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Les abus du volontourisme : attention aux amalgames

Qu'est-ce que le volontourisme?
Une réforme nécessaire du tourisme humanitaire
L'écovolontariat ou bénévolat animalier
Des chartes éthiques de l'écovolontariat
L'impact du volontariat international sur l'environnement

Les articles sur le volontourisme déferlent sur la toile et dans la presse. Et pour de bonnes raisons ! Les dérives sont nombreuses, notamment en Asie où des orphelinats, créés pour répondre aux besoins du tourisme humanitaire, alimentent des réseaux souterrains d’ONG peu scrupuleuses. Ces dernières profitent des élans de générosité et désirs d’engagement de volontaires français désireux de donner un sens à leur vie et d’apporter leur aide à des populations défavorisées. Ces soi-disant ONG proposent ainsi des missions de volontariat dites caritatives qui cachent en réalité un business lucratif. Les deux parties sont victimes:

  • les populations locales d’une part, car ce volontariat humanitaire menace leur économie, et créée des drames humains ainsi que des troubles de l’attachement chez les enfants ;
  • les volontaires bénévoles d’autre part, qui se retrouvent, sans le savoir, à soutenir des pratiques scandaleuses et qui gardent un souvenir amer de leur expérience donnant fin à leur désir d’engagement.

Ces dérives ternissent le secteur du volontariat pourtant moteur indispensable à un monde meilleur.

Qu’est-ce que le volontourisme ?

Mixte entre volontariat et tourisme, le volontourisme est un terme anglo-saxon qui désigne le fait de partir en voyage en vue d’aider une mission humanitaire. Il s’agit souvent de porter secours à des populations locales défavorisées. Les projets peuvent être l’alphabétisation de jeunes enfants, la création d’une école, ils sont toujours en lien avec l’humain et très souvent l’enfance.
N’ayant pas de définition “officielle”, ce terme peut également définir les missions de volontariat environnemental ou écovolontariat.

Une réforme nécessaire du tourisme humanitaire

La députée Anne Genetet souhaite mettre un terme à ces pratiques honteuses et a déposé un projet de loi visant à poser un cadre législatif au volontariat international : “Lutte contre certaines dérives liées au volontourisme”.
Cette réforme va dans le bon sens et Cybelle Planète se réjouit de ces prises de conscience. Mais elle alerte aussi contre le risque d’amalgames non-souhaitables. Ce projet s’adresse au volontourisme humanitaire mais pourrait avoir des effets collatéraux sur l’ensemble des structures de volontariat, même les plus éthiques.
Tous les acteurs ne sont pas à mettre dans le même panier. Certaines associations font un travail remarquable, vraiment utile pour les populations et la biodiversité locales. Leur travail n’est pas à associer à un tourisme “lucratif”, même si elles ne bénéficient pas de subventions leur permettant de prendre en charge la participation de leurs volontaires. Bien au contraire, la contribution financière des volontaires sous forme d’un don déductible d’impôts est un modèle économique durable à la fois pour le secteur du volontariat et pour l'État, sachant que ce don est reversé en grande partie au projet d’accueil. L’éthique n’est pas l'apanage des structures d’Etat comme France Volontaire. Cybelle Planète n’a pas à rougir de ses engagements éthiques et professionnels envers l’écovolontariat.

L’écovolontariat ou bénévolat animalier

Le secteur du bénévolat animalier n’est pas épargné par les dérives et les mauvaises pratiques (refuges alimentant des réseaux de chasse aux trophées (canned hunting), nage avec les dauphins, sanctuaires prétendant offrir une retraite bien méritée à des éléphants mais qui continuent en réalité de les exploiter pour répondre aux attentes de touristes en quête d’exotisme…). Cybelle Planète publie régulièrement des articles sur son site ou ses pages Facebook dénonçant ces fausses bonnes actions et elle appelle les écovolontaires à la vigilance.

Des chartes éthiques de l’écovolontariat

Souhaitant fixer des règles éthiques à l’écovolontariat, un secteur régi par aucun texte officiel, Cybelle Planète a été à l’initiative dès 2014 de deux chartes :

Ces documents sont le fruit de consultations participatives publiques dans lesquelles ont été consultés plus de 400 participants : écovolontaires, structures d’écovolontariat, voyagistes éco-responsables mais aussi voyageurs, citoyens, étudiants, associations environnementales… Ces chartes constituent une base de référence aux futurs écovolontaires quant à leurs engagements et au choix de leur mission ou structure.

  • La charte éthique de l’écovolontariat définit huit engagements fondamentaux facilitant le choix de la mission ou de la structure d’écovolontariat.

Toutes les structures ou associations proposant des missions de bénévolat animalier et de protection de la nature sont invitées à respecter ses 8 engagements garants d’un écovolontariat éthique et durable. Cybelle Planète s'engage point par point, et en toute transparence, envers les chartes éthiques.

L’impact du volontariat international sur l’environnement

L’impact positif sur la biodiversité de l’écovolontariat compense-t-il l’impact environnemental dû à la présence des écovolontaires?

Mesurer la plus-value de l’écovolontariat sur l’environnement n’est pas un exercice aisé.
D’un côté, les retombées de l’écovolontaire sur la biodiversité locale sont très largement positives. Par son aide financière sous forme de don et par son aide physique sur le terrain, il est un vrai soutien pour les projets locaux.
D’un autre côté, son impact sur l’environnement, même s’il est moindre que celui du tourisme de masse (nourriture locale, hébergement plus spartiate (sans climatisation), plus écologique (panneaux solaires, toilettes sèches…), reste supérieur à celui du standard local.
Minimiser au maximum l’impact environnemental des voyageurs semble donc essentiel pour Cybelle Planète.

Comment limiter l’impact du transport?

La question de l’impact des bénévoles sur l’environnement est rarement posée. Pourtant, les missions sont souvent à l’étranger nécessitant des trajets long-courriers générant des émissions de gaz à effet de serre importants. Pour Cybelle Planète, il convient donc, avant d’intégrer une compensation carbone, d’interdire les missions courtes (moins de 2 semaines) sur des destinations lointaines, et de privilégier celles de 3 semaines et plus. Découvrez les mesures de Cybelle Planète pour un voyage plus durable.

Intégrer la compensation territoriale©

Allant plus loin que la compensation carbone, souvent décriée comme un droit à polluer, la compensation territoriale© vise à compenser directement les territoires impactés par les voyageurs. Cette notion, en lien direct avec les besoins réels des territoires, a été créée en 2010 par trois voyagistes engagés, dont Jean-Pierre Lamic le Président fondateur de Voyageurs et Voyagistes Eco-Responsables (VVE). Elle vise à soutenir des programmes locaux de préservation de l’environnement ou d’éco-développement durable local.
L’écovolontariat tel que le propose Cybelle Planète est, en soi, une solution de compensation territoriale.

Pour Cybelle Planète, tous ses éléments doivent être pris en compte et intégrés dans une réflexion globale afin d’aller vers un volontariat vraiment éthique et durable pour la planète.

Publié le 16 décembre 2020.

 


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