Carnets de bord des missions cétacés 2020
Expédition du 11 au 17 juillet 2020 au départ de Hyères
Expédition du 18 au 24 juillet 2020 au départ de Hyères
Expédition du 25 au 31 juillet 2020 au départ de Hyères
Expédition du 01 au 07 août 2020 au départ de Hyères
Expédition du 08 au 14 août 2020 au départ de Hyères
Expédition du 15 au 21 août 2020 au départ de Hyères
Expédition du 22 au 28 août 2020 au départ de Hyères
Expédition du 29 août au 04 septembre 2020 au départ de Hyères
Expédition du 05 au 11 septembre 2020 au départ de Hyères
Expédition du 11 au 17 juillet 2020 au départ de Hyères
JOUR 1 :
En cette période un peu troublée, tout le monde a passé le test du thermomètre avec brio ! Après notre premier repas au port et le rangement terminé, nous prenons le départ direction la Badine. Explication des règles à bord du bateau, des protocoles d’observations, première utilisation du matériel, première baignade, premier apéro. Nous espérons pour demain des premières observations (autres qu’une bouée flamand rose…).
Phrase du jour : « Si tu es face au vent, c’est le sud » - Séverine.
JOUR 2 :
Après une nuit renversante et un amarinage plus ou moins chaotique, une journée spectaculaire nous attendait. Deux groupes de dauphins bleus et blancs, deux cachalots et un rorqual commun ! Espérons que les journées suivantes soient aussi chanceuses ! Une belle journée qui se termine en baignade face à un beau coucher de soleil dans la baie de La Ciotat.
Phrase du jour : « Pourquoi il y a une vague la ?!? »
JOUR 3 :
Après une nuit reposante dans la baie de la Ciotat, une journée ensoleillée commence. Pour les motivés dès le réveil, c’est baignade dans une eau calme et limpide avant même le petit déjeuner. Le vent qui se lève et arrive dans la région nous contraint à rester au mouillage pour la journée. Il n’y a donc pas d’observation via l’application ObsEnMer. Le programme n’en reste pas moins chargé : un peu de ménage, de cuisine, et surtout deux heures à découvrir les fonds marins autour du bateau et de la baie de la Ciotat. Nous avons ainsi pu découvrir de très beaux points de vue sur la baie et notre bateau. Quoi de mieux qu’un cours de nœuds marins suivi d’un apéro pour terminer cette belle journée ?
Phrase du jour soir : « Mais la journée n’est pas finie ? »
Justement, notre soirée fut riche en aventures. Après avoir fabriqué notre propre prototype de filet à plancton défectueux, de petites seiches bioluminescentes nous ont rendu visite. Des heures passées les fesses en l’air au bord du bateau.
JOUR 4 :
Le bateau quitte le mouillage aux alentours de 5h et ainsi commence notre deuxième journée d’observation. Le lever est échelonné pour respecter le rythme de chacun : 7h50, le premier quart d’observation débute. Ils s’enchainent jusqu’au midi avec pour inventaire : des dauphins bleus et blancs, des vélelles, des pélagia et des chasses de thons. Le soleil tape fort quand il faut reprendre les quarts. Surtout pendant la digestion du plat de pâtes réalisé par notre chef Benoit. L’attention est à son comble quand vers 16h30 nous apercevons le souffle vertical d’un rorqual. Ce dernier s’est malheureusement joué de nous ! Après l’avoir vu respirer plusieurs fois, nous n’avons pas pu nous approcher au point de le distinguer précisément. Ce n’est pas grave, dame nature est généreuse : deux sous-groupes de dauphins bleus et blancs rejoignent notre bateau lors de notre retour au mouillage à Fort Briançon.
C’est dans cette baie qu’après une bonne tartiflette nous sommes reparti à la recherche de notre plancton : deux seiches nous ont une nouvelle fois rendu visite : Sheila et Martine.
Phrase du jour soir : « La seiche est là ! »
JOUR 5 :
Le vent étant trop fort au large, une journée sans observation commence. Notre skyper Jo déplace notre bateau à un mouillage plus à l’abri. Avant de partir, une baignade s’impose malgré tout, le cadre étant superbe ! Une fois installés au mouillage où nous allons passer la journée, chacun vaque à ses occupations : ménage, préparation du repas, snorkelling. La journée suit son cour entre sieste et jeux. Une dernière session masque et tubas (où nous avons pu voir une girelle), il est déjà temps de prendre l’apéro !! Après un bon repas préparé par Jo, l’équipe s’affronte dans un times-up de folie. Il est déjà temps de dire au revoir au plancton luminescent. Et une cinquième journée se termine.
JOUR 6 :
La journée débute par une petite baignade, ça devient une habitude. Le temps étant plus clément que la veille (moins de vent), nous reprenons la mer et les observations sitôt le petit déjeuner terminé. Malheureusement, celle-ci s’avère infructueuse. Le vent se fait trop fort, des moutons apparaissent à la surface de l’eau et cela complique la possibilité de voir des souffles ou nageoires. Nous prenons donc le repas alors que le bateau se dirige vers Porquerolles. Nous y faisons le plein et partons vers le mouillage de la Badine. Dernière soirée, dernier apéro, ça sent la fin de la mission, sniifff ! Nous déjeunons sous un magnifique coucher de soleil. La soirée se poursuit autour d’un « loup garou ». Quelques courageux se décident à plonger de nuit pour observer la bioluminescence grâce à un masque. Benoit se prend pour une fée avec toutes ces lumières ! A défaut d’avoir pu observer la météorite (plusieurs soirées d’échec =( …), la station ISS s’est rendue visible et a ainsi traversé le monde en quelques minutes.
JOUR 7 :
Lever 7h : nous quittons rapidement le mouillage pour rejoindre le port de Hyères. Benoit n’a cependant pas hésité à sauter à l’eau avant le départ pour sauver le maillot de bain d’Hélène qui dérivait gentiment au gré des courants. Après un petit tour à la boulangerie pour nous donner des forces lors du rangement, le mal de terre se fait ressentir chez certains d’entre nous. Après le ménage de fond en comble du bateau, c’est session douche avant de se retrouver une dernière fois autour d’un bon repas. Les adieux sont déchirants…
Expédition du 18 au 24 juillet 2020 au départ de Hyères
Jour 1 :
C’est l’arrivé, enfin ! Malgré toutes les péripéties du Covid nous sommes arrivés sur le Diapason ! Rencontre avec le groupe, dernières courses et c’est parti. On va juste se poser au mouillage à quelques minutes du port. Après-midi studieuse : les règles sur le bateau et comment remplir l’appli / se servir des jumelles, petite baignade au passage et atelier cuisine. On finit en rêvant aux cétacés qu’on pourrait voir et en regardant les vidéos de l’an dernier.
Jour 2 :
Réveil du capitaine à 5:00, le départ se devine. 1er quart à 7:30 et nous n’attendons pas longtemps pour être surpris, un petit groupe de dauphin passe au loin, puis 2 globi et encore plus tard le premier rorqual d’une longue série. Des dauphins nous accompagnent pendant le déjeuner, une matinée juste incroyable. Début d’aprem beaucoup plus calme à base de bouées et de chasse de thons avant que finalement tout s’accélère, plusieurs rorquals apparaissent tour à tour, jusque pendant le diner, suivi de 2 groupes de dauphins que nous voyons dans le coucher du soleil, super première journée, on en a pris plein les yeux, on en redemande.
Réveillé à 5 :00 par le ronronnement du moteur, quelques volontaires se pressent déjà sur le pont en espérant apercevoir le premier animal. Malheureusement, à part quelques goelands, ils auraient mieux fait de rester dormir encore un peu comme les plus malins, puisque le spectacle n’a commencé qu’après le petit déjeuner. Aujourd’hui nous avons la chance de voguer vers le large (météo in the pocket), ce qui promet de belles surprises. Et en effet, nous n’avons pas été déçus ! D’abords des dauphins au loin que nous avons brièvement vu sauter, puis, euphoriques nous avons rencontrés deux globi, mais qui sont restés plutôt farouches et nous ont un peu évité.
Ce 2eme jour est placé sous le signe des chasses de thons et des rorquals grâce à Axelle notre vigie aux yeux de lynx. La matinée est bien chargée, dauphin bleu et blanc, deux globi et un rorqual. A l’heure du repas un groupe de dauphin vient nous empêcher de manger. Le début d’après-midi est plus calme avec quelques chasses de thons qui ponctuent les quarts. Finalement nous croisons la route d’un rorqual que nous ne parvenons pas à approcher, plus tard un autre, enfin, un peu avant des quarts nous parvenons à en voir un suffisamment proche pour le mitrailler de photos. L’apéro n’est même pas prêt et les photos en cours de tri, qu’un autre rorqual s’approche alors que le bateau est à l’arrêt, plus tard un autre. Au coucher du soleil des dauphins passent, les cétacés ont pris l’habitude de nous empêcher de manger, ce qui énerve un peu Jo notre skipper qui décide de nous faire le topo pour les quarts de nuit. On parvient enfin à terminer de manger alors que le soleil disparait. A 22 :00 les quarts commencent, la nuit est plutôt calmes, certains binômes ont entendus des souffles dans la nuit, la mer est remplie de méduses, on parvient à voir la comète. Le ciel est dénué de toutes lumières parasites, on peut ainsi admirer les étoiles et la voie lactée tout en surveillant l’horizon.
Jour 3
Journée plus longue que les précédentes pour cause : les quarts de nuit ! Par 2, on s’est relayé toute la nuit, toute les 2h pour surveiller les bateaux approchants notre voilier. La nuit a été bien remplie entre la brume, les étoiles et quelques souffles au loin. La matinée a été brumeuse mais malgré tout, on a pu observer des dauphins nager au bord du bateau ! En fin de journée, arrêt à la Ciotat où nous avons pu nous baigner. Le mouillage se fera à cet endroit.
Après la nuit au large, nous entamons notre route pour rentrer mouiller à la Ciotat, les quarts d’observations commencent tard à cause de la brume, nous croisons la routes de quelques dauphins durant le 1er quart, le suivant ne verra que les habituels chasses de thons ainsi qu’un Tunisia ferrie qui croise au loin. Pour le midi Jo nous a concocté des saucisses aux lentilles, ce qui a ouvert une discussion sur les spécialités culinaires régionales. L’après-midi est dépourvue d’observations notables et nous arrivons à la Ciotat sans encombre, après un petit tour de la baie et une petite baignade, nous mouillons pour la nuit où nous dégustons des pizzas et une tarte aux pommes en discutant de nos observations de canards…
Jour 4
Départ matinal à 5 :00. Une matinée de folie, les dauphins se succèdent autour du bateau. Nous avons la chance de voir les ailerons sortir de l’eau. Les dauphins nous font le plaisir de sauter devant nous puis de venir nager à l’étrave. Moment magique, on se jette sur nos appareils photos et caméras. Après une pause déj sympa, ça redémarre très fort avec un nouveau groupe de dauphins. Pendant l’observation des dauphins, un rorqual surgit avec son petit ! Rapidement, ils sondent. On attend patiemment qu’ils reviennent. Au bout d’une quinzaines de minutes, ils ressortent mais loin, on met le moteur et on va les rejoindre ! Quelques belles photos au passage ! On se sent très chanceux. Reste de l’aprem assez calme avec surtout des chasses de thons. Soirée apéro et pasta party ! On est à côté de la Ciotat.
Jour 5
Mercredi, jour sans ou presque. Quelques canards et une chasse de thon. Rien à part le soleil et la mer à perte de vue. Après avoir bien cuit toute la journée, petite baignade en arrivant au mouillage de la Badine. Pour nous remonter le moral ce soir, c’est fête à la courgette ! A l’ail et en quiche avec du chèvre et du miel. On s’est régalé. Après le repas, c’est l’heure de vérité. Les jeunes affrontent les vieilles dans une partie de time’s up endiablée. Mais manche après manche, c’est la désillusion pour la jeune génération, qui malgré quelques points joliment gagnés sur le point météo et les canards, se fait RETAMER bien proprement par les trois sages du voilier (en même temps elles ont mis Dartagnan, Louis XIV et Mickey, ce que le groupe jeune génération trouve é-c-l-a-t-é). Aussi bien, éventuellement, peut-être que si on avait commencé la partie on aurait gagné ? J’en doute. Les volontaires ont ensuite enchainé avec une partie de petit bac, dont la catégorie « personnalité » a mis des bâtons dans les roues de certains… Tout ça avec en guise de fond musical, non plus le mat qui a été férocement muselé (on pourrait le renommer Assurancetourix) mais le camping de la plage et son option karaoké. La soirée se termine à nouveau sur un échec de plancton bioluminescent, mais tout de même en beauté grâce à une crevette égarée et aux rêves d’Axelle qui, je cite, souhaite « faire de la luge dans le désert ».
Rectificatif : la vieille team a amplement mérité sa victoire. Chacun a écrit des mots sur les papiers en toute impartialité et les papiers ont étés tirés au hasard. L’écart entre les points était tel qu’il était irrattrapable.
Jour 6 :
Aujourd’hui avec les copains et les copines du groupe on a eu beaucoup de chance. On a pu faire une obs d’humains. Les humains vivent sur de bateaux avec des appareils photos à la main, et ils sautent comme des petits faons quand ils nous voient.
Ils sont cute.
A bien y réfléchir, il est étonnant que des espèces aussi choupies et maladroites sur l’eau aient un tel pouvoir de nuisance. On les a observé pendant une bonne heure et demie. Ils étaient groupés, avaient des comportements sociaux et faisaient du spy hopping. On a noté un vent de force trois et une mer de force deux un peu moutonnante.
Les Globis
Aujourd’hui avec les scientifiques participatifs ont eu beaucoup de chance : on a vu des globicéphales noirs, ça faisait deux jours qu’on attendait ça, même si on en avait pris notre parti : c’était la fin de la semaine, on prévoyait une journée pourrie niveau temps, notre journée allait se résumer à : se baigner, prendre l’apéro. Ok, on accepte ce dur destin. Mais les globicéphales sont arrivés. Curieux, vifs, énormes et noirs. Un premier groupe avec un jeune et un bébé, un deuxième groupe de 18 individus. Oublié Trump, Bolsonaro et la pandémie, 2020 est une année merveilleuse, on est comblé, on a vu des globicéphales, mais PLEINS !!!
Le traducteur
Expédition du 25 au 31 juillet 2020 au départ de Hyères
Jour 1 (25 juillet) : Début de l’expédition « Mickey Horn »
Météo pas loin d’être idéale ; eau légèrement verdâtre, mais calme et salée au point de piquer au niveau des pommettes. Vent plein Sud bien agréable, quoique parfois un peu frisquet.
Ce début de semaine de voyage marin peut se résumer en quelques mots : rencontres, discussions, petit plouf, et présentation par Marie (écoguide de Cybelle Planète) sur l’ensemble des travaux « ardus » qui nous attendent dès le petit matin suivant.
Direction le grand large pour observation des animaux marins de toutes sortes (cachalots en nombre, globicéphales curieux, rarissimes baleines à bec de Cuvier, purée de méduses …). J’ai la sensation que tout le monde sur le bateau redoute les comptages de bateaux assez « sportifs », y compris les habituées des lieux …
Quand j’écris ces quelques lignes, le son chantant des vaguelettes est perturbé par la cacophonie interminable des cigales de la presqu’île de Giens (et des sons de type « boom boom club/électro agressif »). Le discret, mais sympathique skipper Pierre, contemple, pensif, la vue imprenable sur le bleu foncé d’une mer légèrement agitée devançant l’arrière-pays provençal, pas moins somptueux.
Enfin, même si je sens doucement la fatigue m’appeler (2 F sur 5), j’écoute avec passion les histoires d’Evelyne et Béatrice (écovolontaires qui récidivent), comme l’un des enfants de Père Castor. Et demain, qui devrait être venteux, verra les premiers tests d’observation en mer, en espérant voir des espèces et comportements intéressants …
Jour 2 (26 juillet)
Réveil aux alentours de 6h, grâce au doux bruit du moteur du « Diapason ». Petit-déjeuner dans l’efficacité : le lever de soleil orangé enrobe la finesse des quelques cirrus qui composent le magnifique ciel. Sous ce panorama digne d’un tableau impressionniste de Monet, nous quittons peu à peu les zones de mouillage en direction du large. La mer est calme et forme quelques rides entrainées par le faible vent d’Ouest. La matinée sera marquée par quelques observations de puffins cendrés et yelkouans rasant l’eau bleu métallique, mais aussi trois dauphins bleu et blanc de manière furtive, et quelques chasses de thons. Rares sont les bateaux (voiliers, cargos) qui perturbent les premières heures de ce second jour.
Le vent forcit et nous oblige à rebrousser chemin faute de conditions d’observation devenant compliquées. Sur le retour, deux casquettes ont été emportées par des rafales assez puissantes : l’une récupérée (celle de Béatrice) après une manœuvre toute en maitrise de Pierre, la seconde dérive peut-être toujours à l’heure actuelle (Maud n’avait qu’à être un peu plus prudente pendant la quinzaine minutes d’un « gîte » secoué). En se rapprochant de la côte, observation sympathique de dix minutes : un groupe de sept dauphins bleu et blanc nage avec tranquillité vers le large.
Finalement, même si le mal de mer se fait de plus en plus présent chez Cyrille, nous accostons au niveau d’une crique sublime non loin du bling-bling tropézien. L’eau est délicieuse, transparente et remplie de poissons en tout genre (daurades, sars …). Certaines personnes ne semblent pas encore maitriser l’art du mouillage : on attend toujours l’apéro réclamé en guise de remerciements …
Le soleil baisse à vue d’œil et le repas sera, sans aucun doute, aussi réparateur que le déjeuner : au programme, tapas ! Il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour que la mer devienne huile dès demain, et qu’elle laisse place à quelques apparitions ou souffles de « grosses bestioles » …
Jour 3 (27 juillet)
Bonne nuit de sommeil : réveil tout en douceur avec petit-dej consistant à 7h20. Départ en direction de plusieurs canyons au large de Nice/Monaco ; un des secteurs préférentiels pour espérer apercevoir le souffle dévié du plus grand odontocète au monde : le cachalot …
La matinée est plutôt vide : j’observe (et encore, le mot est fort) un dauphin passant sous le voilier. A part ça, quelques bateaux, macro-déchets et rares puffins viennent interrompre la monotonie de ces premières heures de transit.
Au fur et à mesure que la côte s’éloigne, le vent et la houle faiblissent. On n’est pas encore au calme plat d’un point de vue météorologique, mais c’est le cas à 100% d’un point de vue biologique. Le supposé hot-spot laisse place à un désert d’eau infini. Mais pas pour très longtemps …
En une demi-heure, tout bascule : les premières pélagies sont observées, et cinq minutes plus tard, un mola-mola (poisson lune). Mais après quelques minutes d’observation intense, il s’avérait qu’il s’agissait finalement d’un « diable de mer », animal tout aussi fascinant !
Je suis un des rares à assister une seconde fois au saut spectaculaire d’un autre diable de mer.
Bientôt 16h. D’autres animaux égayent cette après-midi ensoleillée : deux mignonnes et petites tortues caouannes, additionnés de quelques sauts de dauphins en fin de journée … mais toujours pas de souffle. Peut-être que les cachalots font du canyoning à l’heure où j’écris ces lignes … Rien d’un point de vue hydrophonique.
Quelques bouées, cordages, filets de pêche (ou semblables) et bouées pas aussi jolies que celle de Bob l’Eponge de la veille, ont également croisés notre route le long des côtes françaises. Beaucoup de méduses à signales (vélelles et pélagies).
On s’arrête au milieu du bleu infini : baignade rapide, mais exceptionnelle de sensations. Je suis encore fasciné par ces différences de température ressenties sur quelques centimètres de distance ou 1 m de fond ! Sous le soleil couchant sublimissime, on se délecte d’omelettes accompagnées de pois chiches, concombres et fromage. Un dauphin nous avait fait coucou par la poupe juste auparavant.
La nuit ne fait que commencer sur le grand bleu : je commence mon quart de nuit (voir si un bateau ne va pas rentrer en collision avec nous, pour faire simple) maintenant, sous un magnifique ciel étoilé, sur un voilier à l’arrêt, avec vue sur la côte à ma gauche, et un croissant de lune brillant de mille feux dans mon dos. A suivre …
Jour 4 (28 juillet)
Les quarts de nuit ont été sans encombre (la preuve, le bateau est encore en vie). Le lever de soleil ? Aussi exceptionnel que le coucher de la veille : ce sublime dégradé rose-orangé était annonciateur d’une journée bien remplie …
Premier quart à 6h20 : deux dauphins s’amusent à nous narguer autour du bateau. Nous traversons un canyon depuis deux heures, lorsque j’aperçois une forme noire hors de l’eau pendant quelques secondes. Pour moi, c’était évident : la réponse arrive vingt secondes plus tard. Mon vœu de la veille se réalise : un souffle ! Pas si visible que ça, le geyser …
Et je n’hallucine pas : deux autres souffles confortent la présence d’une baleine. Magnifique. Il est un peu moins de 8h : ils sont en fait trois. Trois rorquals communs, qu’on observe tranquillement pendant une vingtaine de minutes, dans cette mer d’huile baignée d’une lumière rosée toute en douceur. Je ne prends pas de photos : je profite.
Ce n’est que le début des observations : une heure plus tard, coup sur coup, trois tortues vertes et un gros mola-mola (plus communément dénommé poisson-lune), juste à côté du bateau !
Par la suite, la fin de matinée et le début d’après-midi sont plus calmes. Le crumble tant attendu depuis la veille donne une note sucrée idéale à un déjeuner bien équilibré (ok, petit plaisir coupable avec la tartiiiiine de camembert odorant).
La suite de l’après-midi aura été marquée par la proximité avec un groupe de dix dauphins bleu et blanc. Et un souffle entraperçu par Pierre …
Après une bonne sieste sur la coque et une journée pleine d’émotions, il est temps de mouiller à proximité de la zone rocheuse bordant l’île Marguerite, annexant l’île Saint-Honorat et sa sublime abbaye cistercienne. Une bonne baignade, et séchage façon cormoran sur le bateau. La crique est sublime, magnifiée par le chant des cigales et le coucher de soleil sur la pinède ponctuée de quelques hérons cendrés sur sa cime.
Repas thaï délicieux, le moment est vraiment agréable. On rigole bien, et après un second bain de nuit marqué par le duo cétacé synchronisé, une bonne nuit de sommeil se présente peu à peu, pour récupérer de ce 4e jour spécial …
Jour 5 (29 juillet)
Réveil tranquille autour de 7h. Direction le port de Cannes pour y effectuer quelques courses. Arrivée à 8h : port pas très attirant à mon goût, même si le cadre reste assez sympa (et riche, il faut le dire). En une heure et demie, nettoyage du bateau, lessive, douches réparatrices à l’eau douce, rangement des provisions, et c’est reparti pour le large !
Malheureusement, le départ un peu tardif vers le large va nous porter préjudice : sur toute la journée, nous ne verrons aucun animal purement marin, rien, nada, pas même un dauphin ou une petite tortue ! Quelques puffins, des bateaux, et de rares macrodéchets auront à peine rythmé le trajet qui nous a mené jusqu’au mouillage du soir : Cap Camarat.
Sublime endroit qu’est ce cap. Bon, beaucoup de bateaux extrêmement bling-bling sont ancrés à proximité de notre modeste voilier de 14 m. Mais en nageant dans cette eau d’une incroyable clarté de seulement 4 m de profondeur, Pierre prépare en deux temps trois mouvements un petit apéro posé au bord de la plage pour les plus motivés. J’en fais partie.
La soirée pizza qui suit est tout simplement dantesque. Des fous rires à gogo, pour de simples petites blagues : la triplette des pipelettes était particulièrement en forme sous le magnifique coucher de soleil qui illuminait la baie ! J’en pleure et m’en étouffe de rire : ça ne m’était jamais arrivé, de mémoire.
Je ne réalise pas que demain sera le dernier départ pour le large et espérer terminer ce séjour en fanfare …
Jour 6 (30 juillet)
Dernier jour. Départ à 5h depuis Cap Camarat. L’objectif du jour est d’explorer un secteur où cachalots, globicéphales et rorquals communs ont été aperçus peu de temps auparavant.
C’est la première fois que le ciel est complètement nuageux au réveil. Nous retournons en direction de Hyères, en passant d’abord à proximité des îles du Levant, Port-Cros ou encore Porquerolles.
Les rais de lumière jouant avec les nuages surplombant les falaises abruptes de cette succession de terres donnent une ambiance assez magique à ce dernier lever de soleil en pleine mer.
Durant la matinée, les conditions d’observation sont très moyennes : vent assez fort, diverses embarcations (pêche, plongée), moutons assez présents à l’approche du déjeuner en quittant les côtes.
Bonne salade de quinoa au déjeuner. La météo s’améliore de plus en plus au niveau de la fosse située au large des îles citées plus haut, secteur potentiel pour voir les espèces tant attendues. Moins de vagues et de vent, soleil de plomb, brume de chaleur. Il ne reste plus qu’à patienter en continuant le grand tour jusqu’à Porquerolles …
La frustration est de plus en plus présente, lorsque face au bateau, deux sauts de diable de mer réveillent les troupes. Rien de plus, puis quelques instants après, trois dauphins bleu et blanc nagent parallèle au bateau pendant plusieurs minutes. Le premier est même passé en dessous de l’étrave : bien cool d’être aux premières loges !
Malheureusement, malgré tous nos efforts de patience et de détermination, seuls d’autres puffins, cormorans, macrodéchets plastiques, et voiliers ou yachts seront comptabilisés durant l’après-midi. En d’autres termes : pendant une semaine, nous n’aurons vu ni globicéphales noirs, ni cachalots. Dommage …
Mouillage à la Badine vers 19h30, pour la dernière soirée, repas digne d’un réveillon de Noël : poulet mijoté avec de délicieuses pommes de terre, des champignons et une sauce gouteuse et toute en rondeur.
Je m’apprête à prendre mon dernier bain de la semaine. Il est 22h30. La semaine est finie. Vraiment une expérience à part, même s’il faut avoir à l’esprit qu’on ne peut pas toujours observer dans la nature ce que l’on espère y découvrir.
Nom final de cette expédition : « La triplette des pipelettes ».
Morale de l’histoire : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire nous viennent aisément ».
Expédition du 01 au 07 août 2020 au départ de Hyères
Jour 1 Samedi 1er août 2020. Episode « Covid »
Suspens… qui sera à bord pour cette nouvelle mission ? Après une alerte « contact Covid » pour l’équipage précédent, le suspens est à son comble : quels seront les résultats des test PCR ?
Qui reviendra à bord ? Le skipper ? Une partie des triplettes qui doublent leur mission ? Mme. Cybelle, Céline A. qui sera notre éco-guide, est sur les nerfs…
A midi trente, le verdict tombe : tous négatifs ! Youpi !
C’est donc en compagnie de Maïliss, Béa, Evelyne, Céline avec Louis, Philippe, Jean-Michel et moi, Françoise que l’aventure peut commencer.
Après un repas décousu avec l’arrivée des uns et des autres, Céline et Pierre ont fait les briefings obs et sécurité à quai. Le Diapason - notre maison pour la semaine – a pu sortir en fin d’après-midi pour se mettre à la Badine pour une baignade et le repas. Puis l’équipage est parti pour une nuit de navigation : cap à l’Est pour éviter le vent annoncé par la météo. Céline et Pierre seront de quart de nav, d’abord à la voile pour le plus grand plaisir de tous, surtout de Louis qui à la faveur d’une belle vague, a été rafraîchi instantanément ! La nuit se terminera au moteur pour arriver au Cap Roux pour le mouillage.
Jour 2 Dimanche 2 août 2020
Après une belle nuit de navigation sous un ciel éclairé par une lune éblouissante et un vent chaud, l’équipage se réveille au sein d’une crique de roches rouges : la calanque d’Aurelle. Nous y terminons le briefing cétacés et bateaux pour mieux suivre le protocole d’observation. La matinée se déroule sous un flot d’informations, nous avons hâte de partir en mer et d’appliquer les consignes. Sous un soleil ardant, avec patience, nous guettons la moindre vague, la moindre dorsale…
Malgré l’implication et la persévérance de tous, l’après-midi se termine avec une apparition furtive de 2 dauphins. Direction Saint Jean Cap Ferrat où les chefs Béa et Pierre nous concoctent un sublime risotto légumes-parmesan. La soirée se termine sous la lune rousse.
Jour 3 Lundi 3 août 2020
On quitte le mouillage vers 5h00 et à 6h00 une tornade est aperçue au loin dans la mer, nous avons droit à un gros grain. On navigue à la voile, pas d’observation car météo capricieuse. On en profite pour prendre un cours de nœuds marins par le skipper Pierre : nœud de cabestan et nœud de chaise, avec le serpent qui se mord la queue ! Puis pomme de touline pour mieux lancer les amarres sur le quai. Nous nous dirigeons vers la Napoule et en chemin nous observons un beau poisson lune (Mola mola) et alors que Louis prend la barre, nous voyons des bébés dauphins, mais où sont les adultes ?
Petit stop à quai pour faire un avitaillement complémentaire et surtout, changer la bouteille de gaz après que Céline se soit adonnée à la préparation d’une succulente tarte courgettes-parmesan qui fera l’unanimité au déjeuner. Celui-ci sera pris au mouillage vers la calanque Notre-Dame pour s’abriter du vent (enfin, si on peut). L’endroit est sublime ! Le programme sera récréatif, faute de conditions adaptées à l’observation, tant pis : snorkeling, bronzette et cerise sur le gâteau, en fin d’après-midi, cours magistral sur la faune et la flore de Méditerranée par Mme. Cybelle herself. On s’endormira moins bête ce soir.
Enfin, repas préparé par Pierre et Céline (et oui, elle est partout) : spaghetti à la tomate fraîche et à l’ail. Après la vaisselle à l’eau de mer (sans perte aucune lol), dodo pour tous car mine de rien, ne rien faire fatigue !
Jour 4 Mardi 4 août 2020
6h00 réveil après une nuit mouvementée au mouillage ; le roulis ne nous a pas bercé ! Il ne fait pas très beau, nous allons essayer d’échapper au mauvais temps, alors direction le large. La pluie et les orages nous accompagnent, la température chute, on sort les cirés et les capes de pluie. Les conditions reviennent au beau, nous allons pouvoir démarrer les obs pendant 2 heures. C’est la journée Puffins, il y en a beaucoup posés sur l’eau et en vol, rasant l’eau, c’est trop beau! Une ou deux vélelles font leur apparition. Mais rien d’autre et pour cause : une bande de jet-skis sortant du golfe de St Trop’ fait mumuse juste là où nous sommes, donc peu de chance de voir quoi que ce soit.
La houle se forme, on va se réfugier à l’abri du fort de Brégançon, voir Manu… Le mouillage est super beau, l’eau turquoise, Louis se croit à Hawaï. Photo de groupe et repas de midi (enfin il est 14h00 mais on est en vacances). Tentative de baignade mais l’orteil mis dans l’eau ressort bleu, la température de l’eau a chuté. Donc farniente pour tous puis préparation des agapes du soir : couscous, gâteau pain perdu aux pommes. Avec mojito en apéro. Ben ouais, faut bien compenser l’absence de cétacés.
Jour 5 Mercredi 5 août 2020
Réveil à Brégançon, la mer est calme, plus de vent, un plouf s’impose. Elle est fraîche mais ça fait du bien et on fait nos ablutions vite fait. On appareille vers 8h00, après avoir vu Manu en ski nautique (mais était-ce bien lui ???). Direction le large en passant entre Port-Cros et Porquerolles. La houle va se calmer et l’objectif est de passer la nuit en mer. Les obs commencent, il y a de la motivation dans l’air. La matinée est calme, l’après-midi moins : nous voyons une raie mobula, puis une deuxième et plus tard, le clou du spectacle : un Stenella avec à côté de lui des dauphins de Risso. Yes ! La ligne mise à l’eau par Pierre s’affole, mais priorité aux dauphins. Ils sont 5, avec leur peau éclaircie presque blanche par endroit, c’est trop beau ! Plus tard encore, à nouveau des stenellas feront le show avec des sauts juste devant nous. On en a plein les yeux. Maintenant, apéro et dîner : patates rôties au four et omelette au fromage agrémentés d’explications pour les quarts de nuit qui débutent à 22h00. La lune éclaire bien, nous voyons les étoiles, le bateau roule car il y a peu de vent mais de la houle, la nuit va être agitée.
Jour 6 Jeudi 6 août 2020
En pleine mer. Après cette nuit chaotique, démarrage des obs à 7h30. Deux heures à scruter la mer, à peine un puffin ! Puis vers 9h30 on aperçoit au loin une masse sombre : un rorqual qui ne souffle pas. Commence alors une partie de cache-cache pour le retrouver. Enfin il apparait plus proche de nous, il semble être en plein repas, tranquille. Nous restons avec lui une heure et reprenons le cap. Quelques stenellas ont croisé notre route, dont un groupe important, mais à peine 2 d’entre eux son venu à l’étrave. Repas en pleine mer et reprise des quarts pour une après-midi bredouille. Nous regagnons Porquerolles un peu tristes pour faire le plein. Direction la Badine maintenant pour le dernier mouillage, repas et nuit à bord. La nostalgie nous gagne déjà… Et demain retour Hyères pour nettoyage complet du bateau, une bonne douche et un bon resto tous ensemble. LA semaine est passée en un éclair, riche de rencontres humaines et animales. On s’en souviendra longtemps !
Expédition du 08 au 14 août 2020 au départ de Hyères
Samedi 8 août 2020
Premier jour de mission…à fond !!
On apprivoise le bateau et le capitaine.
Grande réussite de la journée : une espèce en voie de disparition a été prise en photo dans l’eau et hors de l’eau.
Après-midi studieuse sous la houlette de Marie à la découverte des espèces marines que nous avons hâte de rencontrer. On mesure à présent l’ampleur de la tâche qui nous attend.
Mouillage et bain (froid) à la presqu’île de Giens.
Mission top chef : réussie avec quelques brûlures à la cuisson (il va aussi falloir apprivoiser le four !).
Coucher de soleil brumeux, photo de groupe expérimentale…
Dimanche 9 août
Jo est un lève tôt, il fait encore nuit noire quand son réveil sonne. L’équipage roupille et tout doucement le bateau s’ébroue. Le mât grince, le moteur ronronne et le voilier quitte le rivage. Le premier dauphin est pour Marie et Claire, réveillées à l’aube. L’œil aux aguets, Claire en aperçoit 2 de plus, des Stenella.
Petit dej’, lever de soleil et la mer est d’huile.
A 7h30, les premiers observateurs sont en poste. Beaufort 1, nuage 0 et ça commence. Très vite le nombre des cétacés a de loin dépassé le nombre des matelots.
Moment d’émotion lorsqu’on découvre le premier groupe de dauphins bleu et blanc, de la petite dorsale furtive décelée par l’œil acéré de Bruno. De caudale en caudale, ils seront 2, puis 5, puis 15…
Observation dans le calme, on rentre dans leur intimité, le bateau coupe le moteur, le souffle des évents, le clapot contre la coque. Le bateau contourne le groupe en douceur, un moment suspendu, de communion avec le monde animal.
Mais le temps est venu de quitter le groupe, le moteur vrombit et les dauphins plongent à l’étrave du bateau, pour profiter de l’accélération, nous explique Marie. Personne n’a vraiment envie de les quitter ces premiers dauphins, un vrai cadeau.
Et si l’on déjeunait… plan ratatouille /riz, on commande une nouvelle obs pour après le déjeuner.
A nouveau un groupe de bleu et blanc dont un bébé.
Puis….nous ne serons pas déçus. Claire décèle quelque chose… Nous, on ne voit rien… Enfin si, là-bas , mais OUII ! Un rorqual…non deux !! Il y a bel et bien 2 dorsales.
Puis, plus rien…le temps est suspendu… la tension monte, se feraient elles désirer ? Jo coupe de nouveau le moteur, les revoilà à bonne distance. Une lente farandole s’instaure entre elles et nous . Nous sommes gâtés pour le premier jour !!
L’après-midi se termine dans l’espoir de nouvelles apparitions, mais ne soyons pas trop gourmands, il faut garder quelques surprises pour demain.
Il nous reste quelques Puffins méditerranéens (les frénétiques) et cendrés (plus calmes et efficaces), quelques bouts de plastique (tellement trop de plastique !!) pour occuper les observateurs en fin de journée.
Hé ! Hé ! Navigation à la voile. Enzo déroule le génois, Elisa tient la barre et surtout le cap ! Pas simple, l’inertie du bateau est importante, mais quelle belle expérience. Il faut accélérer un peu, c’est ça quand on prend son temps pour les observations. Alors arrivée au moteur dans l’anse de La Ciotat.
Baignade : l’eau est bonne. Une vraie récompense après cette belle journée.
Mais déjà, il faut penser au boulot. Ceux qui débriefent l’IPAD qui n’a pas manqué de faire son caprice en fin de journée récupération du code Puk) et ceux qui épluchent les patates, et le four qui fait ce qu’il peut.
Le repas s’anime autour des anecdotes d’observations, on apprendra même la couleur des excréments de baleine, mais chut , ça c’est une autre histoire !
Bonne nuit, la compagnie.
Lundi 10 août
Malgré un départ matinal, retour à la case de départ (La Ciotat) en raison d’une brume épaisse. Finalement, l’envie était trop forte, la météo plus clémente, nous repartîmes vers les cétacés. Après plusieurs heures de navigation, un premier groupe de dauphins bleu et blancs, puis un deuxième et encore un troisième… Tous plus nombreux les uns que les autres. Un vrai ballet de dauphins que nous avons « capturés » dans nos appareils.
Sous un soleil chaud, une mer très calme, les observations s’enchainaient.
Soudain des paillettes argentées couvrirent l’horizon : des globi. Une mer de globicéphales… Nous poursuivîmes à une allure effrénée. Jour de chance : Ces petits globi un peu curieux s’approchèrent de nous. Nous avons pu dénombrer des sous-groupes avec des petits.
Quelques kilomètres, quelques coups de vents, un arrêt temporaire à proximité de Port-Cros. Faute de place, notre arrêt finalement fut le Lavandou.
Moment fort le soir : création du groupe What’s App, les groupies des globi.
Mardi 11 août
Levée à l’aube du capitaine, suivi de tout l’équipage.
Début des recherches avant 8h. Cela commence avec un puffin cendré. Un dauphin discret en début de matinée et beaucoup de soleil (et donc de coups de soleil).
Repas bien mérité pour l’équipage après une rude matinée.
Début d’après-midi rythmé par les battements d’ailes des libellules.
Deux dauphins ont montré le bout de leur nez pendant la sieste d’Enzo. Changement de cap pour rejoindre Sainte Marguerite (grand plouf pour Lean et gros plouf pour Enzo), et virée sous l’eau pour tout l’équipage qui a eu bien chaud cette journée.
Mercredi 12 août
Journée exceptionnelle, si exceptionnelle… qu’il sera difficile de ne rien oublier..
Jo avait annoncé une grasse matinée. Réveil 6h30. Le capitaine saute à la mer puis remonte dans le cockpit. Le petit déjeuner s’organise. Les têtes émergent les unes après les autres. Sur le pont, Marie commence sa gym et soudain s’écrit : dauphins ! 3 dauphins ! Cela finit de tirer du lit les derniers endormis. Ni une, ni deux, voilà tout l’équipage sur le gaillard avant, sauf Jo qui tente de calmer sans succès de calmer les troupes. «C’est encore des Stenella, il n’y a qu’à regarder l’aileron… » Marie réfute « Encoche bien visible sur la nageoire dorsale de l’adulte, aucun doute possible… Tursiops ou grand dauphin ou flipper pour les non-initiés ». Ceux du grand bleu précise Bruno.
La bataille de vocabulaire d’espèces commence. La cétologue en chef finit par l’emporte et le skipper par céder. Le skipper n’est encore qu’une grosse boule rouge. On s’approche doucement. Les deux dorsales fendent l’eau dans la baie de Cannes. Une mère et son petit. Sourires immenses. Une nouvelle espèce. Le bateau prend le large. Je me fais rabrouer (Leàn) quand j’annonce beau présage. Il semblerait qu’un bon marin ne doit pas avoir ce genre de certitude. Et pourtant !
Le premier quart vient à peine de commencer. L’heure est encore au ménage, quand les premiers Stenella pointent le bout de leur rostre. Dauphins !!! 8 en tout, multiplié par les sous-groupes et les échos pour avertir les cuistots, le capitaine pendant ses siestes et ou repérage dans la soute.
Forte suspension de diables des mers (1 ou 2), interrompu par un bateau de Whale watching avec des observateurs trop agressifs qui ont foncés dessus. A la place de l’observation souhaitée, petite chasse de thons. C’est l’arrivée du plancton.
« Beau présage ? » aimeront demander encore. Cela s’enchaîne sans interruption. Véronique tente de retenir le nom latin du grand dauphin en le comparant à celui du dinosaure s’exclame « tortue ». Elle sera pour elle seule furtive. La deuxième repérée par Marie, aura elle, le bon goût de rester plus longtemps en surface. Une caouanne de plus de 60 cm de large avec un beau pouce pied sur sa carapace.
Un peu plus tard. Œil de lynx alias Claire de son petit nom, perçoit un souffle au loin. Véro renchérit. Le cap est donné. Un rorqual… Gigantesque… Et si près que « pour un peu, on te l’aurait mesuré au mètre ». Le seul son du souffle nous laisse tous muet. Et ce dos qui s’étire et qui n’en finit plus. Nageoire dorsale infini. Silence. Elle respire. Et sur le bateau, nous sommes en apnées. Après de longues minutes, le dos de la baleine s’arc. Elle sonde. Et nous, nous poursuivons la route. Magique !
Cap au large. Mais une nappe de nuages apparait. Jo décide de renoncer au mouillage de nuit en pleine mer. Trop dangereux en cas de brouillard nocturne. Tant pis pour le zooplancton luminescent. Il faudra revenir.
Après un rond dans l’eau, assez élégant… en route. Mais Dame Nature ne sera pas ingrate. Leàn et Elisa perçoivent un souffle à l’horizon. Encore une belle promesse. Mais le souffle est loin. Et le capitaine inquiet. Ce changement de plan n’est pas sans conséquence, nous atteindrons le mouillage vers 22h et donc dans la nuit totale. Pas question donc de se dérouter, mais à deux heures surgit alors un groupe de blancs bleus, un saut, deux sauts… à l’endroit, salto arrière, ils sont incroyables, tous joyeux, ils bondissent de toute part, on en compte vingt environ. Un curieux vient nous voir, un saut tendu magnifique tout proche du bateau, puis il se met à l’étrave et nous accompagne un moment. Le groupe finit par disparaître quand tout à coup une nageoire, oui ! Une nageoire, un mola mola incroyable. « Jo, il faut aller voir ! Une espèce encore non observée par notre équipage. » Il déroute le bateau, on se rapproche et on fait le tour… d’un magnifique… morceau de bois en forme de nageoire de mola mola. (Enzo l’a immortalisé en photo.)
Pas le temps d’être déçus, un groupe de dauphins à tribord trace sa route. Ils rejoignent le large, par deux, par quatre, un saut par-ci, un saut par-là. Un retour incroyable en compagnie de tous ces dauphins.
Le soleil décline, le ciel rougeoie, les lunettes de Leàn magnifient le paysage dans des tons de rose psychédélique. Puis, au coucher du soleil, le dernier dauphin, il vient à l’étrave à droite, à gauche, il joue avec notre bateau, quel moment… La journée finit comme elle a commencé : en compagnie des dauphins. Une incroyable journée que nous garderons toujours dans le cœur.
Jeudi 13 août
A 6h30 ce matin, près des îles de Lérins, à nouveau, le nombre de nageurs s’est décuplé. 0 la suite de Jo’, Véro, Bruno, Marie et Leàn sautent à l’eau. On s’attarde un peu, avec l’infime espoir, maladroit parce qu’un peu interdit, que nos amis matinaux d’hier débarquent juste là.
Marie monte ensuite sur le pont pour faire sa gym, encouragée par tout l’équipage, qui croise doigts et doigts de pieds. Petit déj’ avalé, voici néanmoins le voilier qui démarre.
Les observateurs sur le pont sont déjà au taquet. « Ils sont là ! » Quelques centaines de mètres plus loin, la maman dauphin et son petit font leur vie. Elisa est bien sûr à l’iPad, Claire invente la leçon de vie de cétacé à cétacé : « Tu vois tout ça ? C’est des yachts. A éviter ! » Contrejour toujours, mais Marie persévère jusqu’à avoir sa phot ID. Et puis hop, vrai départ !
Au milieu des îles encore, un cri inattendu : « Souffle ! Rorqual ! » C’est un jeune. Discret. Qui semble perdu au milieu des navires trop nombreux. Il disparaît, respire beaucoup beaucoup plus loin. Diane, Enzo, Jo, Bruno… à l’arrière aussi tout le monde guette. On enchaîne les arrêts redémarrages de suivis à rendre l’IPad complètement fou.
Une joyeuse bande genrée de jet skis passe à terrible allure et freine brutalement. Horreur ! Ils ont vu la bête… Heureusement, le moniteur a l’air discipliné. On fuit aussi, abandonnant ce géant déjà trop assailli par les bruits pour d’autres horizons.
Beau présage ? Cette fois non. Journée plus plate. On se relaie sur le pont pour comptabiliser les bateaux et les « goélands indéterminés ». Trop de moteurs, trop de sillages, et pourtant les côtes nous semblent désertes.
18h, arrêt essence à Porquerolles. Arghh !!! Du monde, des masques, la terre… Petit aperçu de ce qui nous attend demain. Alors vite, vite, on reprend la mer.
On mouille à La Badine. Photos, grand bain, distribution de T-Shirts, apéro, repas, vaisselle, la soirée file. Et il reste encore ce journal à finir. Dans le noir. Hop, c’est chose faite !
Expédition du 15 au 21 août 2020 au départ de Hyères
Journée 1
Après des semaines d'attente, nous voilà enfin à bord pour une semaine à la recherche des rorquals et dauphins, et autres animaux marins qui voudront bien venir nous saluer. Retrouvailles sur le port entre ecovolontaires grâce au super Tshirt ! Heureusement que certains l'ont revetu !
On file de l'ôôôôtre coté du port pour retrouver le bateau et nos super hôtes Marie et Jo. Dernières petites courses et topo bateau sécurité réalisé une fois réalisés on fuit la canicule loin de la cote direction le mouillage. Présentations, déjeuner et trempette plus tard, on attaque le vif du sujet : la formation à l'utilisation expert deObsenMer *tintintin* ainsi que l'appréhension des jumelles-compas *tintintin*. Nous sommes parés pour le lendemain *tintintin*. Après diner direction le repos pour être en forme le lendemain pour notre première vraie journée d'observation.
Journée 2
Premier réveil à bord du voilier, bercés par le ronronnement du moteur. Direction le large pour la première observation. Les esprits s'interrogent : sera-t-on chanceux ?
Pas le temps de simuler des observations, les premiers Globicéphales viennent nous saluer. Après cette première surprise, les rencontres s'enchainent : des Stenalla Coerueoalba, d'autres globi, des tortues, un mola-mola, des chasses de thons, ainsi que des vélettes, des pélagies et des exocets. Nous avons malheureusement croisés de nombreux déchets dont un qui servait de repas à un tortue. Quelques oiseaux ont aussi croisés notre route. Après cette matinée bien chargée, toute l'équipe est au point pour les prochaines observations. Malheureusement l'après-midi ne sera pas aussi fructueuse. Nous verrons quand même des dauphins en chasse et des puffins cendrés. L'animation viendra surtout de la navigation à la voile et de la douche au seau d'eau à l'arrière du bateau en prévision d'une arrivée tardive au mouillage. Cette arrivée se fera au soleil couchant accompagné par les puffins cendrés survolant le bateau et par un sphinx (papillon) posé sur le foc. Pause nocturne de rêve au Cap Camarat, presque seuls, pour se reposer de cette longue journée et attaquer sereinement celle du lendemain qui s'annonce météorologiquement plus mouvementée.
Journée 3
Départ du mouillage un peu tardif. Les conditions météo ayant été annoncées plus mauvaises pour l'observation, nous avons été faire une peu de snorkelling autour du mouillage près des rochers : nous y verront petits poissons, étoiles de mer, et même deux pélagies : de quoi les étudier de près.
Départ ensuite pour la mer. La matinée fut calme, mais nous aperçumes tout de même les souffles de deux rorquals, les chanceux ont pu apercevoir leur nageoire dorsale. Malgré une attente sur la zone, ils ne réapparurent pas dans notre champ de vision. Quelques temps plus tard un groupe de dauphins apparu à babord. Début d'après midi direction le mouillage, la houle et le vent devenant trop forts pour une observation pertinente. Ce retour se fera à la voile, et sera mouvementé. On profite de l'après midi pour finaliser la formation théorique.
Journée 4
Ce matin, réveil houleux près des Iles de Lerins; non pas à cause des jetskis, mais bel et bien de cette météo qui ne veut s'arranger, ce qui rendra l'observation délicate. Celle-ci ne nous empêchera pas cependant de commencer les observations ! Un groupe de dauphins vient jouer dans l'étrave dès le départ. S'ensuivra un ballet de puffins et de goélands durant toute la matinée, Hugo ne sait plus où donner de la tête pour la tablette, et Pauline ne voit toujours pas les exocets. Journée écourtée, nous passerons l'après-midi et la soirée dans un mouillage dans la rade de Villefranche-sur-Mer. Ici, nous avons comme le sentiment de se trouver sur une autoroute pour bateaux. Toujours bercés par la houle, nous nous lançons dans la préparation des préfous et des pizzas ; résultat, le repas durera 3h !! Nous finissons la soirée dans la douceur, sur le pont du bateau et sous les étoiles. Nous avons même réussi à profiter du cinéma en plein air de Villefranche, avec au programme Scooby-Doo !!
Journée 5
Aujourd'hui s'annonce une journée bien chargée puisque Jo part du mouillage à 5h00! ; au fur et à mesure de la journée la mer s'est calmée permettant quelques observations. Pas de folie mais quelques dauphins, des chasses de thons, des oiseaux et un grand débat sur les vélelles. Le mouillage s'est fait à la Badine (à l'heure de la douche, nous avons testé l'hydrophone, Fred imita les cachalots avec plaisir ), mais à l'heure de se coucher, la plage d'en face s'est transformée en boite de nuit géante, Jo n'arrivant pas à dormir, il démarra le moteur du voilier pour se diriger à la pointe de la Badine pour être plus au calme.
Petit tips pour les prochains écovolontaires : éviter la Badine le mercredi soir !!
Journée 6
Notre journée commence aux aurores, Jo part à nouveau du mouillage à 5h00 et à 6h30 nous étions tous prêt pour le premier tour d'observation ! Une journée bien étrange avec des groupes de dauphins, des tortues et des oiseaux très discrets, comme si nous les sortions de leur torpeur, le bateau a d'ailleurs frôlé une tortue qui semblait très surprise de nous voir là ! L'après-midi fut très très calme au niveau des observations. La météo était favorable pour hisser la voile, Fred prit ce rôle de barreur à cœur joie durant toute cette période !
Une fois le plein d'essence fait à Porquerolles nous sommes parti fêter notre dernier apéritif ensemble au mouillage près de la plage de la Capte. Une fois le l'apéro et le repas fini nous sommes allés passer notre dernière nuit à bord du voilier au port de Hyères. Une fois amarrés nous entendîmes le moteur s'éteindre pour la dernière fois...
PS : au fait, c'est plutôt les mains qui mouillent le torchon !!
Expédition du 22 au 28 août 2020 au départ de Hyères
Jour 1 : 22 aout
Bonjour, aujourd’hui on a découvert le bateau et toute la team. On a attendu les courses un moment…
On a également transpiré pour aller au supermarché.
Puis après manger on a quitté le port grâce à une manœuvre de qualité.
Arrivé au mouillage, nous avons eu les explications de nos deux grands sages.
Ensuite on a fait un plouf parce qu’il faisait quand même très chaud.
On a cru voir des oursins, mais en fait non…
On a aperçu une étoile de mer mais pas trop.
Et maintenant, apéroooooo !
Jour 2 : 23 aout
Départ à 6h30, avec un beau levé de soleil.
Le matin la mer était agitée, ce qui a valu de donner le mal de mer à une bonne partie de l’équipe.
Quelques belles observations tout de même, avec une tortue Caouanne, un diable de mer, et plusieurs dauphins.
Comme qui, malgré que Jeanne est prononcé un mot interdit, nous avons pu voir des animaux.
Mais le mal de mer s’est vengé sur elle.
Une fois arrivé au mouillage, baignade pour tout le monde dans une eau très claire.
Jour 3 : 24 aout
Premier réveil à 5 heures, apparemment la riche population tropézienne n’est pas concernée par le covid. Soirée et musique à fond !
Départ à 6h30 pour une journée avec une mer assez houleuse, variation entre le niveau 2 et 3 toute la journée.
Peu d’animaux observés (2 dauphins et un diable de mer) qui sont restés très furtifs.
Le premier frisson viendra d’une gourde tombée à l’eau (merci Gwendal).
Tout le monde sur le pont, on réveil Antoine, chasse à la gourde (que nous avons récupéré).
Deuxième frisson, un bidon plastique qui était accroché à une tortue (ce que nous pensions), finalement pas du tout, la tortue était juste tranquille à côté (nous avons peut être interrompu une superbe amitié naissante).
Nous rentrons mouiller au large de Canne, croisant deux exocets sur la route. Baignade, apéro et rôti de bœuf, et dodo tôt, départ à 4 heures demain matin.
Jour 4 : 25 aout
Départ à 4 heures ce matin, début des observations à 7 heure avec beaucoup de méduses à l’avant du bateau. Les hostilités démarrent vraiment pour le second quart, sont-ils plus attentifs ? Cette question restera en suspens.
Une raie, plusieurs groupes de dauphins et des tortues.
Un poisson lune nous fait la surprise avant de manger, sortant sa nageoire de l’eau.
Après manger, petite baignade avec 2500 mètre de profondeur, appréciable mais néanmoins légèrement angoissant.
Reprise des quarts pour l’après-midi, on attend tous Michel le rorqual désespérément, mais, timide, il ne sortira finalement pas de la journée.
Deux poissons lunes et quelques dauphins pour nous consoler et on part pour le mouillage à la voile.
Arrivée à 23 heure, une petite bière pour les plus téméraires, un bon repas et au dodo.
Jour 5 : 26 aout
Départ à 9 heure, enfin une grasse mat pour notre skippeur qui se plaignait de faire des journées de 20 heures. Les conditions météo étaient bien trop mauvaises pour faire des observations mais parfaite pour essayer la voile.
On a donc fait de la voile (à 45 degrés) et on a même pu expérimenter la barre (plus ou moins bien pour certain mais je ne citerai pas de nom).
On a totalement arrêté les observations vers 14 heures.
Enfin arrivé au mouillage, après plusieurs douches imposées et les mains en feu, on a pu se poser, parallèlement à la mer et profiter de la faune aquatique près des criques, munis de masques et de tubas.
Ps : Ils m’ont forcé à admettre que j’ai renversé mon verre de rosé et mon repas.
Jour 6 : 27 aout
Levé à 8 heures, pour aller voir les poissons, poulpes et étoile de mer.
Brunch à 10h30 (tartine grillées avec tous les reste du frigo, trop bien ! )
Départ de Cap Benat (l’île des riches) jusqu’à la presque île de Jien, avec des vagues et Aurélia et Simon à la barre (avec Antoine qui surveillait).
Arrivé au mouillage avec Clément, Eloise, Aurélia et Gwendal ont joué à tarzan, la dernière fille a bronzée en attendant.
Présentation d’Aurélia sur les cétacés ... Merci Aurélia et merci Jammy.
Apéro avec tous les restes de biscuits, pâté, saucisson, et chips (Trop cool n’est-ce pas Jeanne ? )
Bonne ambiance, on parle de nos expériences.
Je suis le dinosaure du groupe (J’ai 49 ans )
Ceux qui ont 29 ans sont vieux !!!
Bonne semaine de rigolade.
Expédition du 29 août au 04 septembre 2020 au départ de Hyères
Samedi 29/08
Première journée, le soleil est présent mais au-dessus des nuages. Bonne journée / formation. Le bateau sera mené d’une main de maitre par Pierre et l’équipage composé de vaillants moussaillons sera encadré par Aurélia pour les observations. La journée entre quelques courses, les repas, et le reste des préparations, a été rythmé par quelques pluies (les premières depuis 90 jours « enfin « disent certains… )
Dimanche 30/08
Aujourd’hui pas de mammifères marins en vue mais beaucoup, vraiment beaucoup de moutons : des petits, des moyens, des gros, des dodus, des pressés d’arriver à la côte et des fainéants qui se laissent porter par la vague. Grace au sauvetage d’un kitesurf, qui finalement n’était pas en détresse, on a pu faire un surf en vent arrière à 8,8 nœuds au coucher de soleil en face du fort de Brégançon, le rêve !!!
Lundi 31/08
Première douche pour certains matelots dans la crique du cap Bénat. La mer s’étant calmée cela signifie que les observations sont possibles. Les explications de l’utilisation de l’application OBSenMer dispensé, le sérieux peut commencer. Premier groupe de dauphin repéré à la fin du premier quart. Il n’avait envie de jouer avec nous, certainement du fait de la présence d’un petit.
Mardi 01/09
Réveil tranquille au mouillage de Lerins. Entre les tartines briochées grillées par les soins de Mathieu et le jus de chaussette d’ Yvan, le petit dèj est top… cette journée s’annonce plein de rebondissements. Le temps et l’état de la mer nous permettent de commencer rapidement les observations au niveau expert. Quelques dauphins montrent le bout de leur aileron mais ils sont pressés. Et là, à la fin du dernier quart du matin, un souffle !!!! Alléluia !! Le souffle, c’est obligé, C’EST UN CACHALOOOOOT !!! il a fait des mini sondes de 10 ou 15 minutes maximum, ce qui nous a permis de l’observer à plusieurs reprises et plutôt bien ! Nous sommes ravis d’avoir réussi à prendre en photo sa queue lorsqu’il part sous l’eau !! C’est un moment magique avec un cachalot !! On se trouve plutôt chanceux !! Après le repas du midi nous partons à la chasse … au trampoline !! En effet, un cachalot est distingué à l’horizon se révèle être un trampoline sur une grosse bouée gonflable abandonnée au milieu de la mer. On poursuit donc la journée avec cette belle prise attachée à l’arrière du bateau. L’après-midi, malgré le temps sublime, n’est pas aussi prolifique que le matin. C’est même le calme plat. Heureusement que Nelly est là pour repérer le moindre remous! On a assisté à une petite chasse de thon qui nous a fait l’animation de la fin de journée. Superbe fin de journée à l’approche de Nice et des reliefs profilés autour. Yvan a débloqué le compteur de la pêche avec une petite Oblade et les plus courageux sont allés faire trempette en affrontant les méduses. On a passé la soirée en profitant de la vue nocturne autour, en se délectant du menu du soir préparé par nos chefs… Guacamole, salade de pois chiche et pizza !!
Mercredi 02/09
Longue et belle journée se profile. Après un petit déjeuner express et un plongeon dans les eaux claires de la crique. Nous voilà partis direction le grand large. Malgré quelques cumulus, le temps est clair et le vent faible. Toutes les conditions sont réunies pour faire de belles rencontres. Nous arrivons dans les eaux profondes mais quarts se succèdent sans résultat. L’ambiance à bord immuablement bon enfant et l’organisation sans faille. Comme chaque jour le repas du midi est aux « aux petits oignons » et permet de redonner de l’énergie à l’équipe, bien motivée à dénicher le graal. Quelques dauphins discrets croisent notre route mais pas de quoi sauter au plafond et puis un moment rare se produit une tache blanche apparait sur la surface : pas de doute, il s’agit du discret dauphin de Risso. L’instant est magique, les deux compères tournent autour du bateau et viennent à notre contact avec lenteur et grâce… que du bonheur.
La route reprend avec l’équipage remonté à bloc. On continue à enregistrer la présence de dauphins bleu et blanc mais pas évident de prouver qu’il s’agit bien de cette espèce. Les conditions météo s’améliorent encore : le vent est tombé et la houle très faible. L’observation est encore plus aisée mais toujours rien à l’horizon. Pierre le commandant de bord nous indique que nous passons au-dessus des canyons, c’est une zone de profusion de nourriture pour les cétacés. Un diable de mer surgit à l’avant du bateau et l’instant est trop furtif pour en profiter mais c’est un enregistrement de plus pour la science.
Alors que la journée touche à sa fin, un souffle se fait entendre à tribord. Il s’agit bien de la rencontre du « troisième type » tant attendue, le dos d’un immense rorqual s’offre à nous et disparait dans les abysses. Là s’organise un suivi avec l’espoir que l’animal refasse surface à proximité. 15 minutes se sont écoulées et voilà que le monstre des mers refait surface. L’instant est fugace et il sonde à nouveau dans les profondeurs… on ne le reverra plus.
Le soleil s’apprête à se coucher. Les observations sont terminées. C’est alors que trois ou quatre dauphins en groupes étalés font quelques sauts à proximité du bateau. Dans le soleil couchant, il nous offre un magnifique ballet de clôture. Le spectacle des éléments se termine par un coucher de soleil et un lever de lune dans la foulée. Il s’agit ensuite d’organiser la veille de nuit par quart de 2 heures puisque nous passons la nuit en pleine mer sous un ciel de pleine lune.
Jeudi 03/09
Les quarts de nuit ont été des instants magiques, avec la pleine lune et les étoiles se reflétant dans la mer noire. En fin de nuit, nous avons soudain entendu des respirations à proximité du bateau, et avons distingué au clair de lune, quelques dauphins épars venus nous rendre visite.
Le lever du soleil s’est révélé être tout aussi magique, dans un ciel parfaitement clair, sans nuage, et une mer d’huile. Au cours de la nuit, nous avons dérivé de 5 milles vers le sud. D’autres dauphins viennent nous saluer, sans s’attarder au petit déjeuner. Le bateau redémarre à 6 heures du matin, pour la plupart des matelots, la nuit a été courte. Nous faisons route plein ouest, à 50milles des côtes. Le premier quart est infructueux, malgré les conditions optimales. Un deuxième quart s’enchaine ; et soudain un souffle vient briser le silence et un dos massif est repéré. Il s’agit bien d’un rorqual commun, tant attendu. Mais cet animal sauvage ne se laissera pas approcher ; il plongera dès que l’on tentera une approche et ne réapparaitra pas à la surface. Dommage… Pas de place pour la déception ; très rapidement tout s’accélère et c’est le début de l’Odyssée et de la profusion d’observation !!! (Les scientifiques qui vont exploiter les données vont être contents – et nous aussi !). Les premières têtes de tortues apparaissent à la surface de l’eau, des juvéniles, puis des spécimens plus gros. Il s’agit essentiellement de tortues caouanes. Elles ne sont pas craintives et nous pouvons facilement les observer par transparence depuis le pont. Suivent, les surprenants et étranges poisson-lune, qui nous saluent de leurs nageoires affleurantes. C’est un bon début, tout le monde est sur le qui-vive et tout l’équipage observe l’horizon. La patience paie. Quelques minutes plus tard, nous distinguons une forme inhabituelle. Serait-ce plusieurs poisson-lune ? Nous tentons une approche. Et là, surprise : le diable de mer dans toute sa beauté, grâce, splendeur, nous autorise à l’admirer pendant plusieurs minutes. Ainsi, se crée un ballet lent entre le bateau et l’animal qui nous laisse sans voix. La chance est avec nous, nous aurons l’occasion de multiplier les observations au cours de la journée. Les observations se font en continue, nous ne savons plus où donner de la tête, tant il y a un écosystème marin riche et varié. A ce stade, nous sommes déjà comblés, mais le meilleur reste à venir. En effet, alors que nous prenons une pause déjeuner bien méritée, et que notre niveau de vigilance chute subitement (l’appel du ventre est parfois plus fort...), Aurélia, notre écoguide préférée, nous conseille de rester malgré tout vigilants. Et pour cause, entre deux bouchées d’un aïoli-pommes de terre, son œil de lynx identifie une forme massive noire à bâbord sans pouvoir identifier l’espèce. Ni une, ni deux, Pierre barre à gauche en direction de l’objet flottant non identifié. Rapidement, l’aileron dorsal si particulier du globicéphale noir apparait sous nos yeux éberlués. Rapidement, plusieurs individus se rassemblent en grappe et se dirigent vers nous. L’adrénaline est à son maximum, nous retenons notre souffle. Et l’inimaginable se produit, les animaux tournent autour du bateau, émettent des sons apparentés à un chant de sirène, font des murs de bulles sous l’eau, sortent la tête de l’eau, nous regardent : ils sont, au final, aussi curieux que nous. Tout l’équipage est en émoi, l’émotion est à son comble, sous le choc de ce moment de communion, totalement insolite, et qui va durer plus d’une demi-heure. Si le paradis existe, nous y étions.
Les conditions météo se dégradant dans l’après-midi, plus aucune observation ne sera enregistrée. Le vent augmente, nous en profitons pour naviguer à la voile, tirer quelques bords, et faire quelques pointes de vitesse. Après 7 jours sans aucune prise, le moulinet s’emballe ainsi que les deux pêcheurs à bord. Pierre s’empare de la ligne et engage un combat avec un thon qui va durer 15 minutes. Alors que l’animal est à 2 mètres sous nos pieds, la ligne cède. Et Pierre aussi ; la déception est immense. Qu’à cela ne tienne, tout le monde est comblé des rencontres de la journée.
Comme chaque jour, la préparation s’organise et la préparation des deux quiches s’effectue en navigation accompagnées de la houle. Malgré un four capricieux, et 1h30 de cuisson, nous voilà à table. Au premier coup de couteau, un objet résistant, non apparentés à du fromage ou des œufs, entre en contact avec le couteau. Eh oui, il s’agissait bien d’une grande cuillère tombée par mégarde dans la préparation. Drôle de fève. Gros fou rire.
Pierre, le capitaine, nous réserve une dernière surprise de taille, et nous emmène au mouillage au sentier sous-marin de port Cros. L’arrivée tardive nous empêchera de profiter du magnifique fond. La réserve intégrale est sous nos pieds, seule solution pour faire du snorkelling, se lever à 6 heures 30 le lendemain et aller à l’eau entre 7h et 8h du matin avant d’amorcer un retour définitif à Hyères.
Vendredi 04/09/20
Tout le monde est levé aux aurores pour profiter des beautés du monde du silence. Les conditions sont optimales malgré la fraicheur et l’humidité de l’air. Par contre, l’eau est à 24 degrés ce qui décide tout le monde de se mettre à l’eau à une heure aussi matinale. 45 minutes d’un spectacle saisissant, d’autant plus que nous sommes les seuls sur les lieux.
Nous amorçons notre retour vers Hyères, profitons du trajet pour nettoyer le bateau, faire nos sacs et tout remettre en ordre pour le prochain groupe.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, c’est avec le cœur gros mais heureux, que nous repensons à tous ces moments de partage, à tous ces beaux instants fugaces que la nature nous a offert, à ces paysages si proches de nous, si beaux, et tant méconnus. Nous sommes fiers d’avoir pu partager à ce projet collectif de sauvegarde de cette Cybelle Méditerranée.
Merci à Pierre, capitaine, de nous avoir permis de vivre une expérience hors du commun,
Merci à Aurélia de nous avoir partagé ses connaissances, son sens de l’organisation pour mener à bien la mission, son œil de lynx et sa bonne humeur,
Merci à tous les écovolontaires de la semaine, Fred, Yvan, Mathieu, Cyril, Nelly, Pascal et Margaux,
Enfin, merci à tous pour ces moments de partage, de bonne humeur, qui nous laisserons, pour sûr, des souvenirs pour longtemps.
Sur ce, direction le restaurant sur le quai pour clôturer cette magnifique semaine !
Expédition du 05 au 11 septembre 2020 au départ de Hyères
Jour 1 - Samedi 5 septembre 2020
Vers midi l’équipe est au complet. Pour la dernière de la saison, nous voilà huit filles à bord de toutes générations ! L’ambiance s’annonce folklorique !! Pierre est déjà surpris de nous entendre parler autant (courage à lui !!).
Une fois le check up fait, nous voilà parti pour un mouillage à l’Est du cap Bénat. Pierre nous a régalé avec un très bon plat et Marie nous a fait le topo. Maintenant DODO !
Jour 2 - Dimanche 6 septembre 2020
Quelques maux de mer en rodage… mais la team est au top ! Le collectif prend le dessus, et la séance « vomi » est vite oubliée.
Nous avons la rencontre furtive de deux tortues et de quelques dauphins ! Ensuite notre écoguide préférée nous a parfaitement expliqué l’application ObsenMer. Et pour finir en beauté, mouillage à Pampelone, un beau coucher de soleil et un deuxième magnifique lever de lune ! Le sourire est au rendez-vous !
Jour 3 - Lundi 7 septembre 2020
Démarrage 7h pour le Grand Bleu et lancement de quart en chantant ! Toutes nos chansons de sirènes ont attiré quelques dauphins, cependant la grosse houle qui s’était creusée nous a conduits à une après-midi snorkelling sur l’île de Port-Cros. Belle journée qui s’est terminée de manière très conviviale par un bon apéro sur le bateau.
Jour 4 - Mardi 8 septembre 2020
Réveil au port de Port-Cros. La fine équipe décide d’aller faire un peu de sport à la plage du Sud avant de larguer les amarres. Après un peu de marche rapide, un peu de gainage et une piqure de méduse, nous sommes partis vers 10h30 pour tenter notre chance en mer pour quelques observations. Résultat des courses : un diable de mer furtif et une casquette repêchée in-extremis, suivi d’une belle course à la voile pour faire le plein de sensations fortes. Pour finir, mouillage en fin d’après-midi dans une baie paradisiaque, proche du fort de Brégançon. Soirée en musique avec ti-punch, pizza, et bonne humeur de qualité supérieure.
Jour 5 – Mercredi 9 septembre 2020
Ce matin, réveil tranquille dans les eaux turquoise près du fort de Brégançon. Pleines d’espoir, nous partons en quête d’observations aux environs de 9h. Mais la météo ne le permettant pas, nous nous amarrons au port de Porquerolles et nous faisons le tour de l’île à pied. A 19h, nous larguons les amarres pour aller au mouillage à l’Est du port. Après une baignade sous la pluie, nous nous apprêtons à manger un poulet au curry.
Jour 6 - Jeudi 10 septembre 2020
Départ à 5h du matin pour la journée de la dernière chance. On n’a jamais été aussi heureuses que Pierre démarre les moteur aussi tôt !
Virginie a bravé la pluie pour voir un lever de soleil (non lever)…
Mer d’huile (sous la pluie) nous permet d’observer quelques dauphins furtifs. Très vite, nous repérons des petites ailerons noirs arrondis qui nous laissent présager la présence de globicéphales. Deux d’entre eux viennent jouer à l’avant du bateau. Moment tant attendu depuis des jours et TRES émouvant !!
Nous repartons, gorgés d’espoir. Soudain, Pierre (notre skipper) identifie un souffle … signe d’une présence de cachalot(s). En effet, nous découvrons trois cachalots (deux adultes et un petit !). Les deux adultes sondent rapidement laissant le petit à la surface qui nous régale d’un spectacle de sauts ! Notre route suit la leur un bon moment lors de notre retour en direction de Hyères.
Nous finissons par mouiller vers la pointe Est de la presqu’île de Giens le temps d’un plouf et nous mouillerons finalement plus proche du port dans un endroit plus calme.
Nous aurons longtemps des étoiles dans les yeux, expérience extraordinaire, la vie en voilier et l’aventure humaine. Et surtout des rencontres hors du commun !! Des femmes exceptionnelles d’harmonie et de douceur.