusement, toujours aucun signe d’eux. Afin de les faire venir, Maeva et Coralie décident alors de faire profiter à tout l’équipage de leur merveilleuses et idylliques voix cristallines (nous sommes des sirènes !!! mais visiblement notre chef de chœur Anne émet des réserves : nous ne comprenons pas pourquoi !!) et entament une compilation des meilleures chansons de Disney : CD disponible à la fin de l’été : prix de vente 12 euros, tous les bénéfices seront reversés à la fondation du « mojito qui se boit bien ») 
Après ce petit moment de détente, vers 17h, la météo semblant plus clémente, nous décidons tous unanimement de nous rendre au large vers les canyons en espérant les atteindre vers 3-4 heures du matin. Les quarts sont organisés par Cyril qui nous explique les consignes de sécurité. Pour la première fois, nous nous préparons psychologiquement à affronter le golfe du lion en toute confiance, la mer étant plus que clémente. Nous préparons alors un délicieux couscous bien épicé et dinons très tôt pour pouvoir assurer nos quarts en toute sécurité. Quelques angoisses se font sentir, un poil d’anxiété, mais le coucher de soleil magnifique qui s’offre à nous nous réconforte et nous rappelle combien nous sommes chanceux d’être en mer à vivre une telle aventure. De nombreuses photos sont prises, puis les quarts commencent aux alentours de 22h.  Nous suivons notre cap sentant alors que le vent forci. A 23h, le vent étant force 6 et la mer force 4 la prudence nous amène malheureusement à faire demi tour. Fanfan est déjà sur le pont, assez craintive face à cette nouvelle expérience. Cyril, maeva et anne gèrent la première partie de la nuit, les blagues fusent pour détendre l’atmosphère (mais où est la boite de riz ?? comprend ici « bosse de ris » les boot qui tendent les voiles). On notera tout de même la magnifique cascade de Sylviane renommée schtroumf pour le reste de l’aventure !
Vers 3h30, Coralie prend la suite de maeva afin qu’elle profite un peu du spectacle. La mer s’est bien calmée et le spectacle des étoiles dans cette nuit sans aucune pollution lumineuse est réellement magique !  C’est dans ce genre de moments qu’on se rend compte de combien il est impossible de profiter de la beauté du ciel lorsqu’on vit en ville ! Quelques étoiles filantes se joignent à notre voyage, et de nombreux fous rires viennent ponctuer le bruit de la mer qui se fend contre la coque du bateau.
Vers 4h, les premières lumières de la ville font leur apparition au large : on y est presque ! Ou pas ! Car l’appréciation des distances en mer est trompeuse, on a l’impression d’approcher, mais c’est long, très long ! Nous galérons à repérer la cardinale nord (au passage, on révise notre code maritime : la cardinale ouest clignote 9 fois !!! et la Nord ne s’arrête jamais…) et à notre approche du port, nous avons le droit à un slalom géant ! Il nous faut éviter tous les pêcheurs qui partent déjà en mer et qui clairement nous font comprendre que nous les gênons ! Enfin, enfin, nous arrivons au quai et pouvons aller nous reposer alors que les premières lueurs du jour pointent le bout de leur nez : il est 5h30 !

Jeudi 07 Août

Pour attaquer la journée, rien de tel qu’une bonne « grasse matinée », vu la nuit éprouvante de la veille ! Nous nous levons vers 10h, attaquons le petit déjeuner/dejeuner et décidons de rester le long des côtes pour ce dernier jour d’observations. Déjà un petit vent se lève, les observations seront de courte durée et assorties au reste de la semaine… RAS ! Direction le port de Sète en début de soirée, nous commençons tous à ranger nos affaires en vue de notre départ le lendemain. Nous profitons d’un dernier repas tous ensemble sur le bateau, certains décident d’aller se coucher, Maeva, Cyril et Coralie décident quant à eux d’aller fêter la fin de la semaine en s’offrant un mojito. A leur retour, tout le monde dort, il est temps d’en faire autant !

Vendredi 08 Août

C’est le jour du grand ménage ! Notre passagère égarée du début de semaine Caroline met les voiles tot pour pouvoir récupérer son train et tout le monde est sur le qui vive très tôt afin de redonner au bateau une seconde jeunesse.  On s’attaque aux lits, Maeva tape les coussins (joli coup de main au passage ! On sent l’expérience !) on astique les salles de bain, le coin cuisine, et nous avons la joie de retrouver au fond du frigo quelques bières bien fraiches !

Voilà de quoi nous redonner des forces pour terminer le rangement ! Direction ensuite le restaurant pour immortaliser la fin de notre semaine – pauvre en observations, mais riches en émotions, et en chouettes rencontres !

Expédition du 09 au 15 août (Au départ de Hyères)

Samedi 09 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Premier jour de la mission, l’équipe et les écovolontaires se rejoignent au café du port afin de prendre un café et quelques croissants avant de rejoindre le bateau. Tout le monde s’installe et nous rangeons les courses. Après le topo sécurité de Jo le skipper,  nous partons directement au mouillage à la Badine afin de prendre un premier repas et une baignade afin de nous rafraichir. Nous partons ensuite vers Fort Brégançon pour le mouillage de nuit. Après le repas du soir la soirée catastrophe en série débute : Sabine casse deux assiettes et Anne perd le seau de vaisselle. Heureusement Rémi plonge à l’eau tout habillé pour sauver le seau, mais nous arrose au passage. Après toutes ces émotions les écovolontaires partent se coucher.

Dimanche 10 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Départ très matinal à 5h, direction le large pour tenter une observation qui pourra vite être interrompue par la dégradation des conditions météo. A seulement 9h, nous sommes contraint de stopper les observations et de rentrer à la voile jusqu’à la Baie de Cavalaire. Au moment de se mettre au mouillage, l’ancre a décidé de se rebeller et Vincent et Jo ont du batailler pour l’empêcher de partir au fond, se retrouvant au passage couverts de vase et de cambouis. Nous avons ensuite joué au fameux Perudo de Betty, dont une partie avec Vincent était restée en suspens depuis 2 ans… Tout le monde est ensuite parti visiter les fonds sous-marins des alentours. Nous avons ensuite pris l’apero au soleil  et observé la Supermoon.  

Lundi 11 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Cette matinée sera peut-être la seule que nous aurons avec de bonnes conditions météo pour observer, alors nous décidons d’en tirer le maximum. Après un départ vers le large à 5h30, nous observons dès le lever du soleil à l’arrière du bateau. A 8h, les premiers quarts commencent et nous décidons de prolonger les observations sans pause jusqu’à 14h30. Malheureusement, nous n’observons rien de significatif : une tortue et une méduse pélagie.  Une fausse alerte à la raie nous pousse à réveiller Vincent l’écoguide et Jo le skipper, pour finalement découvrir que l’animal n’était qu’un simple tapis de voiture. Les conditions météo se dégradant, à 14h30 Jo décide de nous emmener à la voile jusqu’à La Badine pour mouiller et passer la nuit. Il en profite pour initier certains écovolontaires à la barre. La soirée se déroule calmement et en musique, Lucie poussera même la chansonnette jusqu’à 1h du matin.

Mardi 12 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Grasse matinée pour cette journée venteuse qui ne sera pas propice aux observations. Après le déjeuner nous partons à la voile vers Port Cros. Tous les écovolontaires prennent la barre dans une ambiance très détendue mais un peu crispée pour certaines face aux conditions météo. Nous découvrons la magnifique île. Un premier groupe part à terre réapprovisionner le bateau en vin. Valérie et Rémi décident de partir se baigner sur la plage, tandis que Lucie et Vincent reviennent sur le bateau. Pendant ce temps à l’avant du bateau Anne, Sabine et Betty tentent de parfaire leur bronzage. Après la vaisselle du soir, atelier massage pour Betty qui se décide à dénouer le dos de Sabine et Lucie, avant de rejoindre les autres dans les bras de Morphée.

Mercredi 13 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Après un début de matinée chaotique sous la pluie, tous les écovolontaires descendent à terre sur l’île de Port Cros pour passer la journée. Après avoir exploré les quelques boutiques de l’île, les écovolontaires se retrouvent au restaurant. Vincent l’écoguide a quant à lui prétexté une marche à pied dans la colline pour faire une sieste sous les pins, et rejoint le groupe pour déjeuner. Après avoir dégusté du poisson frais, la plupart des écovolontaires décident de partir pour la plage de la Palud par le sentier du littoral. De son côté Rémi décide de prendre la navette jusqu’à Hyères afin d’écourter son séjour vu les mauvaises conditions météos. A la plage, Betty et Lucie profitent des fonds marins pendant que Vincent et Sabine se reposent et que Françoise prend des photos du paysage. En rentrant, ils s’arrêtent tous manger une glace puis rentrent sur le bateau. Ravitaillés en rhum, les écovolontaires en profitent pour prendre l’apéro. Françoise et Anne préparent un délicieux gratin de pâtes au parmesan. La soirée se déroule dans une ambiance festive dont les écovolontaires préfèrent taire les détails par pudeur, surtout Betty.

Jeudi 14 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Le bateau se réveille doucement pour cette dernière journée qui ne sera pas non plus propice aux observations. Le vent souffle très fort et Jo décide que nous partirons à la voile en fin de journée.  Nous avons perdu une amarre qu’il faut raccrocher. Après le petit déjeuner, la plupart des écovolontaires repartent faire la sieste. Françoise, toujours là quand on a besoin d’elle, prépare une tarte aux pommes pour le déjeuner. Malgré les demandes incessantes de Vincent, elle refuse de préparer du pain perdu pour le goûter mais nous offre tout de même un plat à base de chorizo et de poivron pour compléter le menu du déjeuner. Tout le monde retourne faire la sieste, et Jo nous réveille vers 16h30 pour le départ vers le port de Hyères. S’en suivront deux heures trente de navigation à la voile pendant lesquelles tout le monde a eu l’impression de jouer au jeu du « décor penché » de l’émission « Vendredi tout est permis ». Arrivés à Hyères, nous partons  manger au restaurant « Le café du Port ». Jo, Anne, Valérie, Françoise et Sabine rentrent se coucher tandis que Lucie, Vincent et Betty prennent un dernier verre sur le port.

Expédition du 09 au 15 août (Au départ de Sète)

Samedi 09 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

RDV à Sète avec tous les éco volontaires, découverte du futur équipage d’observation des Cétacés, très bon accueil de Maeva et de Gurval. Petit apéritif où tout le monde se présente suivi d’un repas à bord, dernière douche prévue dans l’après-midi pour passer le pont et se rendre dans le petit port de Sète.
Amarrage dans le petit port, 25 minutes de marche pour ceux qui veulent prendre la dernière douche.
Petit dîner à bord où on apprend la règle des 5 F (choses à éviter pour ne pas avoir le mal de mer) : faim, froid, fatigue, frousse, foif. Et nous découvrons qu’il y en a plus : le fouscous et la figarette, les fumeurs doivent savoir se mettre sous le vent !
Petite soirée tranquille, dodo dans la cabine, départ prévu à 5h, jusque-là, tout va bien !! Grosse motivation des troupes suite au beau topo de Maeva sur les odontocètes et les mysticètes, et découverte des nuages « constipus »en vrai « congestus » avec Gurval.

Dimanche 10 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Départ à 5h20 plein Sud et déjà à la sortie du port, le bruit du moteur réveille l’équipage et le roulis en fait de même. Les premiers signes du mal de mer apparaissent, quelques éco volontaires se retrouvent à l’arrière du bateau pour vomir leur 4 heure comme dirait l’autre… Syl me fait du chantage !! Elle a osé me prendre en photo pendant que je rendais mon déjeuner !! Grrrr ! (Anne B).
A 8h, premières observations. Rien à l’horizon en ce qui concerne les cétacés, la mer s’agite, difficile d’observer quoi que soit puisque le vent forcit, nous continuons les observations pour que les éco volontaires s’amarinent et comprennent le protocole d’observation. Vers 10h du matin, nous ne voyons plus les côtes : on avance et Gurval décide de faire demi tour faire le Cap d’Agde ayant repoussé les limites des éco volontaires pour les amariner davantage. Nous croisons avec une chance inouïe des macarons, mais en fait ce sont des macareux, pas des gâteaux, apparemment assez rare en Méditerranée ainsi que des puffins cendrés, faute de voir des cachalots, des rorquals, et des dauphins ! On a aussi vu une sorte de coffre, tout recouvert de moules qui a été signalé au CROSS MED. Sur le chemin du retour, beaucoup en profitent pour faire un somme, et il ne reste plus grand monde sur le pont. A l’approche du port, tout le monde pointe le bout de son nez, sauf Maeva prise d’un gros coup de fatigue, pour apprécier l’accostage et toute la préparation de la manœuvre d’appontage. Là tout le monde est sur le pont pour donner un coup de main à Gurval qui gentiment nous laisse effectuer la manœuvre tout en donnant des consignes précises. Tout le monde a besoin d’action ! Malheureusement nous arrivons face à un ponton où se trouve le « THON CLUB » que nous prenons en photo, nous ne réveillons pas Maeva pour ne pas la rendre encore plus malade, la pauvre, elle n’a vu que des thons la semaine précédente ! Nous sommes arrivés vers 13h30, Anne B va faire un footing, certains vont se doucher, d’autres se promener, Anne L nous concocte de bonnes pizzas, baignade pour Anne B et Justine, lecture du Canard enchaîné pour Catherine… Les super pizzaïolos nous concoctent des pizzas, photos à l’appui ! Ca sent bon !!

Lundi 11 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Comme le temps n’est pas très bon, nous partons du Cap d’Agde assez tard, vers 8h30. Plusieurs étaient à la sieste, quand ils m’ont entendu hurler vers 14h, (Anne B), « dauphins, dauphins » bon j’ai aucun mérite, ils étaient juste sous mon nez  ! Quel pied !! On se régale, il y en a 4 qui jouent à l’étrave, on dirait qu’ils nous regardent ! Je filme, Maeva fait des photos qui se révèleront super, c’est l’extase ! Ce sont des Tursiops, grand dauphin, de la même espèce que Flipper. Ils jouent avec nous pendant 10 minutes, d’après Maeva et Gurval, ces adultes essayaient peut être de nous éloigner de jeunes et de femelles car ils ont pris une direction totalement opposée à la nôtre en nous quittant. C’étaient donc peut être des éclaireurs (gardiens ?) Nous étions comme des fous, c’était magique ! Malheureusement nous n’en reverrons pas d’autres…
 Nous devons retourner vers Port Camargue, on s’amarre en (euh non, à) couple avec les Glénans. Petite baignade pour Yann, Cédric, Justine et moi, bien moins bien qu’au Cap d’Agde, c’est de l’eau aux genoux et de la vase… Chacun vaque à ses occupations, photos, découverte du port, magnifique coucher de soleil suivi d’une lune quasi pleine magnifique aussi. Les conditions météos nous obligent le lendemain à partir très tôt, donc soirée calme, beaucoup vont se coucher tôt.
La perle du jour : euh, Anne, tu l’écris comment camareux…

Mardi 12 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nous partons à 5h30, l’objectif étant de retourner dans la zone où nous avons vu les dauphins en espérant qu’ils soient encore là. Les observations sont décalées d’une heure, de 7h à 12h. Puis l’après-midi de 13h30 à 16h30, entrecoupé d’une bonne baignade, en mer, attaché à un bout à cause d’un courant qui ne nous permet pas de nager, Syl fait des photos, on rigole bien, puis on rentre vers Sète car le vent forcit, il y a un avis de grand frais qui nous oblige à retourner au port. Sur le chemin, un jeune fou de bassan décole à l’approche du bateau. On fait un petit détour pour passer un peu au large et tenter de trouver les dauphins, le bateau est poussé à 8 nœud et Gurval le fait gîter. J’ai super peur (euphémisme). Sur le trajet, tout le monde prend la barre pour découvrir des sensations de navigation au vent, c’est une belle expérience, on constate qu’il faut barrer au feeling, on sent le vent, on sent les voiles ! Moi je n’essaie pas ! Faute d’avoir vu des dauphins, tout le monde apprend à tenir un bateau sur un cap précis. Aucun faseyement, donc les barreurs débutants, sont très bons !! Quant à moi, je me contente d’apprendre à faire un nœud de taquet ! Chacun son truc ! En raison d’un avis de grand frais, vent force 7, Gurval décide de ramener le bateau à Sète, au port, à l’abri et nous pensons ne pas repartir le lendemain, trop triste ! La soirée s’annonce glacée, crêpée, et bourrée (peut être au lit pour moi, les émotions, ça fatigue !) A suivre…
Donc,  au final, soirée au café social où Catherine nous offre très gentiment la tournée, bien cool !

Mercredi 13 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Aujourd’hui, le vent est beaucoup trop fort pour naviguer : il y a avis de grand frais. Du coup, grasse mat autorisée, glandouillage sur le bateau, et Maeva nous prépare même des crêpes ! Justine et moi partons en vadrouille, nous allons au cimetière marin puis voir l’exposition Miro au musée Paul Valéry. Ensuite on se prend un petit smoothie en haut de Sète sur le Mont St-Clair. Il y a une vue splendide à 360°! On redescend par des escaliers dans le centre-ville, je m’achète une bonne tielle (sorte de tourte à base de calamar, seiche ou poulpe et tomate pimentée, spécialité de Sète) que je mange au bord de l’eau, et puis on se boit un verre en mangeant des tapas au « bout d’la rue », nous recommandons vivement ! Spécialement le vin « 5 sots en goguette », un rouge qui se boit frais. Pendant ce temps, Maëva et Catherine font une séance de yoga sur le Tonka et après tous mangent des tielles. L’après-midi, les quarts sont utilisés dans les rues de Sète à la recherche de dauphins, baleines et autres animaux en faisant des relevés GPS (On parle de figurines et autres bien sûr, les gens doivent les prendre pour des fous !).Ensuite, destination le MIAM : musée international des arts modestes, où le groupe suit une visite guidée « fin de fiesta à Séville » c’était très chouette et très intéressant, puis petite bière sur le vieux port = premier apéro avant le deuxième sur le bateau ! Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Justine, sur le trajet, le groupe peaufine les surprises : petits cadeaux : dauphin stylo, dauphin bouée gonflable et affiche de Sète dédicacée ! Sur la route des douches, Catherine et Maeva invente même une chansonnette sur l’air de « il était un petit navire », spéciale dédicace pour Justine ! En fin de repas, Maeva apporte le gâteau avec deux bougies, j’apporte le dauphin, qui sera nommé « Congestus » et que nous dédicacerons aussi, nous chantons joyeux anniversaire à une Justine surprise et touchée ! Nous chantons ensuite « il était une petite Justine » et avons droit à une double tournée de bisous ! Moi j’aime les bisous, mais Gurval n’en veut pas plus, pfff !

Jeudi 14 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nous nous réveillons à 7 heures et profitons d’une fenêtre de temps calme pour sortir. Direction Cap d’Agde pour notre dernière sortie en mer, nous retournons à l’endroit où nous avons vus les dauphins, pour tenter de les retrouver, mais choux blanc malgré un quart joyeux, Maëva, Catherine, Justine et Anne B, avons chanté pendant 1h45 !! Et encore, pas 2h, car le vent fort, nous oblige à arrêter l’observation ! Tout le répertoire de Walt Disney y est passé, malgré une offensive des « vieilles », Catherine et Anne B pour chanter autre chose ! M’en fiche j’adore la chanson de Baloo !! Retour toutes voiles dehors, moteur coupée, bateau gîté, l‘intérieur chahuté pour le plus grand bonheur de l’équipage ! ce coup-ci, même pas peur, j’ai même pris la barre 2 minutes, merci Gurval (oui je suis pas douée !!). Retour pour le déjeuner, glandouillage sur le bateau : sieste, données, photos, balade, baignade, douches… On prend les téléphones et les mails, je note des titres de films et de BD dont on a parlé…ça sent la fin…
Pas question d’en terminer là ce soir c’est fiesta ! On a même Cyril le skipper qui était avec Maeva la semaine dernière qui nous rejoint ! Direction le café social où les tournées s’enchainent plus que pour d’autres qui retournent déjà se coucher. Ça se terminera par un concours de blagues (« c’est la bonne direction ? » « rection ! » ; « c’est criminel ! » « mineeeel ») et une nuit à la belle étoile pour Justine, Cédric, Yann, Catherine et Maeva sur le pont, chacun rentrant finalement se coucher au fil de la nuit (matinée), c’est qu’il ne fait pas chaud avec ce vent !

Vendredi 15 Août

Dernier jour pour nous a bord du Tonka, chacun se réveille à son rythme et le dernier petit déjeuner est partagé.
Tout le monde commence à s’activer sur le bateau pendant que Gurval attend pour nous faire passer les ponts et rentrer à notre port d’amarrage.
On nettoie, on range, on rigole, la bonne ambiance de cette semaine ne faiblit pas tout comme le vent d’ailleurs ! Qu’importe, direction le resto pour partager notre dernier repas tous ensemble, on s’échange les mails, on se dit aurevoir (pas évident pour tout le monde normal on s’est vraiment bien amusé cette semaine !)
On se promet de rester en contact, un grand merci à Cybelle, Gurval et Maeva pour cette expérience, on n’aura pas vu beaucoup de Cétacés mais cette expérience c’est sur on ne l’oubliera pas de sitôt ! Bon vent à tous !

Expédition du 16 au 22 août (Au départ de Hyères)

Samedi 16 Août : Philippe

Départ d’Hyères aujourd’hui à 15 heures en direction de la baie de la Badine où l’on mouille pour la nuit. Survole de la Jet team Breitling et de la patrouille de France et de deux mirages 2000.  

L’équipage fait connaissance et bain express de Jo (à 14°, parole de capitaine), c’est tonifiant, vive la Bretagne Provençale !

Céline nous présente la mission Cétacés et les connaissances de bases pour les observations. Feux d’artifices prévu ce soir ; en direct du bateau, ce sera une première pour certains d’entre nous.

Dimanche 17 Août 2014 : Emilie

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Départ de la Badine à 6 heures. A 7 heures, tout le monde est sur le pont le visage blême : par force 3 à 4, la houle a déjà raison de nous !!! A 11h, un vent de force 5 complète le tableau… le team vomito de la semaine est constitué !

Jo et Céline décident de mettre le cap sur la côte et nous mouillons à Bandol. Déjeuner avec le reste des pâtes sauce de l’ail de Jo, miam !

Jo et Christel parte au Port en quête d’un deuxième seau perdu lors d’une première tentative de rinçage en mer, ils reviennent…. bredouille…Des activités de groupe ou en solo se mettent en place : bronzage, cercles de discussion, sieste, lecture de la bibliothèque du Diapason…Dîner ratatouille maison/voilier, on rêve de potage et de cassoulet… et oui il fait un peu frais en cette 2ème quinzaine du mois d’août.

Lundi 18 Août : Mélodie et Christel

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Aujourd’hui the vomito team n’a compté qu’un seul membre, mais la nuit n’est pas finie…

Pour agrémenter notre journée, un groupe de bleus et blancs et venu nous saluer ce matin à l’étrave du bateau. La mer était calme, nous sommes partis au large. Nous pouvons l’affirmer, le thon rouge est de retour en abondance en Méditerranée, nous pourrons donc manger des sushis au thon sans scrupule à notre retour….A propos de poisson… voilà trois jours que l’eau est très très froide… toujours pas de douche à l’eau de mer pour les équipiers… C’est notre première nuit au large, pour nous encourager, le capitaine nous a préparer son roti « façon Jo ». Un pur délice !!!

Mardi 19 Août : Christel et Elodie

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nous avons passé la nuit au large et avons assuré à tour de rôle nos quarts de surveillance sur le pont… seuls au monde ou presque : un ferry tout illuminé trace sa route, un dauphin insomniaque a tenu compagnie à certains d’entre nous, un cargo et un remorqueur pour d’autres.

Observations vaines, ou presque  toute la matinée ; exceptés quelques dauphins en chasse, le rorqual ou le cachalot n’ont pas croisés notre chemin. Le vent se lève pendant le déjeuner quelque peu agité ; Mais nous sommes tous amarinés et à table !!!

Avec un vent force 5, le capitaine décide de nous mettre à l’abri ; nous mettons le cap sur Porquerolles, et rentrons au mouillage à la Badine.

L’occasion enfin pour la plupart d’entre nous de se baigner et de se laver ! Elodie et Jo ouvre le bal, bientôt Philippe et Céline et Mélodie les rejoignent. Finalement Christel se décide suivi plus tard d’Emilie. Randonnée palmée pour Elodie et Philippe qui découvrent faune et la flore locale. Pour les autres, on se réchauffe au soleil sur le pont et prenant un quatre heures.

Une fois séchée, pomponnée et revêtue, Mélodie crois avoir perdu le bas de son super maillot de bain MORGANE et là….. c’est le drame !!! Pensant qu’il est tombé à l’eau, avec cette fichue épingle à linge qui s’est envolée, elle n’hésite pas, se déshabille à nouveau, enfile masque et tuba et part à la recherche du bikini… une fois dans l’eau, on retrouve le maillot sur le bateau presque sec… lui !!! Du coup Mélodie part en randonnée palmée, elle aussi !

Message radio pendant que l’on rédige le carnet de bord : avarie électrique sur un bateau à moteur à Porquerolles avec 4 passagers… réponse d’un plaisancier plaisantin : « encore un trou du cul qui ne sait pas utiliser son bateau »… mieux que rire et chanson le canal de sécurité !

Mercredi 20 Août : Marie, Elodie et Aurore

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Réveil à l’aurore pour Elodie et Marie, afin d’admirer le lever de soleil à 6h45. Départ de la Badine et cap vers le large ; mais pas pour longtemps, car la houle nous rattrape : le vent passe de force 4 à 6 (c’est la guerre !). Nous rentrons alors bredouille de nos quarts d’observation.

Route vers le Lavandou pour se mettre à l’abri, cette fois-ci à la voile, et c’était génial ! Nous nous sommes relayés à la barre, mais c’est Philippe qui nous a menés à bon port, dans la baie de la Favière. Au passage, petite virée touristique entre les îles de Port-Cros et du Levant : les flashs ont crépités…

Après l’apéro et le déjeuner, comme le ciel était couvert et ne sachant quoi faire, Marie et Elodie ont pris en main la cuisine pour réaliser leur fameux gâteau au yaourt, avec l’aide de Jo. Sitôt sorti du four, les gourmands du bateau se sont précipités sur ce délicieux gâteau encore tout chaud !

Ce soir, pâtes au chorizo, façon Jo (hum, ça sent déjà super bon). Conclusion, quand on ne voit pas de cétacés, on ne fait que manger !

Ps : Elodie s’est baignée (Philippe et Aurore aussi)

Avant le dîner, séquence émotion avec Aurore qui nous fait partagé son expérience en Mongolie l’année passée sur la mission de réintroduction du cheval de Prewalski ; ça donne envie…

Pour terminer la journée avant de se coucher, on observe les étoiles sur le pont, guidés par nos experts astronomes en herbe, Aurore et Philippe. Quelques étoiles filantes et la constellation du dauphin veille sur nous… on espère qu’elle nous portera chance demain !

Jeudi 21 Août : Christel et Elodie

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Départ ce matin au lever du soleil du Cap Bena ; déjà beaucoup de vent mais tout le monde est sur le pont pour partager le petit déjeuner (au pâté pour notre super Eco guide Céline, et pour Christel c’est riz froid et confiture de griottes !), du bonheur !!!

De la houle, du vent donc, c’est à la voile que nous mettons le cap sur Porquerolles et La Badine au près, le bateau penche et nous nous essayons à la barre… bonnes sensations… l’équipe réalise même un virement de bord comme des pros ! Merci capitaine pour les conseils !

Nous arrivons à 10h au mouillage à La Badine, avec pulls, coupes vent et nous sommes accompagnés par des Hérons Cendrés ; ce sont les seuls animaux que nous observerons aujourd’hui.

A l’arrivée, pâté et cornichons pour tout le monde, il faut se réchauffer. Fin de matinée, Marie met un pied à l’eau et va se baigner.

Aujourd’hui, c’est la journée « qu’est-ce qu’on mange ? »  Faute d’être occupé par les observations, on ne pense qu’à manger ! Sinon, après le déjeuner, c’est lecture et/ou sieste. Le bateau balayé par le Mistral nous berce.

Deux courageux, Elodie et Jo (Patrick pour les intimes) se baignent et Elodie non pressée de rentrer à Paris, part même faire une balade palmée. Fin d’après-midi, une partie de Jungle speed s’improvise et va durer jusqu’au dîner. Rires et fous rires assurés.

22h15 on appareille pour rejoindre le port d’attache… avec quelques regrets de ne pas avoir vu davantage de cétacés.

Nous avons partagés de bons moments….le temps pour nous de s’échanger données, photos et adresses jusqu’à tard dans le nuit

Vendredi 22 Août : Céline

Après une bonne nuit de sommeil dans un port qui ne bouge pas et un dernier petit déjeuner tous ensemble sur le pont du Diapason …il y a quelque chose de bizarre…ça ne bouge plus…, déjà le mal de terre ou peut être nostalgie de la mer…

On s’active pour nettoyer de fonds en combles ou plutôt de cales en équipées, puis retrouver le confort des sanitaires du port pour une bonne douche et plein de miroirs ;-)

Chouette équipe , bons moments que l’on relate une dernière fois autour d’une bonne table de resto…

Expédition du 16 au 22 août (Au départ de Sète)

Samedi 16 Août

Le soleil est au rendez-vous ce matin sur le bassin du Midi du port de Sète où est amarré le Tonka, un magnifique 45 pieds qui nous portera et nous emmènera toute cette semaine barré par notre skipper Gurval (maintenant national, alias Boucle d’Or, alias Suricate) et guidé par Andréa notre éco-guide.

Mais quel est ce bruit à l’entrée nord du bassin ? Maëlle et Hanif, descendus de Paris pour répondre à l’appel du large et des cétacés, arrivent « furtivement » et rejoignent Céline déjà sur place, parisienne également. Salutations d’usage, premières bises (2/3 nous ne savons plus), rapide présentation et les premières  idées s’énoncent : nous aurions pu faire du covoiturage ? L’envie de partir de fait déjà sentir : « Quand va-t-on faire les courses ? Le plein ? Où dort-on ? Quand part-on ? »

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Une belle motivation est déjà parmi nous et sera bientôt rejointe par la bonne humeur d’Anne, l’Auvergnate, que dis-je la Combraillotte et Delphine, la Villeneuve les Maguelonnette, voisine du siège de Cybelle. Répartition des cabines. Courses au drive. Complément au supermarché. « Avez-vous notre commande de pain de mer SVP ? Pain de quoi ? Pain de mer ! Commande ? Cybelle ? Connais pas… Allo Maeva ?... Ah, pas de commande… » Rien ne nous arrête, une fois le rayon boulangerie dévalisé, nous reprenons la direction du port. Emma, notre benjamine de la semaine, lyonnaise, nous a enfin rejoints. Merci la SNCF !. Apéro, casse-croûte et brise-glace, ça y est tout le monde se connaît. Premier brief. Présentation de Cybelle, de nos 3 missions prioritaires, des techniques, du matériel. Transect, relèvement, cap, Tursiops et Grampus, Rorquals et Cachalots, n’ont plus aucun secret pour nous. « Larguez les amarres ! les a-quoi ? »… encore quelques apprentissages à faire ! Quel bonheur. A nous le grand large !

Topo sécurité en attendant la traversée des deux ponts qui nous séparent de la Grande Bleue. Un premier basculant, le deuxième tournant et nous voilà amarrés au plus proche de la mer. Apéro (encore). Douches à la Capitainerie. Fin d’apéro. Curry de patates, riz, poulet aux épices, notre ami Gurval avait commandé du « qui tient au corps ». Fromages. Desserts. Encore quelques histoires et première nuit dans le bateau. Magie. Bonheur. Découverte. Tous ces sentiments mêlés nous ont éreintés. Une douce nuit souhaitée, tous s’endorment rapidement.

Certains se réveillent au clairon, Gurval préfère le doux bruit du moteur. A peine 6h, lever du soleil sur le Port de Sète, tour à la pompe et cap au Sud. Le petit-déjeuner englouti (rappelons que l’air du large ça creuse, que le mal de mer s’appréhende mieux le ventre plein et que de toute façon ce n’est pas grave, les « micro-contractures » constantes dans le bateau empêchent une quelconque prise de poids ! deuxième tournée de Nutella !!). Les premières observations peuvent commencer.  Point-bateau, relèvement, un « splash ! »… du thon… des sternes, non, non, des mouettes… vous êtes surs ? Des sternes, nous confirmons ! La météo est bonne. Toujours cap au sud. La côte s’efface. Le Grand Large. Direction le Canyon de Sète. Nous espérons tous voir rorquals et cachalots. Après cette première matinée d’amarinage, d’adaptation aux techniques d’observation, de reports de données sur les fiches de route et d’observation, un stop déjeuner s’impose. Un Mola Mola s’invite à l’apéro et semble nous inviter à le rejoindre. Curieux et téméraire, il reste en surface, nous laissant l’admirer de tout son diamètre plutôt impressionnant. Nous nous arrêtons peu après cette rencontre et nous laissons gagner par l’appel de la Grande Bleue, baignade pour tout le monde.

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nombreux frissons, entre crainte et excitation, c’est un bonheur inénarrable que de plonger dans les eaux vite sombres à cette profondeur de la Méditerranée. Boucle d’Or devient un peu Peau Rouge au Masque Blanc ! Gurval, une nouvelle tendance à la mode ? Nous reprenons cap au sud. Belle après-midi d’observations notamment des Bleus et Blancs. Nous voici légèrement plus loin que la pointe du Canyon. Nuit à la cape. Nous nous laissons dériver. Nous immergeons une première fois l’hydrophone. Quelques réglages et les premiers sons. « La radio ? Nous captons la radio à plus de 70 miles des côtes ? » Nous comprenons rapidement que nous ne sommes pas seuls, il y a des formes de vies humaines sous-marines, françaises, russes, nous ne saurons vous dire. Un petit punch à la Guyanaise pour avoir la mer dans le sang et nous voici parés pour cette première nuit au large. Les quarts de nuit répartis, les consignes de sécurité énoncées, Gurval entame avec Andréa le premier quart de cette nuit étoilée. Les étoiles filent, le phytoplancton luit et le changement d’équipier se poursuit, chacun scrutant les 360° à l’affut de la brume tombante, du vent levant et des lumières rouges (babord), vertes (tribord) et blanches. « Alerte ! une lumière rouge à babord ! » Fausse alerte, ce n’est que l’astre lunaire en mode rousse qui se présente à l’horizon.

1h. Point du milieu de la nuit.

3h. Le vent tombe, la houle se lève, nouveaux réglages.

La consigne principale « au moindre doute, me réveiller ! » a été prise très au sérieux par l’équipage : il est 5h, après avoir été réveillé toutes les heures, Gurval aborde le dernier quart « enfin seul ! », spectateur royal du soleil levant.

Il ne restera pas seul bien longtemps. Un requin, sûrement un requin renard, vient nous saluer. Malheureusement, sans croissants ni pain frais ! Le soleil poursuit sa route et réveille doucement l’équipage. Nous sommes seuls au monde en cette matinée calme du 18 août. Aucune côte à l’horizon, une mer calme sur laquelle se reflète, bienveillant, un grand soleil. Nous reprenons notre route, longeant les abords du talus entre les sondes des 350 et des 1.000m en direction du Canyon de Montpellier. Nous sommes rejoints par quelques Bleus et Blancs, Stellena pour leur petit nom latin, joueurs à l’étrave, ils paradent et nous montrent leur « maquillage » si distinctif.

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Un Mola Mola fera une brève apparition également, plus sauvage que son congénère, il poursuit sa route sans se retourner. Baignade. Déjeuner et cap au nord. Nous revenons vers la civilisation en bonne escorte. Un groupe de Tursiops – on sait maintenant pourquoi nous les appelons Grand Dauphins – nous accompagnent. La météo, qui jusqu’à présent nous a été plutôt clémente, annonce de l’orage. Il ne faut pas traîner et rentrer sur Port Camargue. Avec ses 10.000 anneaux, Port Macabre comme Gurval nous l’a présenté est le plus grand port de plaisance d’Europe. Nous nous amarrons juste en face de l’UCPA, sans aucune intention particulière… Douches à la Capitainerie. Les bonnes habitudes commencent à devenir réflexes.

«Avez-vous ce joli blond avec sa belle barbe et ses pectoraux saillants ? » Hanif est amoureux ! Le dîner est servi, à peine l’apéro fini, nous revenons sur l’UCPA et ses « bonnes pratiques ». Le débat est lancé sur les cougars en voie d’extinction dans les savanes, en pleine multiplication dans la jungle urbaine !! Aucun(e) n’aura le courage de mettre en pratique et de nous montrer ses talents. Studieux et concentrés sur notre mission, nous écoutons passionnément Andréa nous conter les observations 2013. Quelle belle histoire pour s’endormir.

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Hanif motivé par une chasse matinale au blondinet ne reviendra pas les mains vides : croissants et pains frais au petit-déjeuner. Nous profitons de cette matinée annoncée quelque peu venteuse au large pour nous reposer, étudier la bibliothèque de bord, rentrer les obs sur l’ordi, commencer ce journal de bord. Cap au large, tout le monde est paré. Aguerris désormais aux manœuvres de sortie de port, les uns larguent les amarres et rentrent les aussières, les autres remontent les pare-battages et les nouent avec de beaux nœuds de cabestan à la poupe. Prenez garde moussaillons, le Tonka reprend la mer !! Rapide déjeuner en mer car il nous faut avancer. Emma, notre marmotte, sortira la tête de sa cabine le temps de manger un morceau et y retournera aussitôt pour, dit-elle, mettre son estomac à l’horizontale, meilleure méthode pour lutter contre le mal de mer. Elle ne rejoindra pas la Team Vomito.

La géographie marine de la région est telle qu’il nous faut aller bien loin pour trouver les profondeurs. Nous retrouvons le même groupe de Tursiops, mais cette fois plus nombreux. Comme pour nous présenter la famille au complet, les jeunes et très jeunes sont là. Certains portent encore leurs plis fœtaux. Gurval sait où ils sont et son secret pour les décider à montrer le bout de leur rostres : l’annonce de sa sieste ! A chaque fois que notre skipper dévoué tente de se reposer, la magie opère. Le marin fait corps avec la mer. Il défilera d’ailleurs sur le pont, fier de son nouvel accessoire, le protège nasal bleu océan façon rostre de Tursiop, on ne sait plus de Flipper ou du Skipper lequel est à la barre. Nous suivons nos dauphins, ils s’amusent. Que du bonheur !

Nous ne pouvons rester plus longtemps. La météo annonce du vent… Force 4/5… Nous terminons le transect entamé. Fin des observations. Le génois déroulé, Maëlle prend la barre. Le Tonka gite et nous comprenons enfin ce que Flipper, pardon le skipper, bref Gurval voulait nous dire par « ranger bien vos affaires pour qu’elles résistent aux 45° ». Le frigo s’en souvient encore. Emma aussi ! Plus de peur que de mal. Peut-être une ou deux bosses.

Nous approchons du port de Sète. Voiles affalées. Pare-battages à tribord. Nous rentrons au moteur. A peine à quai, nous décidons d’un apéro en ville. Gurval connaît un coin. Quelques marches grimpées et nous voici au Café Social, charmant troquet sur les hauteurs de Sète qui sert des tapas qui nous font saliver, un boulodrome et quelques hirondelles si jamais vous manquez d’assaisonnement. « Ne jamais lécher ce que vous avez sur les mains ! » nous explique Andréa. C’est décidé, nous réservons une table pour jeudi soir. « A quel nom SVP ? Ziphius, Mademoiselle ! ».

Retour au bateau, dîner et dodo.

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Ce mercredi 21 août, ce sera au tour d’Andréa de visiter Sète à la fraîche pour nous ramener croissants, pains au chocolat et baguettes. Le soleil est déjà haut quand sonne l’heure du départ. 9h. Nous quittons le port malgré des prévisions météo mitigées. Cap au sud, puis nous tirons vers l’ouest afin d’explorer de nouvelles zones. Les prévisions se confirment. Le temps est incertain. La mer changeante et le vent imprévisible. Nous sommes aux limites des conditions d’observation mais ne nous décourageons pas. Gurval est catégorique, il nous faut rentrer au port avant d’essuyer le grain. Nous arrivons en vue du port d’Agde juste un peu avant 18h. Les formalités effectuées à la Capitainerie, il faut se hâter de passer à la douche. Le temps semble s’apaiser demain matin, un départ matinal est envisagé, il faut rendre les clés avant 18h30 ! Tout le monde se presse, tout le monde s’agite. De toute façon, en mer nous ne sommes pas sales, nous sommes salés dixit le Capitaine. Pour nous remettre de toutes ces émotions et de cet empressement, apéro ! Un ravitaillement s’impose. Légumes, fruits, comté (ne l’oublions pas !), pains, citrons et rhum. Nous voici réunis dans le cockpit pour trinquer à notre chance : la météo a été jusqu’à présent plus clémente que prévue, nous avons fait de nombreuses observations malgré cette journée assez courte et calme il faut le dire. Un calme qui ne durera pas.

Attention, quel est ce pirate qui nous aborde ? Enfin, nous… plutôt Delphine ! Repérée au milieu de l’équipage par ce flibustier d’eau douce, il fond sur sa proie comme un aigle, précis et perspicace. Fou rire général. La Capitainerie d’Agde est bien accueillante ! Ne perdant pas nos réflexes nouvellement acquis et nos sens aguerris, nous entamons un autre type d’observations. L’avantage de rester amarrer en avant-port. Voici passé le « Patchwork », un joli bateau en bois mais surtout un bel équipage, 5 jeunes gaillards ! Une invitation à l’apéro lancée – qui ne tente rien n’à rien, nous préparons le dîner et nous installons dans le cockpit sous les lumières de l’Île aux Loisirs (fête foraine, bars et discothèques – un boucan d’enfer !). Fromages. Desserts.

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Mais qui voilà ? Ugo, Alban, Thomas, Bertrand et Thibaut accompagnés de ce qu’il faut pour un nouvel apéro. Prenant exemple sur nos amis Tursiops, nous sociabilisons, échangeons, partageons l’expérience Cybelle, peut-être de futurs éco-volontaires ?. Maëlle et Thibaut entament une salsa endiablée sur le pont. L’Ile aux Loisirs n’a qu’à bien se tenir. Un dernier rhum (un dernier homme !) et dodo.

Réveil à la fraîche, lever du soleil en quittant le port, cette dernière journée d’observation commence sur les chapeaux de roue et sous les meilleures auspices. Voiles vers le large, plus aucune hésitation, les observateurs du premier quart sont déjà parés et les yeux rivés vers la mer. Une petite houle, rien de bien méchant pour ceux qui sont désormais des marins. Matinée tranquille, la mer est belle mais calme. Seuls quelques chalutiers et voiliers perturbent la ligne d’horizon. Dernière baignade, plutôt fraiche et dernier déjeuner en mer. Notre enthousiasme persiste mais déjà quelques regards au loin présage des au revoir. Vaisselle en mer, l’équipage est rodé. Lessiveuse, rinceuse, essuyeuse, rangeuse, chacun a sa place dans ce lave-vaisselle du large.

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nos pensées retrouvent la réalité du terrain et le bonheur de la Méditerranée, nos amis Tursiops, plus nombreux que jamais nous offrent un bouquet final du tonnerre ! Dorsales et ailerons entourent le navire, sauts, jeux à l’étrave, nous prenons leur cap et ils nous accueillent volontiers. Les cliquetis des appareils photos promettent de beaux souvenirs, nos rires et nos cris témoignent de notre joie.

C’est sur ces dernières émotions que nous rentrons toutes voiles au vent sur le Port de Sète. Une semaine pleine de vie et d’envies partagées, commencé par de nouvelles rencontres sur un ponton du Bassin du Midi, elle se termine le cœur plein de nouvelles amitiés, l’esprit chargé de souvenirs et pas des moindres ! Dernières bordées, nous rangeons nos affaires, fermons nos sacs, nettoyons les cabines – dernières caresses au Tonka, ce fier navire qui nous aura porté toute cette semaine, sous un ciel des plus cléments. Chance ou magie. La Mer gardera ses secrets.

Expédition du 23 au 29 août (Au départ de Hyères)

Samedi 23 Août

Sous un ciel bleu avec quelques nuages pour l’accentuer, l’équipe de la dernière semaine s’est rencontré.

Drôle d’endroit pour une 1ère rencontre, qu’un supermarché ! La livraison des courses n’étant plus assurée par l’enseigne, le «gang des lyonnaises », Chris et Cécile, est arrivé juste à temps pour porter secours au reste de l’équipage, Céline, Lindsay, Alain et Caroline, pour les ramener à bon bord pendant qu’Alain prenait en charge les 3 chariots de courses dans sa voiture transformée pour l’occasion en livreur!!

Pour sûr, le ciel était dégagé !!!! Le « mistral gagnant » a été plus fort que toutes nos volontés de sorties, réunies. Même en y ajoutant celles de Jo, le skipper, de Shoshana et de Thomas arrivés en retard, exprès pour éviter la corvée de rangement des courses... Rangement effectué en 2 temps 3 mouvements.

L’apéro de bienvenue et le déjeuner  furent très appréciés après des réveils très matinaux pour beaucoup d’entre nous !!!!!!!!!

Céline nous fit ensuite la présentation de notre mission avec un exercice pratique, sur la jetée, de l’utilisation des jumelles paramétriques. Le mistral, toujours lui, nous glaçait le dos ! Cette force invisible qui nous faisant tanguer et presque voler … faisait que nous devions, surtout quand les rochers bougent nous accrocher aux jumelles !!!! Mais les jumelles qui les tenaient??????????

Faute de lever les voiles, nous avons levé des coudes….. Afin de terminer  en beauté cette première journée!

Dimanche 24 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Ce matin tout l’équipage s’est préparé pour partir à 8H00, direction L’île du levant. Le mistral était déjà de force 3 à notre départ. Jo nous expliqua les règles de sécurité sur à bord et l’utilisation des gilets de sauvetage. Des moutons, cette petite écume qui se forme au sommet des vagues, commençaient à former un drôle de troupeau ! Jo proposa à l’équipage de prendre la barre. Thomas s’est porté volontaire. Dans la théorie, tenir le cap est de réussir à barrer en naviguant en ligne droite ! Bizarrement, le bateau commençait un roulis de gauche à droite pour cause de « zigzag ». Après un temps d’adaptation, Thomas réussit enfin à garder le cap ! La mer devenant vraiment  agitée avec une force de 5 à 6 et une houle de 0,5 à 1M, Cécile prit la barre après décision de notre skipper de nous diriger vers Bormes les Mimosas afin de nous abriter. 

Les premiers malades se manifestèrent ! D’abord Caroline qui a eu la gentillesse de nourrir les poissons puis Cécile qui n’a pas été loin de faire de même. Le vent s’étant renforcé Jo décida d’affaler la voile avec l’aide de Chris comme moussaillon, la seule soit dit en passant qui avait un tantinet de compétence technique en voile, en dehors de notre éco-guide Céline bien sûr ! ! En voile, nous ne « décidons » pas de notre route. Le vent nous contraint, par conséquent, il nous a fallu faire une diagonale pour rejoindre la côte. C’est alors que les vagues ont fait leur premières « victimes mouillées » par surprise, Lindsay et Cécile. La houle était suffisamment forte pour que la moindre descente dans le carré devienne le « parcours du combattant » et que les coupe-vents  et les polaires soient sortis !

Arrivés à Bormes, nous mouillons au large d’une plage à l’abri du vent Nord, Nord-Ouest. Un seul fou, Thomas, alla se baigner dans une eau à 17° !!!!!!!!! Shoshana réfléchit encore quant à le rejoindre………. Le déjeuner se passa sans encombre. Par contre, il fut l’occasion de la première vaisselle à l’eau de mer, faite par Thomas qui avait 2 ans de vaisselle domestique à rattraper !! Malgré le  fait de lui avoir rappelé 10 fois de bien vérifier qu’il ne reste pas de couvert au fond du seau, il a fallu un énième rappel de Shoshana pour qu’il rattrape de justesse l’une des 6 petites cuillères rescapées de la saison !!!!! Halala, ces hommes que feraient-ils sans nous ???? 

Pendant que beaucoup d’entre nous allais faire la sieste, Jo donnait un cours particulier à Chris et Thomas de calcul de route maritime ! En même temps, la radio marine indiquait au BMS (bulletin maritime de sécurité) qu’un vent de force 7 étaient prévus dans la nuit. Il faut savoir qu’à la force 10 on « voit les enfants de moins de 12 ans voler »!!!!!!!! Promis, c’est l’expression consacrée ! Ceci était le 396è BMS de l’année !!!!!!!!!!! Peut-être entendrons-nous le 400è ????

Pour le dîner, Jo prend les commandes de la préparation de son fameux rôti de porc à la moutarde et de l’écrasé de pomme de terre au vin blanc moelleux à la place du vin blanc sec ! (erreur d’achat) ... Comme parfois les erreurs peuvent créer de grandes choses, celle-ci est à recommander !!! Résultat des courses : délicieux !!

Lundi 25 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Branle-bas de combat ! Nous partons et il est 6H30 ! Alors que tout le monde est encore en train de dormir… Jo démarra le moteur et les dormeurs des cabines arrière se réveillèrent en sursaut tandis qu’à l’avant l’encre se levait avec un boucan du diable que les occupants maudirent !!! Mais surprise, la mer était d’huile !

Nous nous dirigeons vers le large et enfin nous commençons nos observations avec le 1er quart. A 9H30, un cri ! THON !! Un superbe thon nous salut avec 3 sauts à plus de 50 cm de la surface et quelques m du bateau !! Avec le soleil qui se reflétait sur son côté : Génial ! Une heure après, un dauphin ! D’après Céline c’était un « éclaireur ». Malheureusement, il est resté sous l’eau et il a fait le tour du bateau puis plus rien. Le reste de la matinée a été calme. Compte tenu de la houle et des prévisions météorologiques pour l’après –midi Jo décida de se diriger et de s’amarrer au port de Porquerolles. L’activité maritime était assez forte. Des bateaux, petits et gros, allaient et venaient sans cesse, au travers desquels jet ski et autres « trucs » bruyant et à moteur se frayaient un chemin, sans compter les navettes Hyères-Porquerolles qui déversaient leurs flots de « tout tristes » ! Expression consacrée de Chris !

Après déjeuner et saisie des données d’observation de la matinée, Céline, Chris, Lindsay, Shoshana et Matthieu partir en treck sur l’île pendant que Cécile et Thomas se dirigèrent vers la plage. Les randonneurs ont apprécié des vues paradisiaques à partir des falaises avec des tons translucides qui passé de turquoise à jade à bleu très clair. Ils ont visité le moulin du bonheur et traversé de l’ile. Il y a des baladeurs qui se sont baigné après. En fin d’après-midi, arrivés au bateau, ils se rendirent compte qu’ils avaient oubliés une serviette (celle de Lindsay !) à la plage et le sac de plage avec le masque et le tuba au bar où ils s’étaient arrêtés. « Ha, les sales gosses !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! » La discussion qu’ils avaient entamée à leur sortie de l’eau, leur avaient fait oublier « le reste »…….. Thomas et une partie de l’équipage alla jusqu’à  la plage et au bar en espérant tout retrouver. Comble de la chose, tout a été retrouvé, là où les affaires avaient été laissées, alors que Thomas avait hésité à s’éloigner de la plage lorsque Cécile lui proposa de continuer à nager en direction des bateaux amarrés au large en lui disant « je fais mon Montpelliérain », sous-entendu « y a que des voleurs, je garde un œil sur nos sacs » ! L’affaire alimenta une bonne partie de la soirée, par de gentilles moqueries à l’attention de Cécile et Thomas, avec de franches rigolades !!!!!!!

Pour le dîner, Jo nous a encore régalés avec un rôti de porc dont il a le secret et un risotto aux champignons et vin blanc moelleux (il fallait bien finir la bouteille !!)

Ce sur quoi, nous allions tous coucher fourbu et repus !

Mardi 26 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Lever 7H, départ 8H de Porquerolles. Nous avions navigué à peine 1/2H que Jo se rend compte que la drisse de la voile principale s’était coincée dans les barres de flèches. Jo énervé (oups, il vaut mieux ne rien dire dans ce cas….) décida d’aller mouiller au plus prêt pour que Céline notre matelote, la plus menu d’entre nous, monte au mât pour décoincée la drisse ! Mais Thomas, tel Zorro est arrivéééé, et il a réussi à  décoincer la drisse en « jouant » avec elle, comme il l’a fait avec les mots tout le long du séjour !!! Nous fîmes alors demi-tour et cette fois-ci : direction le large !!! Le vent était de force XXX et la houle identique à celle d’hier se renforça pour atteindre 1,5M à 2M. Diapason, notre cher voilier se mit à tanguer fortement si bien que Caroline et Matthieu furent malades. Le ciel était gris et le degré d’humidité de plus en plus important, si bien que tous nos vêtements et notre peau collaient.

Vers 9H30, soudain un cri : cachalot !!!!! Tout l’équipage se précipite sur le pont et a pu voir le souffle de l’animal ! Jo barra en direction du cétacé. Nous avons pu nous approcher suffisamment pour voir son dos, son aileron et sa queue lorsqu’il sonda. Céline prit alors l’hydrophone et le plongea dans la mer. Nous avons pu entendre le cliquetis très particulier que ce mammifère émet lorsqu’il chasse pour se nourrir. Pendant 45 minutes nous avons pu l’écouter ce qui signifie qu’il était dans un périmètre de 3 kms du bateau (périmètre d’écoute de l’hydrophone). Sa capacité de plongée sans reprendre  sa respiration étant de 45 minutes et que malheureusement nous ne l’avons pas vu remonter, nous avons perdu sa trace.

Nous continuons notre route vers le large jusqu’à environ 5 à 6000 milles des côtes. Sur le trajet, Cécile aperçoit un poisson lune mais Jo lui affirme qu’il s’agissait d’un sac plastique à la dérive ! Or, Céline, après avoir vu « la chose », confirme que c’était bien un poisson lune en train de se réchauffer au soleil !!!! Le bateau allait trop vite pour que l’un d’entre nous puisse prendre une photo de ce poisson si particulier ! Un peu plus tard, Shoshana s’écrit : dauphins ! Seul Matthieu a eu la chance de les apercevoir également. Nous n’avons pu déterminer l’espèce car ils étaient trop loin et nous n’étions pas sur leur route !!

Au vu des conditions climatiques, Jo se dirigea vers la côte pour mouiller à Bandol.

Le déjeuner fut pris dans des bols car la houle faisait faire un roulis important au bateau. La station debout devenait difficile à bord !!! Pour preuve l’apparition de bleus sur certains d’entre nous… Pendant le trajet, sieste et bronzage furent de mise avec un quart d’une heure mais rien à l’horizon n’a pu être observé.

Arrivés à Bandol, et malgré une eau bien en –dessous de 20 degrés, Shoshana, Caroline, Matthieu et Thomas se sont baignés. Le dîner fut encore l’occasion d’un grand moment avec les pâtes à l’ail, huile d’olive et basilic de Jo !! Jo, si un jour tu te lasses de ton (tes) job(s), ta reconversion est toute trouvée !! La soirée s’est finie avec un bain de minuit de Shoshana et de Thomas. Thomas qui nous a joué le « blond » en mettant ses lunettes sur sa tête pour sauter dans l’eau !!!!!! Lunettes qui se trouvent toujours par 5M de fond !!! Peut-être que les poissons se mirent dedans ??? La nuit fut terrible pour tout le monde. Le bateau n’a cessé de rouler : gauche-droite, gauche-droite… On pourrait penser que cela est agréable puisque lorsque nous sommes allongés sur notre couche notre corps se trouve être très légèrement soulevé d’un côté puis de l’autre, comme si on nous balançait. Mais, il ne faut pas oublier que nous sommes sur un bateau et qu’un bateau « vit » ! Il est fait de bois, plastique, cordage, tissu, métal…. donc il craque, vibre, respire…. plus ou moins fortement selon l’état de la mer et du ciel !!!!! Les deux cabines arrière peuvent en attester avec un bruit de craquement qui perturba le sommeil de Caroline et Cécile. Cette nuit, il a plu également ce qui a obligé Jo et les cabines avant du bateau qui avaient ouvert leurs hublots de se lever pour les fermer et aller récupérer les affaires qui étaient en train de sécher sur le pont !

Mercredi 27 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Bandol, le réveil est difficile, pour tous la nuit a été très courte. Le vent est toujours aussi fort et toute sortie est annulée définitivement. Shoshana, Matthieu et Thomas allèrent se baigner « pour la bonne cause » : rechercher les lunettes de soleil de Thomas. Mais la mer a décidé de les garder ! Nos esprits se connectent après le petit déjeuner. Nous décidons de faire quelques courses complémentaires, il nous manque du vin…. Jo et Thomas mettent l’annexe à l’eau (petit zodiac de secours). Jo fait deux allers retours pour descendre tout le monde à terre sauf, Matthieu et  Céline, dixit : « la terre, c’est pas mon truc » dit-elle avec une drôle de « bouille » !! Mais nous, un vrai bon expresso ça nous dit bien... !!!!

Une fois à terre, Jo nous demande de lui téléphoner lorsque nous voudrons rentrer car il repart au bateau. Les courses faites et Thomas ayant trouvé une nouvelle paire de lunette de soleil nous prenons un moment en terrasse d’un café, au port. Une fois notre pause « civilisée » terminée nous décidons de rentrer. Mais nous nous rendons compte alors que nous n’avons pas le « 06… » de Jo….. Aïe… Nous nous dirigeons vers le ponton où Jo nous a débarqué et à une distance de + de 500M du bateau, nous avons l’ambition que nos sifflets soient entendus depuis le bateau malgré un vent force7….. Thomas décida de nager jusqu’au bateau mais après 1/3 du trajet, il « s’amarre » à une bouée, fatigué….. Céline eu la bonne idée de regarder son téléphone portable et vit les « appels en absence » que nous lui avions passés !!!!!! Jo arriva aussitôt.

Le déjeuner fur servis de nouveau dans les bols ! Ensuite chacun vaqua à ses occupations : siestes, bronzage, lecture et jeu de carte « le machiavel » !! Shoshana initia Lindsay, Caroline, Chris et Matthieu au jeu. Matthieu trouva, soudain bizarre que la bateau soit aussi prêt d’une des bouées qui délimitait le couloir de circulation des jet skis et autres « nouveaux trucs » à la mode en matière de jeux nautiques. Cécile interpella Jo qui remonta immédiatement et effectivement, il constata que nous dérivions ! Bien vu Matthieu !! Jo fit une manœuvre qui nous permit de nous encrer sans risque de nouvelle dérive !

Céline et Thomas furent les commis de Jo pour la « pluche » des légumes du couscous !! Le dîner se prit à l’intérieur car le vent commençait à fatiguer l’équipage… La vaisselle à l’eau de mer, sur le pont, fut rondement menée par Caroline et Matthieu, avant d’aller tous nous coucher avec des rafales de vent qui parvenait encore à faire rouler le bateau.

Jeudi 28 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Jo mit le bateau en route à 5H30. Les bruits du moteur et de l’encre réveillèrent quelque uns d’entre nous. La houle était toujours aussi présente avec des creux de 1 à 2M. Nos malades chroniques n’y ont pas échappés encore une fois… Malgré tout, cette journée étant la dernière, nous « forçons » le destin en nous dirigeant vers le large, jusqu’à 10000 milles des côtes. Nos observations du matin n’ont hélas rien donné. Il faut dire que les creux de la houle et la « transhumance des moutons » dixit Céline, il était difficile de voir quoi que ce soit !!! Même si la houle était importante, le vent avait faiblit depuis la veille et le soleil au RDV !! Jo nous expliqua que l’anticyclone des Açores, au lieu de s’être installé sur la France, ne nous envoyait qu’une «dorsale » qui déclenchait les vents depuis le début de l’été.

Le taboulé de midi fut servis dans les bols, on comprendra maintenant pourquoi… Jo changea légèrement de cap pour que nos malades puissent se reposer un peu ! Le roulis de fait devenait moins important pendant que le vent commençait à tomber doucement jusqu’à ce que « Ho miracle !», la mer devienne « d’huile » ! Mais surtout : DAUPHINS !!!!!!!!!!

Tout d’abord, papa, maman et dolphino ;-)) qui sont restés à l’écart du bateau : ils voulaient rester tranquilles, en famille, d’après Céline. Ensuite, et toujours grâce à des conditions climatiques idéales, nous avons vu un groupe de dauphins venir sociabiliser avec nous. Certains sont passés sous le bateau et l’un d’entre eux a même presque toucher les pieds de Céline assise au bord du bastingage avec sa queue !!D’autres ont alors nagés à côté de l’étrave : SUPERBE !! Quelques minutes plus tard, un autre groupe nous a salué en bondissant hors de l’eau et en réalisant une « chandelle » !! Cet après – midi a rattrapé tout le reste de la semaine. Après ces moments intenses d’excitation nous nous sommes dirigés vers Porquerolles pour faire le plein puis nous sommes allés mouillés à la Badines à côté du port d’Hyères.

Le dîner fut précédé par les transferts et échanges de photos de tous, avec en pole position, Cécile qui a transféré 93 photos et films! Céline a réalisé la saisie complète des données de la semaine et l’apéro fut prolongé par l’évocation des souvenirs encore récents et les deux « sales gosses » de la semaine toujours en train de se « chamailler »… Mais que font les parents ?????? Et qui sait ? Ce joli moment n’était-il peut-être que le reflet d’une légère nostalgie avec la perspective d’une prochaine séparation ! Cette sensation douce et amère que l’on ressent lorsque l’on a vécu un moment émotionnel fort avec d’autres de nos semblables…….

La vaisselle à l’eau de mer fut encore l’occasion pour Thomas de nous jouer le « retour du blond » en jetant avec l’eau de vaisselle quelques cuillères et fourchettes !!!! Bref, encore un très bon moment de rire même si Thomas était vraiment ennuyé par sa nouvelle étourderie ! Il voulait plonger à 23H pour aller les récupérer… Le ciel était étoilé mais l’eau était trop sombre pour voir quoi que ce soit.

L’heure du coucher avait sonné.

Vendredi 29 Août

C’est notre dernière journée et celle de la saison des observations de Cybelle…

Il est 7H. Jo et Thomas sont déjà sur le pont… Jo a retrouvé les fourchettes et les cuillères de la veille au fond de l’eau grâce à un superbe soleil qui les ont faites briller depuis la surface !!!! Le petit déjeuner pris, Jo nous ramène au port d’Hyères où il nous explique comment réaliser le ménage du bateau de fin de saison. Tout le monde s’y met : la tête dans la cuvette des WC, dans la glacière et le frigo (si vous faites au moins 1M80 cette tâche sera pour vous car il faut de grANds bras pour nettoyer le fond !!!!) où dans le four…. La chaleur commence fortement à se faire sentir… Tous les restes de nourriture, les produits ménagers etc… doivent être débarqués, les poubelles jetées et faire le tri de recyclage. Dommage, de ne pas avoir gardé les opercules des canettes de thé ou des cendriers (code entre Chris et Thomas pour désigner une canette de bière !!!) pour Cécile ! Elle aurait eu des « pièces » de rechange pour son porte-monnaie réalisé par Dalaléo et en opercule recyclées et crochetée ensemble!!!! L’équipage s’occupe de l’intérieur, Jo de l’extérieur du bateau. Au moment où il nettoie l’arrière du bateau, Thomas et Cécile, embarquaient les valises et stocks dans la voiture de Thomas. Les « sales gosses » n’ont pu s’empêcher de « réveiller » le port en chahutant avec de l’eau sur le quai, pendant que leurs petits camarades étaient enfermés dans le carré (sauna garanti !!) en attendant que Jo est terminé de nettoyer le pont!!!! Mais où sont les parents ??????

Le ménage terminé et les voitures chargées, nous prenons la direction des douches (le bonheur !) de la capitainerie pendant que Céline et Jo poursuivent leurs démarches de fin de saison. Nous nous retrouvons tous au restaurant, c’est la coutume du dernier jour ! Vient alors, le moment du départ, fatidique…. de chaudes embrassades s’échangent, des promesses de rester en contact s’échangent avec des adresses facebook !!!

Et voilà c’est fini, le cœur serré et la tête rempli par de nouveaux beaux et bons moments, nous reprenons tous la route et notre route, peut-être se croiseront elles de nouveau pour certains ?

Citations collectors !

Jo : On est pas là pour être ici ! et « dixit Coluche : sexe, drogue et rock’n roll et tant pis s’il n’y a pas de rock’n roll » !

Chris : il faut donner la gougoutte à Thomas ! ou : le cachalot sonde, c’est quoi son cap ?

Céline : c’est la nick-témérale ! (migration des bébètes des abysses remontant la nuit : nychtémérale) Conseil : ne jamais exprimer ce mot en reprenant son souffle après la 1ère syllabe……… Bonne partie de rigolade en perspective !!!!

Couplet de rap de Thomas, Jo et Shoshana : On est les Pélagos, on n’est pas des gosses et la nuit il y a les nych nychtémérales…nych nychtémérales…

Expédition du 23 au 29 août (Au départ de Sète)

Samedi 23 Août

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Présentations…..

Tout le monde a en tête l’image( beaucoup reprise dans les séries américaines) de ces réunions des Alcooliques Anonymes  où chacun se présente au groupe. Et bien voilà c’est nous : les EVA EcoVolontaires Anonymes, samedi midi,  dans le port de Sète, assis autour de la petite table de bois sur le pont de notre Salona 45 (répondant au nom exotique de Tonka) :

« Bonjour ! Je m’appelle Gurval. Je suis votre skipper.

Le groupe, en chœur : BON…JOUR…GURVAL !! »

Le ton est donné, ce sera celui de l’humour et c’est ainsi que chacun y va de sa présentation.

Andréa notre Ecoguide nous fait remarquer qu’il est rare d’avoir autant d’hommes dans un groupe d’Ecovolontaires, quelle chance se disent les filles !

 Pendant  la préparation collective du repas de midi nous découvrons plus en détails les parcours de vie de chacun, tous plus intéressants les uns que les autres et ayant un point commun : le même goût pour l’écologie, la voile, les cétacés et ….l’apéro ! C’est bon signe et finalement les AAA ne sont peut-être pas si loin finalement, la suite nous le dira….

Après le briefing d’Andréa sur la mission de Cybelle Planète qui nous attend, et celui de notre capitaine Gurval (mélange d’irlandais, breton, flamand et italien…je vous laisse imaginer le résultat…) sur la sécurité à bord, ce dernier nous fait franchir les fameux ponts de Sète (ceux qui bloquent la ville le temps de la traversée des bateaux) et c’est dans le second port que nous passons la soirée et la nuit sous les rumeurs festives de la ville qui célèbre la célèbre fête de la Saint-Louis.

Vient l’étape du coucher si riche en enseignement (sur soi et les autres) : on y distingue l’expérience des routards et  voileux de celle des novices : porter sa lampe frontale avec naturel et élégance sans éprouver aucune gêne quelconque,  dormir avec des boules Quiès qui, il faut l’espérer, n’ont pas autant voyagé que leurs propriétaires qui proposent généreusement d’en  partager …..une autre paire, savoir s’enrouler expressément  dans son duvet et ne plus en bouger d’un iota jusqu’au petit  matin….pour le ronflement,  c’est comme à terre et pour tout le monde : on pousse le ronfleur et il se retourne…ou pas !

Dimanche 24 Août : Observations…

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Le réveil  est matinal (6h30) et la nuit très injustement  vécue par les équipiers mais nous sommes là pour étudier les dauphins et non les humains, du moins pour l’instant…Après un petit déjeuner rapide et succinct le départ se fait à 7h10 direction : le large. Tout le monde s’est emmitouflé, nous sommes en mode « oignon » : la vie sur un bateau c’est aussi savoir gérer ses différentes couches de vêtements en partant du maillot de bain jusqu’au ciré/bonnet/capuche le matin et vice-versa l’après-midi. Rassemblés  autour de cette même petite table de bois sur le pont, nous écoutons attentivement Andréa notre Ecoguide qui nous explique la façon de faire les relevés d’observation que nous avons hâte de commencer : relevés des bateaux toute les demies heures, relevés des oiseaux et des cétacés si la chance est avec. Mais aujourd’hui la mer est agitée ( vent de force 4-5) et donc peu propice aux repérages des mammifères marins…par contre ce sont des conditions très très favorable pour les sujets humains sensibles au mal de mer…

C’est pourquoi, la suite de la matinée ne sera relatée que d’après le récit des autres Ecovolontaires, ayant pour ma part partagé mon temps entre le pont pour l’air frais, l’extérieur du bord pour renvoyer à la mer tout ce que la terre m’a donné au petit déjeuner et ma cabine pour dormir. C’est ça aussi la vie à bord d’un voilier…Donc,  aux dires de mes co-équipiers, c’est lors de la pause déjeuner que huit grands dauphins se sont montrés autour du bateau et que les premiers relevés ont pu se faire dans l’enthousiasme et l’euphorie du spectacle. Conscients de cette chance qui nous ait donnée, l’après-midi se déroule dans l’attente fébrile d’autres observations….en vain. Pour remonter le moral des troupes nous faisons une pause baignade en pleine mer (enfin  les plus courageux d’entre nous puisque la température de l’eau avantage indéniablement  les vendéens du groupe plutôt que les  Languedociens). Et  là aussi chacun sa technique : se jeter à l’eau tout de suite ou, comme notre Ecovolontaire « bruiteuse » morceau par morceau et ponctué de petits cris que nous soupçonnons de plaisir malgré les circonstances …Nous regagnons ensuite l’avant du bateau pour continuer les observations par groupe de trois et rentrons doucement sur Port Camargue. A l’approche des côtes nous décidons d’arrêter les observations : « Nous ne verrons plus rien de toute façon, si ce n’est des bateaux qui rentrent au port. » Après 55 miles de navigation (soit environ 100 kms) cela semble raisonnable.

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Aujourd’hui c’est l’anniversaire d’un des Ecovolontaires et les grands dauphins, lui font la surprise de se montrer : onze d’entre eux viennent faire des splashes et nager non loin du bateau ou à l’étrave…moment magique dont nous profitons le plus longtemps possible avant le retour au port.

Bilan de la journée : 2 belles observations,  19 dauphins, 10 heures de navigation, 1 gâteau au chocolat (fait avec amour), 35 bougies… Bon Anniversaire Martin ! 

Lundi 25 Août : Conditions...

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Les jours passent et ne se ressemblent pas. Aujourd’hui les conditions de navigation et d’observations sont idéales : soleil, mer d’huile !

Nous quittons donc  Port Camargue vers 7h00 et nous filons au large des Saintes-Maries de la mer. Le premier trio de quart est déjà sur le pont dès 8h00, qui avec le GPS, qui avec les jumelles, qui avec les fiches de données autour du mât. A l’arrière les autres discutent, un œil sur la mer quand même. Le deuxième quart prend la relève à 10h00…motivés que nous sommes par les grands dauphins vus la veille. Quant à l’oignon, nous en sommes tous à la couche la plus fine : le maillot de bain tellement il fait beau. Enfin pour être vraiment précis, il existe une sous- couche plus fine :  la crème solaire indice 50, facile à repérer : elle vous fait la peau toute blanche.

A midi, point de dauphins repérés. Nous faisons la pause déjeuner et pour nous mettre en appétit rien de telle  qu’une petite baignade rafraichissante en pleine mer… oh et puis après le repas aussi, il faut savoir profiter du moment présent ! Donc après un long arrêt, nous reprenons les observations. Le soleil étant de la partie, ceux de l’arrière ont cette fois pris possession de l’avant pour se faire bronzer, allongés sur le pont. Nous voyons beaucoup d’oiseaux : sternes, goélands, puffins…mais point de cétacés. Nous prolongeons tout de même la navigation jusqu’à 20h00  mais nous rentrons bredouilles au port…tant pis, demain est un autre jour et après 11 heures de navigation en conditions des plus idéales, nous amarrons sous un coucher de soleil magnifique à Port Camargue. Les photographes du groupe se jettent sur leur appareil, les autres aident aux manœuvres du bateau.

Il est déjà tard et tout s’organise très vite maintenant : certains cuisinent, d’autres partent se doucher, d’autres encore mettent la table… reste cependant  en début de chaque repas une constante, un repère immuable dans cet environnement où l’adaptation est le maître mot : l’apéro ! Et à la question de Gurval : « Que serait une mission Cybelle Planète sans apéro ?

La benjamine du groupe de répondre : Une mission  Cymoche Planète ! » Vous voyez comme on s’adapte vite sur un voilier !

Mardi 26 Août : Immobilisation

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nous avons beau être en méditerranée, le temps à notre réveil  ressemble plus à un petit matin sur les côtes bretonnes (le froid en moins, faut pas exagérer non plus…) : il bruine et la brume recouvre le port. C’est donc le premier petit déjeuner que nous prenons tous ensemble autour de la table de bois….dans le carré. Mais notre moral n’est en rien atteint : les prévisions pour la fin de matinée sont bonnes, nous ne resterons donc pas au port trop longtemps. Certains en profitent pour aller se promener sur la plage, dans le port ou faire quelques courses. C’est l’un des avantages de la mission qui part de Sète : les nuits se passent généralement dans un port (ou à la CAP si le temps le permet) alors que l’autre mission qui part de Hyères est plus propice aux mouillages dans les criques. Vers 11h30 nous partons, en direction de la pointe d’Espiguette. Les observations reprennent, les siestes, les papotages à l’arrière, le goûter…. mais point de cétacés. Qu’à cela ne tienne, l’entrée dans le port de Sète nous réserve une surprise des plus inattendues : deux pilotes d’avions assurent un spectacle de voltige aérienne juste au-dessus de nos têtes…nous sommes aux premières loges pour admirer leurs prouesses : retournements, descentes en piqué, descentes en feuille morte, loopings… finalement un peu comme les dauphins …du ciel !

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Il est 20h30, et ravis de cet intermède, nous finissons notre arrivée et nous nous  installons pour  la nuit dans le port. C’est le dernier jour des fêtes de la Saint- Louis, l’animation dans les rues bat son plein, nous dinons donc en musique. Vers 22h voilà que démarre le feu d’artifice de la ville tiré depuis le port et de nouveau, nous sommes dans le carré (pas du bateau mais VIP) pour y assister sous  nos « Ha ! , ho ! » d’émerveillement. Nous en prenons une fois de plus plein les yeux et c’est réjouis de cette journée qui aura commencé sous un ciel brumeux  et se sera terminée sous un ciel aux mille feux…que nous allons nous coucher.

Mercredi 27 Août : Illusion

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Dans certains ports, comme celui de Sète lors de la Saint-Louis, les boules Quies sont de rigueur,  et ce sera surement le cas pour la nuit prochaine puisqu’il est prévu de la passer au Cap d’Agde. Pour ceux d’entre nous qui ne connaissaient pas, nous leur expliquons que Cap d’Agde est célèbre pour son camp naturiste, sa star locale Clara Morgan qui y a obtenu son diplôme dans le 7eme art (mention X), sa vie nocturne et ses Savants Mélanges de toutes sortes…Etonnée d’avoir été piquée par un moustique au travers de mon tee-shirt la nuit précédente, notre capitaine a répondu : « Ici, le moustique c’est comme certains vacanciers au Cap d’Agde : que tu sois nu ou habillé,  il te pique quand même ! » Le ton de la journée est donc donné…

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Nous hissons la voile et à 8h00 nous voguons déjà, espérant toujours pouvoir observer les cétacés. Le temps est idéal bien que le vent soit de la partie et nous prenons le large en direction de Narbonne. Puis le vent grossit et pour la première fois les deux voiles sont hissées,  nous filons à la vitesse de 10 nœuds, et nous continuons  au-delà de Narbonne,  le long des Pyrénées Orientales. A cette vitesse pas d’observations possibles mais le paysage est superbe, les montagnes se découpent sur l’horizon jusqu’à l’Espagne que nous apercevons. Gurval nous indique que nous allons faire un petit arrêt dans l’anse de Pauline entre Banyuls et Collioure avant de gagner le Cap d’Agde. C’est  parfait, il est 17h, le vent est tombé, il fait très chaud et une baignade s’impose.

En guise de pause, c’est un mouillage qui nous attend. Et oui ! La perspective d’une nuit au Cap d’Agde n’était qu’un leurre, une illusion ….une blague ! Mais nous y gagnons totalement  au change ou pour reprendre un terme  cap-agathois, à l’échange….celui avec la nature qui nous entoure, la beauté de l’anse, la quiétude du lieu, les vignes et les montagnes environnantes, la lumière du soir, la douceur de l’eau dans laquelle nous nous jetons et nous prélassons. L’effet est donc réussi, nous en apprécions d’avantage notre premier et unique mouillage. Nous n’avons observé ni grands dauphins, ni dauphins bleus, ni zyphus mais nous avons tous le sourire de nous retrouver là. C’est un vrai moment de bonheur.  Les rires et les fous rires vont bon train autour du repas, on prend un dernier petit bain nocturne et nous terminons la soirée par une présentation du bilan de la mission de 2013….nous sommes là pour étudier les cétacés après tout, sinon nous serions partis en mission anthropologique… au Cap d’Agde !

Jeudi 28 Août : Horizon

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Pas de boules Quies donc pour cette nuit au mouillage tant l’ anse est tranquille  et c’est à 5h30 que l’équipage s’éveille : personne ici ne raterait le lever du soleil. Nous quittons notre havre de paix à 6h00 sur une mer d’huile, nous sommes tous sur le pont et guettons l’astre à l’horizon, plein est. Il apparait enfin, le spectacle est magnifique, tout le monde s’en nourrit et goûte pleinement le début de cette dernière journée en mer. Puis, dès les premières observations de 8h, c’est sous le balai de 10 grands dauphins qu’elle continue. La magie du lever du soleil puis celle de la présence des dauphins que nous verrons tout au long de la matinée se poursuit….Lors de la pause déjeuner, en pleine mer comme toujours, quelques raies et mola- mola s’invitent (de loin) à notre baignade apéritive...sous  nos pieds heureux et rafraichis : 100 mètres de fond.

Carnet de bord Cybelle Planète 2014

Sur un bateau que partagent 9 personnes tout s’économise : l’eau (question de survie, on fait donc le plus souvent possible la vaisselle soit à l’eau de mer sur le bateau soit au port le soir en allant se doucher : on fait d’un seau deux lavages), l’électricité (adieu portables, tablettes…vous avez choisi de vous couper du monde pendant une semaine donc tant pis pour vos photos Facebook  en direct live, vos amis les regarderont, comme certains vieux matchs de foot, en différé…et bonjour les frontales), l’espace (on emporte le strict nécessaire, on devient un pro du rangement et on partage une cabine de 4m2 avec un/une parfait(e) inconnu(e)) et enfin le temps (il est organisé formellement ou informellement en quarts d’ équipe de trois personnes mais complètement dépendant des conditions météo…on prie Rah avant de partir et des rythmes de chacun quant à la durée des siestes).  Vous l’aurez compris, les EVA (EcoVolontaires Anonymes) que nous étions au premier jour, sont vite devenus des EVI (EcoVolontaires Intimes).

 Au bout de 14 heures de navigation (notre plus longue journée) nous arrivons à Sète à 20h. Après le repas, nous achetons les tee-shirts de la mission, souvenir (textile) de l’aventure, nous partageons nos photos (certains vont peut-être regretter d’avoir donné leur accord pour la diffusion de leur image : réponse sur le site internet de Cybelle Planète…). Et c’est dans un petit bar du port que nous prolongeons le plaisir d’être ensemble encore pour quelques heures avant le départ de demain.

Vendredi 30 Août : Nous reviendrons...

Dernier jour ? Déjà ? Nous n’avons pas vu passer la semaine. Le dernier petit déjeuner se fait autour de croissants frais, de pains au chocolat et de baguettes dorées…petits bonheurs terrestres. Mais il  faut reconnaitre que même sur le bateau nous n’avons pas dépéri, les talents de cuisiner ou de pâtissier de certains d’entre nous, nous ont permis de nous régaler. Nous avons aussi développé une stratégie de service au bol très efficace en temps, en encombrement, en déplacement et en vaisselle…

Après le petit déjeuner, la matinée sera consacrée au bilan des observations et à la saisie des relevés sur l’ordinateur, puis au rangement de nos affaires (nous enregistrerons seulement une perte : celle d’un maillot de bain décroché de la filière et échoué dans le port de Sète…), et  au nettoyage complet du bateau.

Un dernier déjeuner au restaurant viendra clore cette magnifique semaine. Puis chacun regagnera sa région, sa maison, son boulot et surtout….son lit ! L’esprit voyageur qui nous caractérise tous permettra peut être à Catherine, Christine, Florence, Thierry, Julien, Carole, Martin, Andréa, ou Gurval  de se revoir, au détour de quelques escapades en France ou lors d’une prochaine mission Cybelle Planète…

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