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La biodiversité : définition et enjeux

Définition de la biodiversité

Le concept de Biodiversité est né en 1992, au sommet planétaire de Rio de Janeiro.
Biodiversité, contraction de « diversité biologique », expression désignant la variété et la diversité du monde vivant. Dans son sens le plus large, ce mot est quasi synonyme de « variété du monde vivant ». La biodiversité se considère à plusieurs niveaux :

  • diversité des gènes (diversité invisible qui est à l'origine de la biodiversité)

  • diversité des espèces (dont l'espèce humaine),

  • et diversité des écosystèmes.

La Convention sur la biodiversité écologique du 5 juin 1992 a défini le terme de biodiversité comme étant « la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ».

Le nombre d’espèces sur terre

1,7 millions d'espèces ont été décrites, cependant les estimations vont de 3,6 à plus de 100 millions d'espèces. Nombre d'espèces restent donc à découvrir, et ce à un rythme qui différera selon les groupes zoologiques. On estime qu’on connaît déjà environ 50% des espèces de vertébrés, alors que 90% des insectes sont encore à découvrir.

Les enjeux de la biodiversité

Un réservoir de ressources

La biodiversité est l’objet d’enjeux importants car elle constitue un réservoir de ressources essentielles pour le développement et le bien-être des sociétés humaines :
-    ressources alimentaires,
-    ressources pharmaceutiques,
-    ressources en matériaux…
Toutes ces ressources renouvelables sont durables, mais à condition d’être exploitées de manière adaptée.

La crise actuelle

De nos jours, la diversité du vivant connaît une érosion sans précédent. Des espèces disparaissent à un rythme bien supérieur au taux d’extinction « naturel »; beaucoup, y compris parmi les espèces les plus communes voient leurs effectifs décroître d’année en année et leurs aires géographiques se restreindre. Il n’est pas exagéré de parler d’une crise d’extinction en masse, et celle là – à la différence des précédentes – est indiscutablement le fait de l’homme, de manière directe ou indirecte :
-    pollution, morcellement des écosystèmes,
-    invasions biologiques,
-    surexploitation,
-    changements climatiques…
L’étendue de cette crise est illustrée et médiatisée par les listes de l’UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature) qui dressent l’état des espèces en danger et vulnérables de par le monde. Au sein de cette liste figurent plus de 3600 espèces de plantes, plus de 3500 espèces de vertébrés, dont 25% d’espèces de mammifères.
Les conséquences de cette « érosion » ne se réduisent pas seulement à une liste d’espèces malmenées puisqu’elles entraînent aussi la dégradation des écosystèmes, ainsi que des fonctions que ces derniers exercent dans le système vivant - la biosphère - et donc des services qu’ils rendent à l’humanité.

L'empreinte écologique

Il existe actuellement un indicateur emblématique - l’empreinte écologique1  - qui tente de représenter ces interactions société-nature et les impacts de nos modes de vie sur le monde qui nous entoure donc sur la biodiversité.

1 On appelle « Empreinte écologique (EE) » le rapport entre les flux de ressources naturelles renouvelables utilisées par l’homme et les capacités de renouvellement de celles-ci. L’EE est construite à partir de la consommation finale d’un pays et utilise un module de conversion qui permet de calculer l’équivalent de ressources naturelles renouvelables consommées. L’unité d’équivalence utilisée est l’hectare d’écosystème consommé par un individu(1), une ville, une entreprise ou un pays. Cet équivalent permet de savoir combien de planètes Terre seraient nécessaires si l’ensemble de l’humanité consommait comme tel ou tel pays, tel ou tel individu, etc.

Que faire pour préserver la biodiversité ?

L'espèce humaine modifie profondément son environnement. Elle agit sur la quasi-totalité de la surface de notre planète, même sur les espaces qui les plus inhabités. Comme tout être vivant, l'Homme ne peut pas vivre sans interagir avec d'autres espèces. Préserver la biodiversité lui est donc vital. Ceci explique la présence de nombreux programmes et outils de sauvegarde de la nature ainsi qu'une mobilisation à tous les niveaux (gestionnaires, chercheurs, politiques, élus, associations, grand public, entreprises, etc.).

Comment la biodiversité est-elle protégée au niveau international ?

La planète regorge d'espaces naturels remarquables dont certaines zones, nommées points chauds de la biodiversité ou « hot-spots », accueillent une biodiversité particulièrement importante. De nombreux espaces (terrestres et maritimes) sont protégés, de multiples façons. En 2007, 110 000 sites environ soit 18 000 000 km² étaient protégés de part le monde, et ce par un ensemble de grandes organisations internationales. Parmi celles-ci, l'Unesco avec son programme sur les humains et la biosphère, « Man and biosphère» (Mab) possède le plus important réseau coordonné de protection de la biodiversité avec 535 sites protégés dans plus de 100 pays.
De plus, un ensemble de directives et politiques communes de gestion des milieux et des espèces ont été établies au niveau international afin de protéger plus efficacement la biodiversité. La Convention sur la diversité biologique (CDB) a établi en avril 2002 un plan stratégique dont l'objectif principal était d'arrêter l'érosion de la biodiversité en 2010.
La liste rouge de l'UICN recense quant à elle l'ensemble des espèces en danger, en voie d'extinction ou disparues dans le monde. Des lois internationales empêchent leur chasse, leur cueillette et leur commerce.

La protection de la biodiversité en France

La France compte grâce à ses territoires d'outre-mer un patrimoine naturel très important : elle est placée au 4e rang mondial pour sa biodiversité. Plus de 12 % de sa surface est protégée en 2009 par 46 parcs naturels régionaux, 9 parcs nationaux, 600 arrêtés de biotope et plus 100 000 hectares de littoraux appartenant au Conservatoire du littoral. De plus, le réseau européen Natura 2000 de protection des milieux concerne plus de 6,8 millions d'hectares de notre territoire en 2008. Et ces chiffres sont en constante évolution.

Au niveau national, l'état a défini différentes politiques de protection de l'environnement. Ces textes juridiques (lois et règlements) sont regroupés dans le code de l'environnement. Ils imposent un respect des écosystèmes, limitent les rejets des industries et des particuliers dans l'environnement et la modification des espaces naturels.

Au niveau local, différentes structures spécifiques interviennent à des niveaux divers dans la gestion de l'environnement ; syndicats de gestion, mairies. Les directions régionales de l'environnement...) veillent à leur bonne qualité écologique et à l'application des réglementations (arrêtés préfectoraux...). D'autres actions ciblées contribuent également au maintien de la biodiversité.

Un public de plus en plus concerné par la biodiversité

L'écocitoyenneté est une valeur qui se développe progressivement avec par exemple le développement des gestes écologiques ; la conception de produits respectueux de la biodiversité (comme le label Bio) et les constructions écologiques (label HQE) ; l'essor de l'écotourisme qui respecte et informe sur la protection des écosystèmes ; l'émergence d'une publicité « responsable » valorisant une consommation réfléchie et moins néfaste pour notre environnement ; la mise en place d'éco-taxes pour certains produits polluants (les ordinateurs par exemple), les animations en milieu scolaire et la prise en compte de ce thème dans les programmes. Cette prise de conscience en France est cependant récente et nécessite une mobilisation accrue de la population.

Changer

Face à la crise environnementale actuelle l’homme n’a plus qu’une solution : coopérer avec la nature. Il doit modérer ses demandes et prélèvement et conserver les ressources vivantes de la terre, seule manière pour lui d’assurer la poursuite de sa civilisation.
Nous devons changer nos relations avec la nature. Pour changer il faut d’abord observer et comprendre pour ensuite modifier nos comportements, nos choix, nos pratiques, nos politiques. Cela suppose un développement des connaissances sur l’évolution de la biodiversité, de la biosphère, et la place de l’homme sur la planète.

Comment mesurer la biodiversité ?

Le concept de développement durable tel qu’employé aujourd’hui a été défini en 1983 par la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (CMED) :

« Un développement qui satisfait les besoins de la génération présente en préservant pour les générations futures la possibilité de satisfaire les leurs »

Nous commençons seulement à prendre conscience que notre mode de vie est insoutenable pour la planète et ses habitants. La question principale actuelle étant : « comment pouvons-nous, dans les meilleures conditions, passer à une culture de la permanence, tant pour nous-mêmes que pour la biosphère dont nous dépendons ? »

Voilà pourquoi, à Rio comme à Johannesburg, on a insisté sur un fait encore sous-estimé, à savoir que le développement économique et social de l’humanité dépend de la santé à long terme de l’environnement – ce dont la biodiversité serait une bonne mesure.

Indicateurs de biodiversité

Étudier l’ensemble de la biodiversité est quasi impossible, voilà pourquoi les spécialistes travaillent à définir des indicateurs de biodiversité fiables.

La fonction générale d’un indicateur de biodiversité est d’évaluer l’état de santé de la biodiversité (sa viabilité, sa durabilité, sa résilience, sa productivité…), afin de permettre aux utilisateurs de prendre des décisions et d’en évaluer les conséquences.

La notion d’indicateur de biodiversité est souvent réduite à celle d’espèce(s) indicatrice(s) (aussi appelée bio-indicateur). La présence de ces espèces est utilisée pour caractériser la qualité d’un milieu. La notion d’espèce indicatrice ne couvre qu’une petite part des fonctions attendues d’un indicateur de biodiversité, on distingue également parmi les indicateurs utilisés pour évaluer la biodiversité : des groupes fonctionnels (ex : herbivores, carnivores, …), le nombre d’individus d’un milieu ou la diversité en espèces…